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Retiré des compétitions depuis longtemps, l'ancien champion du monde Rocky Balboa vit tranquillement à Philadelphie où il tient un petit restaurant. Mais il se remet difficilement de la mort de son épouse Adrian et sent bouillir en lui une colère qu'il ne pense pouvoir exorciser qu'en remontant sur le ring...
Après "Daylight" en 1996, la carrière de Sylvester Stallone, mégastar du box office dans les années 80, connaît une redoutable traversée du désert d'une décennie, accumulant les bides sanglants ("Driven", "D Tox"...).
Stallone sort alors de sa manche son atout numéro 1 en remontant sur le fauteuil de réalisateur (fonction qu'il n'a plus exercée depuis "Rocky IV") pour un sixième Rocky : "Rocky Balboa". Le timing est parfait, la mode est au reboot/remake chez les studios, le dvd redonne une certaine popularité à des titres cultes anciens comme "Rocky", et le souvenir de l'accueil tiède de "Rocky V" s'est éloigné.
"Rocky Balboa" joue alors à fond le carte de la nostalgie, en faisant de nombreuses références aux précédents métrages, mais cela est justifié habilement par le scénario : vieillissant, Rocky passe beaucoup de temps à regarder vers les bons souvenirs du passé qu'il enjolive, plutôt que de s'investir dans son présent et donc son avenir (un peu comme la cinéphilie de certains membres de ce forum...
![Hinhin ! :D](./images/smilies/icon_pleindedents.gif)
Surtout Stallone parvient à tracer un nouveau Rocky totalement raccord avec le personnage de la série, évoluant dans sa ville qui a changé, son quartier qui tombe en ruine et se dépeuple, ses vieux amis, son beau-frère... On retrouve Rocky comme on retrouve parfois un vieil ami après des années d'éloignement : comme si au fond on s'était quitté la veille...
Le film file à toute vitesse malgré ses presque deux heures. Il y a très peu de moments de boxe dans les les deux premiers tiers, c'est surtout la vie de Rocky, sa famille, ses proches, ses voisins. sa ville, et c'est fait avec beaucoup de talent d'écriture. Stallone s'écrit sur mesure des dialogues touchants pour son héros américain un peu lent, mais lucide - et très habile à cerner les gens.
Alors certes, les entraînements de Rocky et le combat final ne sont pas 100% crédibles (même si Stallone a payé de sa personne pour se reconstruire un corps impressionnant pour un homme de 60 ans !), il y a des petites maladresses, mais le coeur de Rocky passe, il passe largement,et génère quelques moments d'émotion très, très forte pour le spectateur.
"Rocky Balboa" nous laisse sur ce plan magnifique de sa sortie, cette main serrée avec celle d'un spectateur anonyme dont on ne verra pas le visage. Et puis ce générique de fin à la fois si touchant et drôle, avec une succession de touristes et passants de tous âges, sexes et couleurs, gravissant les "Rocky Steps" du musée de Philadelphie, reflet émouvant de l'universalité de ce héros américain : Rocky, c'est nous !
Revu sur le bluray français.