La rupture - Claude Chabrol - 1970

[igorfx]

Malgré un casting intéressant, ce film est extrêmement mauvais, quoique j'ai l'impression qu'une grosse partie de la filmographie de Chabrol le soit aussi... à part Que la bête meure, j'ai été étonné de constater la piètre qualité de ses films alors qu'il est cité souvent comme un monument de cinéma en France.

Le scénario pourrait être intéressant (une femme quitte son foyer à cause d'un mari brutal et ses beaux-parents lui tende un piège pour récupérer la garde de son enfant). En fait, je n'avais jamais fait attention au jeu de Stéphane Audran et qu'est-ce qu'elle joue mal.. c'est pathétique,... comme quoi il ne suffit pas de partager le lit d'un réalisateur pour être une bonne actrice ... je l'avais déjà difficilement supporté dans les Noces rouges avec Piccoli (qui devenait aussi pas très bon dirigé par Chabrol).

Ce film est aussi connu pour présenter une scène avec Stéphane Audran sous LSD... ben c'est pas génial... il a pas du tenter l'expérience pour essayer ensuite de la retranscrire...

Il y a aussi Michel Bouquet qui en rajoute et un Jean-Pierre Cassel fringuant qui s'en tire à-peu-près...

[Superwonderscope]

Un long métrage décidément bien curieux. Dès les premières minutes, je me suis demandé si Chabrol jouait la carte de la parodie de ses précédents films. Audran possède des dialogues et un jeu à-côté de la plaque. Est-ce fait exprès? Sa réaction après que son mari envoie valdinguer leur enfant contre un meuble manque de réalisme dans une telle situation. Dire que c'est peu conventionnel relève de la gageure. Son comportement est quelque peu incompréhensible. La machination mise en branle par JP Cassel est adroite (très en phase avec le monde chabrolien des 70's) et le film file vers un ton de thriller.

D'un autre côté, le film qui navigue aussi dans les eaux du théâtre de l'absurde (les 3 Parques dont est tiré le film), sorte de tragédie grecque passée à la moulinette des 70's, drogue hallucinogène comprise. Tous les personnages sont en mode de lutte du pouvoir et de survie. Mario David en acteur uber-theatral est assez curieux, aussi. Annie Cordy et carmet forment un couple hors norme, mais le trait est tellement grossier qu'il y a des moments où j'ai décroché. Le réel de leur fille est jouée par une actrice qui a deux fois l'âge du rôle, le mix couette et lunettes fait pencher la balance de la parodie/satire car ca ne colle pas du tout du tout avec ce qui lui arrive.

Chabrol grossit en plus le trait avec la famille du mari de Stéphane Audran. Bouquet possède une perruque grotesque, et son interprétation du bourgeois en mal de pouvoir total sur sa famille vire à la caricature. Certes, il reste dans les eaux de bourgeoisie = abus de pouvoir et corruption de la société. Alternant avec des scènes curieuse d'introspection, dont le dialogue entre Audran et Cassel dans le tramway, avec la caméra vissée sur les rails sinusoïdaux.C 'est toutefois magnifiquement cadré et tourné.

La fin,

Spoiler : :

avec Audran qui prend de la drogue

reste là aussi en mode grotesque. En fait, j'ai l'impression que Chabrol non seulement se moque de milieu bourgeois qui souhaite tout contrôler, mais aussi se fout de la gueule du spectateur en lui servant un plat qui mélange argent, sexe, pouvoir, pedophilie, drogue en un jeu pervers et excessif. Chabrol se fait plaisir, c'est clair, son humour pas pour tout le monde tant le second degré est prééminent.

Au bout du compte, je ne sais pas trop quoi penser du film, que j'ai malgré tout bien aimé dans son ensemble.Mais le jeu tellement ampoulé de tout le monde (Cassel à part, assez naturel, sauf à la fin où il en fait des caisses). Le DVD que j'ai vu offre une piètre qualité visuelle, mais je ne crois pas le revoir un jour