C'est bon, j'ai enfin vu le film pour la dixième fois. Je peux en parler.
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C'est simple, c'est un chef d’œuvre. Après 8 ans, le film prend une dimension un peu différente de ce qu'il pouvait représenter au départ. Et c'est toujours aussi bon. Je vais même pas parler des évidences : acteurs, mise en scène et scénario.
C'est donc le film le plus proche de Fight Club qu'on a pu voir. Dans les deux films, les personnages principaux tentent de changer le monde plutôt que de s'adapter. Pour cela ils s'entourent de figure fantasmées et cool, Tyler Durden dans FC et Sean Parker dans TSN.
Mais Fincher souhaite éviter l’ambiguïté de Fight Club et c'est pour cela qu'un troisième personnage va servir à ancrer le spectateur : le pote de Zuck, Eduardo Saverin sert de référence et c'est sans doute le personnage auquel il est le plus facile de s'identifier. Il fourni aussi des informations précieuses sur la façon dont on doit "lire" Sean Parker (la fin nous montre que Eduardo ne nous manipule pas).
Si, dans Fight Club Fincher tisse un réseau social bien réel à partir d'un personnage fantasmé, il prend le contre-pied dans The Social Network avec la description de la création d'un réseau social fantasmé (virtuel ?) à partir de personnages réels. Je pense que cette approche est la meilleure et Fight Club fait presque figure de brouillon thématique par rapport à The Social Network.
Mais, TSN c'est aussi plusieurs niveaux de lecture. Il y a évidemment l'aspect social de l'université dans lequel les fils à papa trinquent avec des princes, sont millionnaires mais sont incapables de produire des choses sans payer. Ils exploitent (enfin tentent
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) le jeune asocial Zuck pour lui faire miroiter qu'il va devenir cool.
De l'autre, il y a l'asocial qui fait passer son égo avant ses amis. Enfin, avant son seul ami.
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Et puis, il y a la thématique de l'ancien monde qui s'effondre et du nouveau qui surgit d'Internet. Comme le souligne le film : pourquoi construire des routes en Bosnie quand on peut leur apporter Facebook ? (ce passage me rend toujours
![Shocked :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
).
Film coup de poing à mon sens qui a le seul défaut de parler de Facebook. Il aurait été possible de faire le même film sur n'importe quelle start up Internet et ça aurait évité aux gens de n'y voir que "Facebook qui est un truc caca de toute façon donc ça m'intéresse pas".
Je recommande donc à tout le monde de (re)voir le film mais de garder l'esprit ouvert à ce qu'il raconte en dehors de Facebook.