Don't Come Knocking - 2005 - Wim Wenders

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Manolito
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Don't Come Knocking - 2005 - Wim Wenders

Message par Manolito » sam. oct. 15, 2005 9:55 am

Howard, un acteur de western sur le déclin, s'échappe d'un tournage à Death Valley et se réfugie chez sa mère. Celle-ci lui apprend qu'il a eu un fils né il y a 20 ans, et qui vit dans le Montana. Pendant ce temps, l'assureur de la production tente de retrouver l'acteur en fuite...

Après l'indigeste de "Land of Plenty", Wenders revient à un cinéma plus tendre, qui lui correspond mieux, un ode à l'Amérique, au grand cinéma d'Hollywood, au blues, à l'accent du sud, aux cow boys qui partent dans le soleil couchant et aux chevauchés dans Death Valley. Une distribution formidable (Sam Shepard, Eva Marie Saint méconnaissable en Mami Gateau, Jessica Lange, George Kennedy, Tim Roth très drôle...) soutient un film attachant, superbement photographié. Avec comme toujours chez Wenders, une BO en parfaite harmonie avec le film... Une seconde partie qui traîne un peu. Mais on en sort, léger et ému. Du bon Wenders.

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The Wall
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Message par The Wall » sam. oct. 15, 2005 9:50 pm

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infernalia
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Message par infernalia » mer. oct. 19, 2005 11:41 am

Il était temps que Wenders nous fasse un bon film... parce que franchement, depuis Les Ailes du désir son cinéma était devenu tristement démonstratif et lourdingue.
Une belle mélancolie enveloppe "Don't come knocking" et emplit le film d'une émotion croissante. Oeuvre sur la filiation, recherche des pères et des fils culturels et familiaux, du temps perdu absolument impossible à rattraper, des vies écoulées sans qu'on s'en soit aperçu, Don't come knocking suscite chez le spectateur un frisson d'amertume... fin de monde (l'ouest perdu, mort du western..etc), homme déclinant penché sur l'échec de sa vie, regret d'un eden et d'un idéal disparus.. difficile de ne pas y voir l'amertume de Wenders lui-même...
Dans une très belle scène de "Dead like me" le personnage Mandy Patinkin observe un célèbre tableau de Hopper en se demandant à quoi peuvent penser les personnages, perdus dans la nuit déserte, avec leur regard si triste. Au delà de l'esthétique qui rappelle parfois celle du peintre, les héros de Don't come knocking semblent répondre à cette interrogation. A ce titre, le premier regard intense, profond et silencieux que jette Jessica Lange à Sam Shepard fait l'effet d'une décharge électrique.
Le film n'est pas exempt de faiblesses par ses quelques effets appuyés, et ses quelques dialogues lourdement démonstratifs (péché mignon de Wenders). Le regard Shepard-Wenders devient un peu artificiel et anachronique lorsqu'il tente d'analyser les comportements des jeunes, leur marginalité (sex, drogue et blues) et les
raisons de leurs blessures (en particulier la réaction assez clichée du fils en crise autour de son canapé).
Il n'empêche que sans atteindre la grâce d'un Paris-Texas, Don't come knocking reste une superbe oeuvre sur l'errance, les ravages du temps et les chemins incertains de l'existence...

Spoiler : je trouve particulièrement belle et poignante l'idée finale du voyage des enfants meurtris pour partir à leur tour vers la figure du père, vers sa reconnaissance. Belle idée utopique de réconciliation et belle lueur d'espoir pour un film qui n'en n'a pas beaucoup. Fin Spoiler.

Et puis... il y a Sarah Polley.. la trop rare et si précieuse Sarah Polley, qui traverse le film de sa présence angélique et somnambule. Et ça c'est largement suffisant..
Vive le fantastique italien....
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The Wall
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Message par The Wall » dim. oct. 30, 2005 11:24 am

Cela faisait quand même longtemps que l'on attendait un nouveau bon film de la part de Wim Wenders (en fait depuis "the end of violence"). Il revient avec cet ersatz de "Paris Texas" et c'est bien plus convaincant que toutes ses dernières tentatives. L'histoire est simple et se rapprochant de celle de "Broken flowers", mais elle est mise en valeur par une mise en scène travaillée, par un scope absolument magnifique et par des images souvent somptueuses. Sam Shepard est assez charismatique et poignant dans un rôle qui lui va comme un gant. On est également heureux de retrouver la fraiche Sarah Polley dans un film indépendant. Enfin, le cinéaste retrouve par moments la grâce comme aux grandes heures des années 80 (voir l'inutile, mais magnifique scène du canapé où le temps et l'espace sont abolis). Pour autant, l'ensemble sonne un peu creux et on se demande bien pourquoi le film fait plus de deux heures, un peu longuettes vers la fin.

XX

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Re: Don't Come Knocking - 2005 - Wim Wenders

Message par manuma » mer. juin 25, 2014 9:51 pm

Pas trop emballé de mon côté. Errance, méditation sur le temps perdu, regard fasciné sur les restes de l’Amérique de la conquête de l’Ouest : on a tout de même l’impression d’avoir déjà vu tout ça quelque part dans l’œuvre de Wenders, et malheureusement en bien mieux.

C’est filmé avec soin, très joliment photographié, et ça fait toujours plaisir de voir Sam Shepard, Jessica Lange, Tim Roth, et même George Kennedy dans un cameo, mais ça reste une copie light, téléphonée de Paris, Texas. Pour le coup, je crois que je lui préfère Land of plenty, moins redondant dans la filmo de Wenders.

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