Mean Streets - Martin Scorsese - 1973
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- DPG
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Mean Streets - Martin Scorsese - 1973
Troisième film de Scorsese après le brouillon "Who's that knocking at my door ?" et l'inégal "Boxcar Bertha", "Mean Streets" est considéré par beaucoup comme son premier grand film, voire même son premier chef d'oeuvre, voire par certains comme son meilleur film (M.Kassovitz ou A.Ferrara par exemple sont de grands fans du film).
Et c'est vrai que c'est une sacré réussite que j'ai revu hier soir lors d'une insomnie devant un plat de Penne !
Le début est génial et tout le film ou presque tient dans la phrase d'ouverture qui traverse l'esprit de Keitel qui se réveille en pleine nuit : ""You don't make up for your sins in church, you do it in the streets, you do it at home. The rest is bullshit, and you know it."
S'en suit un superbe générique tourné à l'ancienne, à la manière des films de famille en Super 8, dans les rues de Little Italy où va se dérouler le film. Le tout sur "Be my baby" des Ronettes. Impossible depuis d'écouter cette chanson sans penser au film.
On suit donc les péripéties de deux jeunes hommes, principalement Charlie (Harvey Keitel) et secondairement Johnny Boy (Robert DeNiro) dans le Little Italy des 70's. Alors que Charlie est tiraillé entre le futur de pseudo mafieux que lui reserve son oncle et sa culpabilité religieuse, Johnny Boy vit de petites magouilles à droite à gauche, devant de l'argent à à peu près tout le quartier. On va donc les accompagner dans une tranche de vie de qques jours dans ce quartier, leur quotidien, entre filles, alcool, combines à la petite semaine, et insouciance du futur.
Scorsese a toujours dit que sa principale source d'inspiration pour "Mean Streets" avait été "I Vitelloni" de Fellini. C'est assez flagrant à la vision du film, mais l'interet est qu'il n'a pas cherché à betement créer un décalque modernisé et transporté aux USA du chef d'oeuvre italien, il a juste cherché une similarité au niveau du ton, voulant créer un film qui a été pour lui ce que "I vitelloni" a été pr Fellini. Pas etonnant qu'aujourd'hui encore, ce soit un des films qui tiennent le plus à coeur à Marty. Lorsqu'on lui demandait récemment ds une itv lequel de ses films il conseillerait à quelqu'un qui n'en aurait vu aucun, il répondait sans hésiter "Mean Streets, ce film c'est moi" ou qque chose comme ça.
On sent également l'influence Nouvelle Vague dans ces déambulations new-yorkaises. L'usage de décors naturels, le tournage plus ou moins à l'arrach, on prend la caméra, ses potes, et on va voir ce qu'on peut faire dans New York. Mais ça fonctionne merveilleusement bien. Les acteurs y sont là pr qque chose et on peut dire que Scorsese a eu de la chance d'avoir deux bonhommes comme Keitel et De Niro pour incarner ses personnages. Pas mal d'impro donc (notamment la bagarre avec les poubelles ou la scène du billard) et des personnages attachants, imprévisibles, torturés mais touchants.
Sorte de film testament d'une époque et de la jeunesse de son auteur, du récit à la BO en passant par les préoccupations et les obsessions, "Mean Streets" est une première pierre inévitable dans la filmographie de Scorsese, celle par laquelle tout a commencé, la plus brute, la plus sincère, peut-être la plus attachante.
Dispo en DVD Z2 chez TF1 Video, copie correcte, vf atroce, Vost. Dispo aussi en Z1 chez Warner, copie correcte aussi, vostfr, une featurette d'epoque avec Marty ds les rues de NY, sympa mais courte, et un comm' audio où on n'apprend pas des milliards de trucs mais agréable qd meme.
Et c'est vrai que c'est une sacré réussite que j'ai revu hier soir lors d'une insomnie devant un plat de Penne !
Le début est génial et tout le film ou presque tient dans la phrase d'ouverture qui traverse l'esprit de Keitel qui se réveille en pleine nuit : ""You don't make up for your sins in church, you do it in the streets, you do it at home. The rest is bullshit, and you know it."
S'en suit un superbe générique tourné à l'ancienne, à la manière des films de famille en Super 8, dans les rues de Little Italy où va se dérouler le film. Le tout sur "Be my baby" des Ronettes. Impossible depuis d'écouter cette chanson sans penser au film.
On suit donc les péripéties de deux jeunes hommes, principalement Charlie (Harvey Keitel) et secondairement Johnny Boy (Robert DeNiro) dans le Little Italy des 70's. Alors que Charlie est tiraillé entre le futur de pseudo mafieux que lui reserve son oncle et sa culpabilité religieuse, Johnny Boy vit de petites magouilles à droite à gauche, devant de l'argent à à peu près tout le quartier. On va donc les accompagner dans une tranche de vie de qques jours dans ce quartier, leur quotidien, entre filles, alcool, combines à la petite semaine, et insouciance du futur.
Scorsese a toujours dit que sa principale source d'inspiration pour "Mean Streets" avait été "I Vitelloni" de Fellini. C'est assez flagrant à la vision du film, mais l'interet est qu'il n'a pas cherché à betement créer un décalque modernisé et transporté aux USA du chef d'oeuvre italien, il a juste cherché une similarité au niveau du ton, voulant créer un film qui a été pour lui ce que "I vitelloni" a été pr Fellini. Pas etonnant qu'aujourd'hui encore, ce soit un des films qui tiennent le plus à coeur à Marty. Lorsqu'on lui demandait récemment ds une itv lequel de ses films il conseillerait à quelqu'un qui n'en aurait vu aucun, il répondait sans hésiter "Mean Streets, ce film c'est moi" ou qque chose comme ça.
On sent également l'influence Nouvelle Vague dans ces déambulations new-yorkaises. L'usage de décors naturels, le tournage plus ou moins à l'arrach, on prend la caméra, ses potes, et on va voir ce qu'on peut faire dans New York. Mais ça fonctionne merveilleusement bien. Les acteurs y sont là pr qque chose et on peut dire que Scorsese a eu de la chance d'avoir deux bonhommes comme Keitel et De Niro pour incarner ses personnages. Pas mal d'impro donc (notamment la bagarre avec les poubelles ou la scène du billard) et des personnages attachants, imprévisibles, torturés mais touchants.
Sorte de film testament d'une époque et de la jeunesse de son auteur, du récit à la BO en passant par les préoccupations et les obsessions, "Mean Streets" est une première pierre inévitable dans la filmographie de Scorsese, celle par laquelle tout a commencé, la plus brute, la plus sincère, peut-être la plus attachante.
Dispo en DVD Z2 chez TF1 Video, copie correcte, vf atroce, Vost. Dispo aussi en Z1 chez Warner, copie correcte aussi, vostfr, une featurette d'epoque avec Marty ds les rues de NY, sympa mais courte, et un comm' audio où on n'apprend pas des milliards de trucs mais agréable qd meme.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
- Dragonball
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Pareil.niko13 a écrit :Ah oui, j'aime beaucoup.
Effectivement, tres bon film, en deca tout de meme des futurs chefs d'oeuvres du maitre mais deja annonciateur de la suite ("Les affranchis", "Raging Bull", ...).
Et une BO du tonnerre !!!
La performance de de Niro et d'Harvey Keitel est très sympa, et surtout, le film baigne dans une sorte de noirceur assez impréssionnante.
La BO est en effet excellente. La scène de bagarre dans la salle de billard est anthologique: sur l'air de "hey mister postman", les acteurs s'en mettent plein la gueule sans retenir les coups (cela se voit à l'image et scorsese le confirme lui même dans une interview) et De niro grimpe sur la table de billard et frappe ses assaillants à coup de queue
J'avoue que je peux regarder le film que par séquence: en continuité, le film m'ennuie: très bavard et plusieurs passages nouvelles vagues/documentaire qui m'endorment.
J'avoue que je peux regarder le film que par séquence: en continuité, le film m'ennuie: très bavard et plusieurs passages nouvelles vagues/documentaire qui m'endorment.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
- Lord Ruthven
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- Robert Zdar
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Ce qui m'a surtout marqué dans le film c'est le duo Keitel/De Niro qui sont montrés comme des grands gosses assez immatures et irresponsables (surtout le personnage de Johnny Boy). Je pense notamment à la scène des poubelles qui est selon ce que vous dites improvisée
"Regarde moi avec ma cocaïne !!!" Robert Zdar in "Heat Street"
Re: Mean Streets - Martin Scorsese - 1973
Ça vaut le coup les insomnies parfois.
Je me demande si c’est pas plutôt Cassavates qui a réellement ouvert la voie et a eu de l’influence. C’était de toute façon dans l’air du temps, le besoin de sortir des studios et la miniaturisation du matériel a permis tout ça à cette période (suivant de près le néo-réalisme italien).
Belle critique cher DPG !
J’ai enfin pu découvrir le film hier en bluray. Et j’ai également beaucoup aimé. Evidemment, il faut accepter ce type de narration dépourvue d’intrigues. L’aspect documentaire est renforcé par ces plans volés de la rue et des New-yorkais parcourant le festival. On se rend compte aussi à quel point la ville était une poubelle à ciel ouvert.
En fait j’ai beaucoup pensé à American Graffiti de George Lucas, même si le style n’a rien à voir. Car il s’agit d’une chronique de jeunes gens dans un quartier, rythmé par le jukebox / radio, et se terminant par un drame pour le personnage le plus tête-brûlée. Petite ville de la côte Ouest pour Lucas, déplacée dans les années 60, et quartier italien du NY des 70’s pour Scorsese. American Graffiti est prude mais pas religieux, là où Mean Streets ne l’est pas (prude) mais où on sent le poids de la religion. Les deux films sont de 1973 et semblent fidèles à la jeunesse des deux réalisateurs.
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
Re: Mean Streets - Martin Scorsese - 1973
Beaucoup d'ennui pour ma part. Mais, cela fait 20 ans que je ne l'ai pas revu et de l'eau a coulé sous les ponts de ma cinéphilie, je lui redonnerai sans doute une chance un de ces quatre...
Pour moi, c'est Taxi Driver le premier chef d'oeuvre de Scorsese. D'ailleurs, je préfère même Pusher à ce Mean Street (je ne sais pas pourquoi, mais je rapproche beaucoup ces deux films).
Pour moi, c'est Taxi Driver le premier chef d'oeuvre de Scorsese. D'ailleurs, je préfère même Pusher à ce Mean Street (je ne sais pas pourquoi, mais je rapproche beaucoup ces deux films).