Banquier magouilleur valant sa fortune grance à un immonde chantage, M.Favreaux reçoit des lettres de menace d'un certain Judex, lui demandant une rançon. Favreaux refuse, et bien sur, sa fille Jacqueline ne sait rien. Celle ci coule un bonheur paisible avec sa fille, et se trouve fiancée. Mais lors d'un bal, Favreaux tombe raide mort. Fausse institutrice, Marie compte découvrir l'objet de la forture de feu Favreaux. Mais Judex rode...
Après son superbe "Les yeux sans visage", Franju offre un etonnant hommage aux feuilletons de Feuillade, et plus particulièrement au héros Judex. Tout l'imagerie Feuillade y est : cambrioleur et cambrioleuse, coups de théâtre délirants, pauvre jeune fille en detresse, personnage masqué, poursuites, vol, trahison, surprises...
Un hommage allant jusqu'à l'insertion (avec parcimonie) d'intertitres 20's pour annoncer la couleur des évenements.
Quand le plaisir d'un feuilleton à la Feuillade rencontre la poésie de Franju, forcement on est pas loin de la perfection : déjà le très beau noir et blanc, mais aussi les nombreuses images surrealisantes : les hommes en noirs escaladant un grand mur dans la nuit, un combat collant noir/collant blanc (fallait oser
), une fausse nonne se deshabillant avant de plonger delicatement dans l'eau, Judex tenant la frêle Jacqueline dans ses bras... Et puis le clou du film, l'une des plus belles scènes de l'histoire du cinéma : ce bal d'oiseau ou Judex, coiffé d'un masque d'oiseau, débarque parmis les invités et fait apparaitre de nombreuses colombes par magie. Soavi se souviendra surement du masque d'oiseau et la musique de Maurice Jarre est 
On oubliera pas non plus la vilaine Francine Bergé
et surtout une Edith Scob gracieuse et fragile comme de la porcelaine, à la beauté tout simplement unique.
