niko13 a écrit :Toute cette energie depensee a nuire a un film en le descendant ca laisse reveur quand on pense qu'elle pourrait etre employee a faire partager une passion pour un autre.
Y'a un truc qui me dérange dans ta phrase c'est quand même un peu partir du principe qu'un critique qui n'aime pas un film est systématiquement de mauvaise humeur, de mauvaise foi, un con, un aigri, un cinéaste frustré, un parisianniste coupé du peuple et autres qualificatifs langmannien.
Ou partir du principe que tous les films sont bons, ou du moins qu'il ne faut pas les attaquer parce que 80 personnes ont sué sang et eau pendant 6 mois sur un plateau de tournage et qu'à partir de là l'effort doit être récompensé, alors ne tapez pas trop dur sur mon film svp même si vous vous êtes fait chier comme un rat mort pendant la projection, que vous trouvez les dialogues infantiles, les personnages inexistants, etc.
Je suis le premier à trouver pitoyable les critiques bâclées, orientées, et surtout celles qui se livrent au sport de l'attaque perso ou des cadavres dans le placard pour mieux descendre un film. Ou a à trouver navrant que les mecs soient accueillis comme des pachas par petits fours dans des cinémas cossus pour se faire projeter des films en séance presse.
Mais c'est pas que ça non plus. Y'a aussi une part de professionalisme à prendre en compte qui est souvent totalement négligée dans les attaque qu'on leur fait. Oui un critique est quelqu'un qui est *censé* voir beaucoup de films au cinéma, plus que la moyenne même des plus nerds d'entre nous, avoir une culture, rencontrer des cinéastes, aller sur des plateaux, etc. Le truc c'est qu'aujourd'hui et j'en sais quelque chose
tout le monde peut prendre la plume, ouvrir son site son blog et non pas se proclamer critique mais au moins s'assumer comme tel.
Le plus grand site de critiques US, le plus redouté, le plus influent, c'est pas Variety (ou alors dans la sphère intra hollywoodienne), c'est Ain't it cool news, un gros geek et ses potes qui balancent des critiques de mecs qui ont vu les films en sneak previews.
Ca témoigne quand même de quelque chose, à une époque je lisais l'Ecran Fantastique ou Mad je faisais confiance à ces mecs, que je considérais comme consciencieux, rigoureux et professionnels, même si je n'étais pas d'accord avec eux.
Aujourd'hui c'est un peu les geeks et les internautes au pouvoir, avec toutes les conséquences désagréables que ça a pu avoir sur la presse papier en tant que corporation mais aussi à mes yeux sur la qualité des papiers. Y'a qu'à lire certains articles de Mad aujourd'hui pour comprendre la définition du mot "fanboy" : on fait plaisir à son lectorat avec un langage adolescent, et l'érudition a été remplacé par une connaissance geek qui tourne un peu en rond sur elle-même et qui ne va souvent pas au-delà de la publication du premier numéro d'Amazing Spider-Man.
Bref, comme pour le journalisme "normal", la critique ciné à papa a fait long feu et fait plus que jamais l'objet de défiance de la part des lecteurs. C'est sans doute sain et naturel mais j'ai envie de dire c'est un peu aussi de notre faute si les enseignes "sérieuses" ont de plus en plus de mal à survivre et si les DVD Rama de se monde se portent bien ou du moins pullulent.