Foto proibite di una signora per bene / Photos interdites d'une bourgeoise (1970) Luciano Ercoli

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riton
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Foto proibite di una signora per bene / Photos interdites d'une bourgeoise (1970) Luciano Ercoli

Message par riton » mar. avr. 11, 2006 7:04 pm

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Un soir alors que son mari est absent, Minou se fait poursuivre et molester par un mystérieux agresseur aux allures de maniaque sexuel. Peu après, alors que son amie Dominique lui montre sa collection de photos coquines, elle le reconnaît sur un cliché. Ce même inconnu la contacte par téléphone, lui fait entendre une bande qui prouverait que son époux a commis un meurtre, et menace de tout révéler à ma police si elle ne se présente pas chez lui...

Le photo proibite n'appartient pas à proprement parler au giallo pur jus et on n'y trouvera pas d'excès violence graphique.
On est plutôt dans le domaine du thriller à suspens, bien que le vrai sujet du film soit en réalité... la sexualité. Dagmar mariée, bourgeoise rangée mais aux fantasmes pas éteints qu'elle tente de noyer dans l'alcool, se retrouve aux prises avec un Simon Andreu qui se délecte de ses frissons, Susan Scott en femme sans complexes et libérée : d'ou que l'on regarde, c'est bien le même thème que l'on retrouve. Cependant, Ercoli ne mise pas sur la visibilité de la chair, et la nudité proprement dite ne s'étale pas à l'écran. Le coté évocateur des images travaillées, fétichisées, les symboles sexuels, les sous-entendus de pratiques SM dispense l'auteur d'avoir à effeuiller cruement ses actrices, même si on ne lui aurait pas reproché s'il l'avait fait. A l'inverse d'un courant qui adopte un discours stigmatisant pour pouvoir en montrer plus, Ercoli se la joue assez délicat mais ne condamne nullement les "audaces" sexuelles de ses héroines, bien au contraire.


On est donc en présence d'un film qui tente d'être assez classieux malgré ses petits moyens. Certains se plaindront sans doute de la lenteur des développements de l'histoire, et il faut bien avouer qu'ils n'auront pas tout à fait tort. L'impact de cette petite faiblesse sur le plaisir de visionnage dépendra bien sûr des sensibilités.


Le score de Morricone et Nicolai est très présent , et à juste titre puisqu'il est aussi très réussi.

Le DVD de chez BU présente une belle copie au format scope, hélas en version anglaise seulement. En bonus, la bande annonce et une interview de Gastaldi courte mais bonne.



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eric draven
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Message par eric draven » mar. avr. 11, 2006 9:33 pm

Premier giallo réalisé par Luciano Ercoli en collaboration ic avec Ernesto gastaldi avant La morte cammina con i tacchi alti, Le foto.. est le plus faible des trois gailli qu'il réalisa.

Ici, Ercoli reprend une trame quasi hitchcockienne en mixant deux films du maitre dont Suspicion sur lesquels il greffe toutes les obsessions dont fait l'objet la protagoniste de la part d'un mysterieux persecuteur aussi implacable que cruel.
Le foto.. est donc plus un thriller all' italiana qu'un giallo a proprement parler, tout tournant ici autour d'un cruel chantage.

Plutot lent dans son déroulement et peu plausible dans son intrigue, Le foto... qui bénéficie d'un beau scope est aussi avare de meurtres et si l'intrigue tourne autour de la sexualité, Ercoli reste trés pudique sur ce sujet au même titre que la nudité.
Ses héroines sont a leurs manières toute aussi perverses les unes que les autres mais Ercoli préfére suggerer que montrer ou le fait pa symboles interposés.. et ceux ci sont assez nombreux pour donner un parfum quelque peu sulfureux au film notamment lorsqu'il effleure le sado-masochisme.

S'il n'y avait ce petit parfum de soufre et un casting agréable, le film serait plutot routinier et s'il se laisse voir déplaisir, il ne transcendera pas le fan qui aura le droit de vaciller par instant.

On retiendra la BO de Nicolai et Morricone et un gentil panel de plantueuses coquines dont la rousse Dagmar Lassander ici en pleine periode giallo avant de devenir l'égérie de la sexy comedie, l'effervescente espagnole Nieves Navarro et les vilaines têtes de Pier paolo caponi récurrent du thriller italien et Simon Andreu.
Dernière modification par eric draven le mer. sept. 20, 2006 12:37 pm, modifié 1 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Message par igorfx » dim. avr. 23, 2006 9:33 pm

BO impeccable.... du grand Morricone...

Concernant le film en lui-même, je l'ai trouvé techniquement et artistiquement très élaboré, mieux que les suivants....

Le thème de la sexualité pris à contre-pied en fait un film à part dans ces années 70' débridées...

Les deux actrices sont ravisantes, Simon Andreu est inquiétant...

... un bon moment ... avec une piste italienne cela aurait été parfait !

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Message par Superwonderscope » mar. mai 02, 2006 2:54 pm

Tout à fait d'accord avec Igor. DVD impeccable mais ouhlalalalala la verison anglaise est à se percer la langue à coup d'agrafeuses.

L'interview de Gastaldi est pômal, mais il manque vraiment Susan pour parler des films, bon sang!

J'aicependant un chouia de préférence pour La Morte Cammina con I Tacchi Alti, tehcniquement mieux abouti et peut etre plus ambitieux. ce qui n'enlève en aucune manière au charme de celui-ci :)
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Message par Superwonderscope » mer. juin 14, 2006 7:41 am

Copie impeccable, excellent son... le film se rapproche des sexy-gialli à la Lenzi (très à la mode jusqu'en 1971) plutot que du Giallo à proprement parler, en effet. Des machinations ayant pour vocation de faire tomber la bourgeoise a/folle b/suicidaire c/pleine d'argent d/pour autre cause.

Ce qui est étonnant, c'est le personnage de Susan Scott (sublime, forcément) : sexualité libérée, débridée et... jamais jugée, et bien vivante. Le Giallo a lui toujours (sauf à de très très rares exceptions!) bénéficié dune bonne morale finale, s'est rarement montré de bon aloi avec ce type de femme à la promiscuité galopante.

Le scénario n'est pas sans trous et se permet queluqes facilités afin de navigur jusqu'au bout des 96 mn. mais comme le disiat riton, c'est au gré de chacun.

Le film bénéficie aussi d'un très beau cadre de l'image. Ercoli sait filmer ses persoannges de manière sensuelle, aux lumières adéquates, aux correspondances de couleurs (Dagmar prend un ascenceur de couleur rouge, et porte un ensemble de couleur verte, couleur complémentaire, par exe. les les autres ex sont légion d asn le film). Il adopte des points de vue de caméra donnant un visuel glissant vers le bizarre : au début, lorsque Dagmar enfile ses bottes, on remarque en bas à gauhc ed el'écran à cote de la cheminée une poupée désarticulée aux bras arrachés. La tortue, revenant régulièrement dans le film... le décorum fétichste de la chambre de Simon Andreu (bras en platre, démon chinois arrosé de lumière rouge...).

ET, comme pour chacun l'ayant déclaré ici, la musique de Morricone/Nicolai. Une diversté et richesse de thèmes, élégants, sensuels, précis, qui en font probablement (et je pèse mes mots!) l'une des plus belles musiques de films des 70's.

Ercoli est vraiment quelqu'un à part... entre le sexy-giallo ici, ses deux thrillers sauce Giallo ( la Morte Cammina con I tacchi alti et la morte accarezza a Mezzanotte) et son poliziesco politique (La POlizia ha le mani ligate), il n'a pas eu une aura suffisante pour marquer son époque. Mais ces quatre films possèdent une solidité technique, un gout de l'image travaillée, des scénarios alléchants pour qu'il égale sans conteste un cinéaste comme Sergio Martino de ces années-là. Un réalisateur à réévaluer, sans aucun doute.

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Re: Photo proibite di una signora per bene (1970) L. Ercoli

Message par manuma » dim. oct. 26, 2008 12:39 pm

Niveau réalisation, moi je classerais ça un petit cran en dessous des Martino de la même époque, même si effectivement on sent bien qu’on est en présence d’un réalisateur de talent avec des idées. Pour le reste Superwondie et les autres ont évoqué tous les aspects les plus intéressants de ce film que je rangerais aussi dans la catégorie sexy-gallio : une forme très soignée, une très bonne partoche de Morricone (dirigée par Nicolaï seulement, il me semble) et un personnage secondaire – celui incarné par Susan Scott – surprenant, dont les tendances nympho-lesbo ne sont jamais condamnées, comme il était de mise à l’époque dans le genre, mais au contraire cautionnées, voire célébrées.

Autant d’atouts qui font en partie oublier le peu de vraisemblance de l’intrigue, son manque d’originalité et son rythme languissant dans sa première moitié.

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Le foto proibite di una signora per bene (VF : Photos Interdites d'une bourgeoise) - Luciano Ercoli (1970)

Message par Superwonderscope » sam. oct. 27, 2018 9:07 am

(ou encore Forbidden photos off a lady above suspicion)

Ce très très sympathique sexy-giallo signé Luciano Ercoli (avec une magnifique partition d'Ennio Morricone) orné de Damar Lassander et Susan Scott arrive en Blu Ray pour janvier 2019:

https://www.devildead.com/listname.php3?id=14848&tid=0
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japi
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Re: Foto proibite di una signora per bene (1970) L. Ercoli

Message par japi » jeu. août 18, 2022 7:42 pm

Vu sur le blu ray du Chat qui fume.

Film que j'ai trouvé agréable à suivre.
En comparaison de La mort caresse à minuit (vu hier), je dirai que celui-ci possède moins de temps forts mais m'a paru plus homogène et, au final, plus intéressant. L'histoire est plus simple aussi.
Réalisation de qualité. Les acteurs, Dagmar Lassander, Simon Andreu et Nieves Navarro, sont convaincants.
La musique s'accorde très bien au film.
Un giallo-machination prenant.

Belle image, son impeccable.

En suppléments :
Bonne analyse de Jean-François Rauger.
Et un très bon bonus, avec les entretiens croisés entre Luciano Ercoli, Nieves Navarro et le scénariste Ernesto Gastaldi.

Une édition de qualité.

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Teurk le Sicaire
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Re: Foto proibite di una signora per bene / Photos interdites d'une bourgeoise (1970) Luciano Ercoli

Message par Teurk le Sicaire » sam. août 19, 2023 10:29 am

Retour en Italie, heu je veux dire en Espagne (la joie des coproductions européennes), pour ce simili-giallo qui narre la persécution d'une femme mariée à un riche industriel par un maitre-chanteur plus intéressé par ses fesses que par l'argent. Ou bien s'agit-il d'élucubrations d'une épouse névrosée qui noie sans ses frustrations sexuelles dans l'alcool et les barbituriques ? Il vous faudra regarder Photos interdites d'une bourgeoise pour en connaitre la réponse, l'intrigue trouvant un dénouement plutôt surprenant (même si je trouve qu'il y a une petite faille majordome). Le film est d'autant plus honorable qu'il s'agit de la 1ère réalisation de Luciano Ercoli (par ailleurs producteur), avec une belle photographie d'Alejandro Ulloa. Les acteurs et actrices sont impliqués, Pier Paolo Capponi ressemble à Dujardin, il flotte une certaine tension saphique jamais consommée entre l'épouse et son amie aux mœurs libérées, et j'avoue une vraie fascination pour les décors d'intérieur d'époque (merci l'emploi de maisons d'architecte).

La copie du BR du Chat qui fume est efficace. En bonus, interview de Jean-François Rauger qui décrypte de manière intéressante le sous-texte du film (dont son aspect social) et sa place dans le cinéma de genre italien, ainsi qu'une longue interview du réalisateur, de Dagmar Lassander (Dominique dans le film) et du scénariste Ernesto Gastaldi. Les ficelles des arnaques aux subventions des pays coproducteurs y sont exposées, expliquant les merdiers des castings de ce genre de film.

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