Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

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Dragonball
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Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par Dragonball » ven. juin 09, 2006 10:33 pm

"Battle Royale"



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Dans un avenir proche, les élèves de la classe B de 3ème du collège Shiroiwa ont été amenés sur une île déserte par une armée mystérieuse. Un adulte surgit tout à coup devant eux : leur ancien professeur Kitano. Il leur annonce qu'ils vont participer à un jeu de massacre dont la règle consiste à s'entretuer. Seul le dernier des survivants pourra regagner son foyer.
Kitano leur présente deux nouveaux élèves très inquiétants. Des coups de feu retentissent pour convaincre les incrédules. Selon la loi de réforme de l'éducation pour le nouveau siècle, ce sacrifice permettra de former des adultes sains.
Abandonnés chacun à son sort avec de la nourriture et une arme, les adolescents disposent d'un délai de trois jours pour s'entretuer.
Source : Allociné.

Rooooooooooh, alors y a pas de Thread sur Battle Royal ! :D

Bon alors, Battle Royal, très très grosse claque dans la gueule ! :mrgreen:

Vu au cinéma, après avoir longuement bavé sur les affiches qui étaient très nombreuses dans la capitale.

Un truc de dingue cumulant plusieurs fantasmes peu avouables sans passer directement pour un pervert ! :mrgreen:


Un film qui m'a profondement ému ! 8)


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PS : Et le 2 aussi c'est une tuerie ! :mrgreen:

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Machet
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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par Machet » sam. juin 10, 2006 12:25 am

Ben... je suis partagé.

D'un côté, le film est bien rythmé, le propos et la réflexion par le genre sont intéressants, la mise en musique est élégante et certains moments bien gore ont un côté manga live (forcément impressionant).

D'un autre côté, le scénario a des trous scénaristiques et des tournures aberrantes. Genre, la fille qui fait son footing, comme ça, alors qu'elle est dans une situation extrême, qui ne prête pas au loisir. Ou encore, ces filles qui s'amusent entre elles, dans la cuisine...
:shock:

J'aimerai beaucoup voir sa suite. Paraît que c'est pas génial... Mais Dragon Ball semble avoir aimé. Donc...
:wink:
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne

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Dragonball
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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par Dragonball » sam. juin 10, 2006 12:35 am

Machet a écrit : J'aimerai beaucoup voir sa suite. Paraît que c'est pas génial... Mais Dragon Ball semble avoir aimé. Donc...
:wink:
Ben en fait, si déjà tu as commencé a te poser des questions sur la cohérance du premier film, avec le 2, tu risques d'hallucinner ! :mrgreen:

BR 2, c'est vraiment too much, entre longs discours philosophico pouet pouet et démastiquage délirants !

Quand je l'ai découvert, il m'a un peu énervé, surtout a cause du fait qu'il se prennait un peu trop au serieux. (Puré la scène finale ! )8)

Mais bon, finalement, son coté fort Alomo chez les psychos (Terroristes comme Militaires) me plait beaucoup ! :)

Le thread de BR 2 :

viewtopic.php?t=37&highlight=fukasaku

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Message par jason13thh » sam. juin 10, 2006 9:02 am

C'est un film bien bien bad ass et énervé, sans concession et finalement assez osé vu que ce sont vraiment des gosses qui s'entretuent et pas des adultes de presque 30 ans jouant le rôle de lycéen.

C'est aussi fun, pas vraiment malsain, j'aime bien l'idée des colliers qui explosent lorsqu'ils se trouvent dans un certain périmètre dans un temps donné.

Les deux bad guys sont vraiment bien et sadiques, sans aucun remord, de vrais machines à tuer.

L'un s'est pour le plaisir :shock: l'autre tout simplement pour survivre à tout prix.

Kitano est aussi très bien dans son rôle de professeur revanchard, très efficace.

J'aime bien aussi l'idée des sacs, ils peuvent contenir un aka 47 ou...une casserole :lol: là ça me fait rire mais c'est sûr que si je me ramassais une casserole je ferais la gueule c'est certain.

5/6
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Prodigy
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Message par Prodigy » sam. juin 10, 2006 10:21 am

J'ai détesté de bout en bout, je me suis emmerdé comme rarement, qui plus est je n'ai pas trouvé ça violent mais hystérique et assez mal filmé en prime, donc voilà.
Dernière modification par Prodigy le sam. juin 10, 2006 1:14 pm, modifié 1 fois.

arsenium
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Message par arsenium » sam. juin 10, 2006 11:01 am

Je ne pensais pas pouvoir un jour dormir devant un film japonais (réputés pour être braillards...) et pourtant !!!
Soporifique, creux...

Vraiment pas la claque que j'en attendais.

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Message par Manolito » sam. juin 10, 2006 11:31 am

Un bon film de SF (oui tout de même), très agréable surprise au moment de sa découverte. Cruel et efficace... En attendant que notre future (?) présidente organise elle-même des Battle "Royale" pour les sauvageons ! :shock: :lol:

Ce que j'en pensais à sa sortie...

"Kinji Fukasaku a commencé à travailler en tant que réalisateur au début des années 60, notamment dans le domaine des films de gangsters (Yakusa) alors fort mal distribués hors du Japon. Pourtant, ses oeuvres fantastiques de la fin des années 60 et des années 70 (science-fiction pour Bataille au-delà des étoiles (1968), Les évadés de l'espace (1978)... ; héros à la Fantomas avec Le lézard noir (1968)...) finissent par attirer l'attention sur lui à l'étranger, tandis que le film de Yakusa devient populaire hors du Japon (ainsi, Sidney Pollack rend hommage à ce genre avec son Yakusa (1975) interprété par Robert Mitchum). Il co-réalise avec Richard Fleischer une grosse production internationale : Tora ! Tora ! Tora ! (1970), reconstitution de l'attaque de Pearl Harbor par l'armée japonaise. Au cours des années 80, il ralentit son rythme de travail, mais continue à proposer des oeuvres distribués et remarquées à l'étranger (Virus (1980), La légende des huit samouraïs (1983)...). Puis il se fait rare en occident. Mais, récemment, ses admirateurs célèbres, Quentin Tarantino (Pulp fiction (1994)...) et John Woo (Volte/face (1996)...), ont insisté sur l'influence qu'a eu son oeuvre sur le renouvellement du film noir dans les années 90, et ses films ont été projetés au cours de rétrospectives à Paris.

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Pourtant, c'est son dernier film, Battle Royale, écrit, d'après un roman de Koshun Takami, et produit par son fils Kenta, sorti en 2000, qui sera un des plus gros succès de Kinji Fukasaku au Japon, où il fera aussi un scandale. Il est à noter qu'il existe deux versions du film : le montage original, interdit aux moins de 15 ans au Japon (version proposée en France) ; et une version moins violente, visible dans les salles japonaises par les moins de 15 ans, à laquelle quelques scènes ont été ajoutées. La plupart des jeunes acteurs du film n'ont pas tourné au cinéma auparavant, mais certains aient déjà une carrière à la télévision japonaise (Tatsuya Fujiwara, Masanobu Ando...). Le professeur-maître du jeu est interprété par Takeshi Kitano, connu et admiré en France comme réalisateur et comédien (Sonatine (1993) , Hana-bi (1997)...), mais surtout célèbre au Japon comme comique et animateur de shows télévisés.

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Comme New York 1997 (1981) de John Carpenter, Battle Royale s'ouvre sur quelques cartons nous résumant, en quelques lignes, la situation dramatique du Japon projeté dans un futur très proche. Ce pays n'a toujours pas surmonté la crise économique qui secoua l'Asie dans les années 90, et le taux de chômage se stabilise à des hauteurs inquiétantes. Par conséquent, la société est en crise : les adultes sans emploi, dévalorisés par rapport aux standards de la réussite sociale, ne parviennent pas à imposer leur autorité aux enfants. D'autre part, le système scolaire, dur et compétitif, n'est plus, pour les jeunes, un moyen efficace de s'insérer dans la société. Par conséquent, l'absentéisme scolaire devient systématique, tandis que la délinquance juvénile augmente. On a donc les données d'un conflit de génération violent, thème aussi cher au cinéma japonais (Le voyage à Tokyo (1953) de Yasujiro Ozu, Contes cruels de jeunesse (1960) de Nagisa Oshima, , Akira (1988) d'Otomo...) qu'au cinéma de science-fiction (les bandes violentes de Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick, Assaut (1976) de John Carpenter, Les guerriers de la nuit (1979) de Walter Hill, Classe 1984 (1982) et Class of 1999 (1990) de Mark L. Lester...).

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Pour résoudre cette situation, le gouvernement, placé du côté de l'ordre et des adultes, crée la loi "Battle Royale". Une classe de jeunes élèves, tirée au hasard, va s'entretuer sur une île coupée du reste du monde jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un seul survivant : "le gagnant". Plutôt que de s'attaquer aux problèmes structurels de la société japonaise, de remettre en question les choix de gouvernement adoptés, l'Etat choisit donc cette mesure spectaculaire, inhumaine, terrorisante, censée enseigner par l'exemple l'efficacité d'un système compétitif. Plutôt que de lutter contre la violence, le pouvoir se livre à une surenchère de brutalité en toute impunité, puisque c'est "une loi", voulue par la société dans son ensemble. Cette étude de la brutalité absurde appliquée par un Etat pour tenter de résoudre ses problèmes a déjà souvent été l'enjeu de films de science-fiction à connotation politique : on pense au jeu brutal de Punishment park (1971) de Peter Watkins, au programme de rééducation/lavage de cerveau de Orange mécanique, au pénitencier sauvage de New York 1997, au cyborg policier de Robocop (1987) de Paul Verhoeven, aux robots enseignants et militaires de Class of 1999...

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Battle Royale est donc un jeu extrêmement cruel, imposé à des candidats tirés au sort. Le principe rappelle énormément Running man (1987), adaptation d'un roman de Stephen King par Paul-Michael Glaser avec Arnold Schwarzenegger Afin de pouvoir contrôler les infortunés candidats, on leur place un collier muni de capteurs : accessoirement, celui-ci est muni d'un système explosif que les arbitres peuvent déclencher à volonté (ce gadget est là aussi un emprunt à Running man). Être compétitif devient alors une question de vie ou de mort, et les jeunes gens sont forcés de se plier à un règlement sadien, contre-nature, moralement inadmissible, mais voulu par l'Etat et le corps social. Cette chasse à l'homme sur cette île sauvage évoque, évidemment, Les chasses du comte Zarrof (1932) d'Irving Pichel et Ernest B. Schoedsack : le volontaire, qui participe à Battle Royale par pure sadisme, alors qu'il n'a même pas été tiré au sort, est bien évidemment un clin d'oeil à Zarrof lui-même.

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Il est fort tentant de comparer les règles de Battle Royale à celles de jeux télévisés comme l'américain Survivor ou le français Les aventuriers de Koh Lanta, et, par conséquent, à des oeuvres de fiction réfléchissant sur la médiatisation d'une violence divertissante (Rollerball (1975) de Norman Jewison, Gladiator (2000) de Ridley Scott...). Toutefois, dans Battle Royale, les personnages ne sont pas en permanence suivis par des caméras rapportant en direct leurs faits et gestes. Il semble néanmoins qu'une certaine médiatisation entoure cette compétition (les journalistes de télévision accueillent avec empressement la survivante au début du métrage) , et la loi procède d'une volonté exemplaire, cherchant à impressionner le public : les évènements de "Battle Royale" doivent donc être diffusés au public à un certain niveau.

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Si, comme on l'a vu, Battle Royale s'inscrit dans une longue tradition de cinéma de science-fiction contestataire, il s'en distingue par des spécificités propres. Il se singularise notamment en introduisant des décalages extrêmement forts. Ainsi, des films comme Les chasses du comte Zaroff ou Running man vont mettre en scène des adversaires redoutables et physiquement très forts, alors que Battle Royale va faire s'affronter des enfants physiquement fragiles, ce qui est graphiquement mis en valeur par la tenue de collégien qu'ils portent tous. Ce décalage va engendrer dans le récit de nombreuses digressions "fleur bleue" : ces enfants, forcés par leurs parents à se comporter comme des animaux, aspirent, pour la plupart, à la tendresse, à l'amitié et à la paix. Cette confrontation de l'enfance et de l'innocence à la violence de la guerre a été inspiré à Kinji Fukasaku par sa propre jeunesse, durant la seconde guerre mondiale. Ici encore, un Etat, une nation, envoie ses propres enfants à la boucherie et à la mort au nom de sa survie. Ainsi, la séquence où une jeune fille se laisse mourir sur l'épaule d'un camarade peut évoquer bien des images en provenance des tranchées du monde entier. Battle Royale est une allégorie, car la guerre que se livre maintenant les Etats est une guerre économique, sans fusil : mais c'est toujours l'agressivité, la méfiance, la violence et l'individualisme qui sont encouragés dans ces sociétés. Kinji Fukasaku demande clairement : quelle sorte d'avenir peut espérer un pays qui élèvent au rang de valeurs des concepts aussi destructeurs ? Il livre alors un constat amer sur l'échec des relations entre deux générations qui ne se réconcilient qu'en rêve (le
songe dans lequel Noriko se promène avec Kitano).

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Un autre décalage apparaît aussi par l'introduction d'un humour grinçant extrêmement, noire, dont l'emploi, au début et à la fin du film, de la photo de classe, ou la présentation "amusante" des règles du jeu, sont assez symptomatiques. Les apparitions de Kitano sont elles aussi toujours empreintes d'une poésie grinçante et cruelle, celui-ci reprenant, sans trop avoir à se forcer, le personnage du funambule psychopathe et imprévisible de son Jugatsu (1990).

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Pourtant... Battle Royale n'est pas sans défaut. Si les bonnes idées sont nombreuses, elles sont assez rapidement révélées, et le récit souffre gravement d'un caractère répétitif. Quarante et une personne à massacrer, cela fait tout de même beaucoup de monde ! La tuerie prend donc, au bout d'une heure de métrage, un aspect assez ennuyeux, et la multiplication des scènes violentes les rend progressivement de moins en moins efficaces. On regrette encore une interprétation parfois inégale, et un dénouement souffrant d'explications bien embrouillées.

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Si il aurait gagné à être plus dense et mieux construit, Battle Royale reste néanmoins un film fort intéressant. A travers le portrait de ses deux personnages principaux, Shuya et Noriko, Fukasaku encourage, comme réponses aux dysfonctionnements de la société, la marginalité et la désobéissance. Ainsi, la loi sur l'île de "Battle Royale" était le meurtre, et Shuya et Noriko n'acceptent pas de de tuer ou de considérer le meurtre comme "normal". D'autre part, le personnage de l'informaticien résistant est présenté avec admiration par Fukasaku, bien qu'il soit détruit par la violence qu'il comptait employée. Battle Royale tient donc un discours intelligent et intègre : le ramener à un simple massacre gore "purement jouissif" (comme le dit l'expression purement à la mode ces temps-ci) paraît un argument immature, escamotant la réflexion rigoureuse de son auteur. Battle Royale s'inscrit dans la tradition d'une science-fiction politiquement engagée et exigeante, et sa violence, avant tout traumatisante, n'a d'autre but que de se mettre au service de sa réflexion."

Un film abondamment chroniqué sur Devil !

DVD zone 2 français version longue

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http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... ilmID=1033

DVD zone 2 français version cinéma

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http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... FilmID=370

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http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... FilmID=369

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Message par the masqué » dim. juin 11, 2006 11:23 am

Pour moi , pareil que Dragon , BATTLE ROYALE c'est du tout bon !
Des séquences choc à la pelle , un pitch qui en a une grosse efficace et exploité jusqu'à la moelle , des acteurs plutot bons , rythmé , dense ......
On ne pouvait pas aller plus loin dans le sujet.Le genre defilm , rare , pour lequel on a l'impression que tout a été dit , et suffisamment bien pour qu'il n'y ait rien à ajouter.
C'est pour ça que le remake américain à venir est d'ores et déjà une énorme connerie :evil: :evil:
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Message par fatquick » mar. juil. 11, 2006 6:10 pm

D'apres iMDB, une "Special Version" serait moins violente, pour permettre aux moins de 15 ans de voir le film, tout en ajoutant quelques scènes :

When the movie was first released in Japan, it was classified as R-15, meaning that noone under the age of 15 could see it. However, director Kinji Fukasaku went back and edited some of the more violent scenes along with filming some new ones to create a "Special Version" which people under the age of 15 can see.

S'agit-il de la "Director's Cut" du DVD français ?

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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par Superwonderscope » mar. févr. 15, 2011 6:06 pm

J'avais plutot bien apprécié le film lors de sa vision au cinéma. Et voilà en fait que le fils Fukasaku vient de superviser la numérisation du film pour une ressortie en 3D. Le film se nomme donc Battle Royale 3D et vient d'être présenté au Festival de Berlin. (durée : 119 mn)

THR indique:

"3D conversion of a classic teen massacre thriller raises the gore level."

"The re-launch of Kinji Fukasaku's trendsetting Battle Royale (2000) with 3D effects, which basically make the splatter scenes gorier and stickier. "
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par MadXav » mar. févr. 15, 2011 6:27 pm

Cette version était annoncée depuis un bout de temps. Je trouve ça ridicule.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par Teurk le Sicaire » mer. nov. 17, 2021 4:22 pm

J'étais parvenu à ne pas vraiment voir Battle Royale à l'époque de sa sortie (juste des extraits), et c'est désormais une erreur réparée, qui plus est en salle obscure.

Un peu décontenancé en fin de séance par le meltingpot d'idées et de choix de mises en scène qu'est le film, mais avec ce recul d'une journée, je confirme que j'ai beaucoup aimé. Il faut bien évidemment recontextualiser l'ultime réalisation de Fukasaku dans son époque, car ses apports ont depuis inspiré de nombreuses œuvres dont carrément un genre vidéoludique à part entière. La tentative de contrôle par la violence d'une jeunesse dont la perte des repères identitaires traditionnelles angoissent les franges conservatrices de la société n'apparait plus aussi novatrice mais elle a ici le mérite d'être sans ambiguïté. Les fantasmes de darwinisme social abreuvent la logique des organisateurs du BR qui décident de mettre en confrontation un groupe pré-existant, et donc traversé par toutes sortes de liens ; l'élite semble désormais être celle qui se sera affranchie de toute humanité.

Est-ce dont si étonnant que le film choisisse comme contre-point de cette injonction de survie égoïste les premiers émois adolescents, quand bien même ils vireraient à une certaine mièvrerie ? Car oui, au-delà de ses effusions sanguinolentes, Battle Royale est en bonne partie un film sur l'amour et sur ses capacités de résistance (ou non) à l'adversité et aux épreuves de la vie, que ce soit par l'entraide, le suicide conjugal ou la trahison. Les élèves survivent pour s'avouer leurs sentiments, ou s'entre-tuent par jalousie. Même la motivation de Kitano, grand sadique en chef, semble être cette étrange adoration qu'il porte à l'une des participantes.

Évidemment, tout cela est traité à la japonaise, à savoir avec un parfait sérieux pour la plus cucul des déclarations, au milieu de tous les excès outranciers et surjeux hystériques d'adolescentes défouraillant leur uzi en courant sur une table (bon, perso, j'adore). La primauté au spectacle autorise une résistance délirante aux balles, typique du ciné d'action asiatique, parfois jusqu'à l'humour assumé (la dernière scène de Kitano est génialissime). Le personnage du volontaire muet est quant à lui un pur archétype de fiction, parfaitement kiffant au demeurant. On hésite donc toujours à cerner avec quel degré il faut appréhender ce que le film nous expose, ce qui peut être déroutant.

Mais derrière le fun indiscutable qui habille sa violence, Battle Royale parvient à conserver sa cohérence thématique. Il n'est pas exempt de quelques défauts (une musique souvent trop insistante, un montage qui se contente parfois d'additionner des saynètes, des acteurs pas toujours au niveau) mais on en ressort avec un véritable attachement pour ces jeunes gens qui ont injustement dû subir les névroses de leurs ainés. Le choix de la photo de classe en générique de fin montre ainsi toute sa pertinence.

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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par comte vonkrolock » jeu. nov. 18, 2021 7:24 pm

le film et sa suite arrive le 24 Novembre dans une TRÈS grosse édition avec deux montages pour chacun des 2 films.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par Shinji » ven. nov. 19, 2021 12:44 am

comte vonkrolock a écrit :
jeu. nov. 18, 2021 7:24 pm
le film et sa suite arrive le 24 Novembre dans une TRÈS grosse édition avec deux montages pour chacun des 2 films.
Sauf que la "suite", on s'en tape, non ? :mrgreen:

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leWalrus
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Re: Battle Royale de Kinji Fukasaku (2001)

Message par leWalrus » ven. nov. 19, 2021 9:53 am

Shinji a écrit :
ven. nov. 19, 2021 12:44 am
comte vonkrolock a écrit :
jeu. nov. 18, 2021 7:24 pm
le film et sa suite arrive le 24 Novembre dans une TRÈS grosse édition avec deux montages pour chacun des 2 films.
Sauf que la "suite", on s'en tape, non ? :mrgreen:
Non, j'ai toujours aimé Battle Royale II parce que je considère ce film comme l'un des accidents industriel les plus improbables de l'histoire du cinéma.
Alors bien sûr, le film est faible, mais lorsque l'on s'intéresse à la démarche, je trouve que c'est assez intéressant. Mais c'est un autre débat.

Sinon, le coffret sera dispo le 1er décembre 2021, avec un packaging sympa et en bluray. Why not !

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