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par Manolito » lun. mars 12, 2012 8:59 pm
Attention, thread révision d'opinion !
Bon d'abord précisons que je n'avais vu "Tuer n'est pas jouer" qu'une fois, en VF sur une télé de 30 cm de diagonale. Bref...
Cette fois-ci, à la revoyure dans de bonnes conditions, je l'ai mieux apprécié. Dalton est un James Bond plus sérieux et moins groovy/décontracté que Roger Moore, c'est un fait. Il est plus effacé que d'autres acteurs ayant tenu le rôle, mais il apporte un certain engagement, une certaine dureté qui manque à des comédiens comme Moore, Lazenby ou Brosnan par exemple.
Toutefois, "Tuer n'est pas jouer" marche quand même bien sur les traces des Bond Blockbusters, pleins d'action et de gros moyens, dans la tradition des "L'espion qui m'aimait" et autres "Dangereusement vôtre". Il propose quelques grosses scènes d'action soignée, comme la poursuite dans les montagnes à la frontière autrichienne - avec malheureusement des cascades ridicules, comme l'Austin Martin qui découpe un cercle dans la glace ou l'utilisation d'un étui de violoncelle comme luge.
Le gros morceau est la partie afghane, avec l'attaque d'une base, de nombreuses cascades aériennes - dont certaines très impressionnantes, des maquettes qui explosent, des tanks, des chevauchées, etc...
Tourné au crépuscule de la Guerre Froide, "Tuer n'est pas jouer" paraît en retard sur l'évolution politique de l'URSS. Gorbatchev était au pouvoir depuis 1985, en 1987, la Glasnost battait son plein. Mais on continue à nous parler d'échanges d'espions, d'apparatchiks, de fuites des pays de l'est au moyen de ruses colorées... La vision de la guerre d'Afghanistan laisse flotter une ambiance Lawrence d'Arabie étrange, avec ces chefs rebelles vivant dans des décors de palais des 1001 nuits !
Il en ressort un Bond qui semble dans la continuité de la période Roger Moore (gros spectacle, tourisme de luxe, mise en scène en grand scope très classique), sans vraiment tirer les conséquences des changements du cinéma et de la géopolitique de l'époque. "Permis de tuer" sera en ce sens plus intéressant, mais "Tuer n'est pas jouer" remplit son contrat de grand spectacle pour adultes, certes anachronique même à sa sortie, mais quand même efficace et très distrayant.
Vu sur le dvd US "Ultimate Edition" (de 2007 me semble-t-il), édition 2 DVD. La copie 2.35 16/9 est très correcte. On repère quelques traces de travail numérique un peu balourd (quelques petits halos, la compression qui peut "geler" le grain de l'image), mais c'est tout de même minoritaire. La définition pourrait être encore plus affutée, mais on apprécie les qualité des couleurs, la propreté et la stabilité de la copie, des contrastes bien homogènes. Bref, du bon DVD... Bande son dispo en anglais en dts, dolby digital 5.1 ou Dolby stéréo. Ce dernier étant le mixage d'époque, c'est celui que j'ai écouté. Un mixage efficace, mais aux dialogues un peu étouffées, un peu bas par rapport aux bruitages. Excellent rendu de l'excellente musique de John Barry (la dernière qu'il a signé pour un Bond). Pas beaucoup d'effets arrières à remarquer, mais un spectacle sonore efficace et dynamique.
Dispo en Bluray...
), Barry qui dépoussière ses compos, nouvelle Moneypenny -un peu loupé, le rôle- et Dalton bien meilleur que don mon souvenir. Il se rapproche en effet plus de Lazenby, gardant un humour assez sec comparé à un Moore décontracté. Les dialogues sont moins idiots, aussi, et le scénario, bien que complexe - voire compliqué- s'éloigne des oeufs Fabergé pour revenir à des préoccupations militaro-économiques plus réalistes.