Le commissaire Betti, dont le frère a brutalement été tué au cours d’un hold up, lutte arme au poing contre le crime à Rome, secondé par deux collègues infiltrés dans le milieu, Biondi et De Rossi. Bientôt renvoyé de la police, qui juge ses méthodes de travail trop brutales, Betti fait la connaissance du juge Sartori qui lui propose aussitôt de prendre la tête d’un groupe de citoyens combattant la délinquance le soir tombé dans les rues de Rome.
Bizarre, je n’ai pas trouvé de thread consacré à ce poliziesco … alors je m’y colle. Signé Marino Girolami, sous le pseudo de Franco Martinelli, Roma Violenta est un excellent Merli, bien délirant, bien méchant et bourré à craquer d’action. A l’instar de Roma a mano armata, l’intrigue cherche plus à aligner les scènes d’affrontements entre son héros justicier et des voyoux / petits truands tous plus ignobles les uns que les autres qu’à développer une véritable intrigue policière et des personnages forts.
Le message n’est pas neuf : L’Italie – et plus précisément Rome - est assiégée par la délinquance et l’heure est venue de réagir. Et pour nous convaincre de l’omniprésence de cette menace, Girolami met le paquet. A en croire le film, on ne peut visiblement pas faire un pas dans les rues romaines sans se faire braquer. Les transports en commun sont vivement déconseillés, les restaurants à éviter, les supermarchés franchement pas recommandés non plus et les agences bancaires réservées aux suicidaires. On nage dans une paranoïa frénétique générale, le ridicule pointe par moment le bout de son nez, et il convient évidemment de prendre un certain recul pour savourer pleinement le film.
Et ce n’est pas fini. Passé l’une des plus spectaculaires poursuites automobiles qu’il m’ait été donné de voir dans un polar italien, le film prend un virage encore plus fun et irresponsable, alors que Betti décide de s’accoquiner à une bande de braves citoyens cassant de la petite frappe la nuit.
Une amorce de réflexion fait enfin son apparition lorsque les virées nocturnes de Betti et ses p’tits gars finissent par déclencher une spirale de vendettas / vengeances / règlements de compte bien musclés, la violence allant crescendo pour le plus grand plaisir de l’amateur. La conclusion est, comme de coutume dans le genre, sèche et radicale (avec tout de même une petite surprise).
Que du bonheur côté casting, avec un Merli tel qu’on l’aime, droit comme la justice (enfin … presque) et en tout cas pas là pour rigoler, entouré de quelques grands seconds rôles du ciné bis italien de cette époque (Richard Conte, Silvano Tranquilli, John Steiner, Ray Lovelock). La musique des frères De Angelis est également un pur régal.
La version que j’ai vu, d’1h25, semble avoir été rabotée de 4, 5 minutes. J’imagine que les coupes faites concernent les séquences les plus salées du film (le viol de la fille à Sartori, le passage à tabac particulièrement corsé des auteurs de celui-ci).