Bug - 2006 - William Friedkin

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Manolito
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Bug - 2006 - William Friedkin

Message par Manolito » mer. févr. 21, 2007 8:16 am

Dans un coin perdu du sud des états unie, une tenancière de bar un peu paumée recueille dans sa chambre de motel un voyageur apparemment inoffensif, apparemment un ancien soldat de la première guerre d'Irak. Rapidement, cleui-ci révèle une phobie assez hors du commun envers les insectes...

Madame Friedkin ayant été écarté de la direction de production de Paramount, le réalisateur se trouve un peu contraint de travailler avec un micro-budget pour "Bug", dans les conditions de production d'un film indépendant, avec juste une poignée d'acteurs et presque un seul décor. Il se sort heureusement fort bien de cet exercice, traçant un portrait solide et rigoureux de la paranoïa et de la schizophrénie chez deux paumés, perdus au coeur de l'Amérique. Film d'ambiance, de manipulation du spectateur, s'il n'est pas ce que Fiedkin a fait de mieux (le propos reste relativement convenu même si traité très efficacement, l'origine théâtrale du projet est peut-être sensible vers la fin du métrage), il s'en tire néanmoins très honorablement, en particulier en matière de direction d'acteurs, impressionnante...

Ca sort aujourd'hui dans une combinaison franchement réduite de 63 cinémas seulement semble-t-il...

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Akton
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Message par Akton » mer. févr. 21, 2007 1:54 pm

Vu lors de son passage à Cannes, le film m'avait beaucoup déplu alors, d'abord parce que j’avais trouvé la réalisation de Friedkin très quelconque, se limitant à du champs contre champs sans intérêt ni relief, et le coté théâtrale n'arrange rien à l'affaire (c'est pas du niveau de l’ORTF quand même mais elle manque d'ambition).
J'ai trouvé aussi que les acteurs atteignent trop vite le stade de l’hystérie et y restent tout le long du film, ce qui limite vraiment l'interet qu'on peut porter au film.
Quant à la fin (et au « changement de décor »), j’ai vraiment pas accroché du tout... et pour moi on est pas loin du ridicule...
D'un autre coté, le sujet est interessant, et montrer la folie n'est pas une chose aisée (que ce soit au cinéma ou en littérature), mais dans le cas de ce film, je pense que Friedkin rate son sujet de par cette réalisation plate et sans saveur ce qui est un comble pour un tel réalisateur :(

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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope » jeu. févr. 22, 2007 12:37 pm

Porté par pas mal de critiques, le film ne rencontre pas son public. Seulement 2359 entrées pour le premier jour sur 13 salles, dont la majeure partie sur Paris. IL fauta ttendre le bouche à oreille et tous les résultats province mais aux vues des premiers indicateurs, le film sera visiblement parisien.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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rusty james
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Message par rusty james » jeu. févr. 22, 2007 12:56 pm

ah merde donc, je peux pas attendre la deuxième semaine ? :(
ahh ! il le passe même pas à Metz ces nazes ! :shock:

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White Snake
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Message par White Snake » ven. févr. 23, 2007 10:36 am

Grosse déception que cette histoire de dingues sans originalité et qui dure bien une demi-heure de trop. Cette étude psychologique aurait selon moi gagné à rester une pièce de théâtre.

Les acteurs sont cependant très convainquants.
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mercredi
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Message par mercredi » ven. févr. 23, 2007 9:39 pm

Je sors de “Bug” littéralement subjuguée. Si mon admiration pour l’artiste Friedkin implique très certainement un manque d’objectivité, le film accuse néanmoins des qualités incontestables que la rareté des copies projetées réfute honteusement.
Fréquent dans l’oeuvre du réalisateur, le thème de la paranoïa développe ici une série de scènes particulièrement éprouvantes, relayées par une interprétation sans faille. Classique métaphore spatiale du “psychisme malade”, le huis-clos fonctionne comme une espèce de centrifugeuse, brassant avec fureur une multitude de thèmes et références dont la rencontre parfaitement mise en image, permet au cinéaste de confronter son spectateur aux Pures terreurs de la folie. La juxtaposition de thèmes d’emblée apparentés agit comme une passoire pour nous livrer comme SEULE nourriture une émotion immense. “La Mouche”, “Vidéodrome”, “Scanners”, “L’Exorciste”, “Total Recall’, “New York 1997”, “Le Mort-vivant”, autant de films suggérés en vue d’explorer les innombrables variantes d’un motif (politique, culturelle, philosophique, psychanalytique) alors paradoxalement épuré de ses significations. À cela s’ajoute une ambiante glauque (très belle esthétique de la déliquescence) à l’origine de “moiteurs” et de sonorités désagréables, bénéficiant de surcroît d’une excellente photographie. Enfin (je m’arrête sinon c’est toute la nuit), Friedkin propose un portrait de femme blessée fort touchant (perte d’un enfant) sans s’interdire quelques touches d’humour noir (motif significatif du sucre décliné sous plusieurs formes - sucre, gâteaux et nom du médecin Sweet; interprétation amusante de “La Grande vallée”).
À l’image d’un titre dont la polyphonie sémantique (insecte et dérivé informatique) suggère une DENSITÉ métaphorique contraire à sa brièveté phonétique (une syllabe), l’oeuvre de Friedkin célèbre cette capacité du 7ème Art à résumer par l’Émotion unique nos peurs et nos souffrances LES plus singulières. Chapeau.

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White Snake
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Message par White Snake » ven. févr. 23, 2007 10:24 pm

Et un grand bravo à ce maître qui trouve le moyen de nous foutre un micro en plein champ alors qu'il filme dans un décor tout con...
Voir la scène où le mec revient alors qu'elle était au toilette. Une bonne minute de micro dans le coin gauche... visible même par un aveugle. Honteux

Quelle leçon de cinéma
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Message par mercredi » sam. févr. 24, 2007 12:13 am

White Snake a écrit :Et un grand bravo à ce maître qui trouve le moyen de nous foutre un micro en plein champ alors qu'il filme dans un décor tout con...
Voir la scène où le mec revient alors qu'elle était au toilette. Une bonne minute de micro dans le coin gauche... visible même par un aveugle. Honteux

Quelle leçon de cinéma
J'étais aveugl...ée par l'intensité qui se dégage du métrage. J'aimerais que les productions actuelles nous donnent un peu plus de leçons de ce genre.

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Message par White Snake » sam. févr. 24, 2007 11:13 pm

mercredi a écrit :
White Snake a écrit :Et un grand bravo à ce maître qui trouve le moyen de nous foutre un micro en plein champ alors qu'il filme dans un décor tout con...
Voir la scène où le mec revient alors qu'elle était au toilette. Une bonne minute de micro dans le coin gauche... visible même par un aveugle. Honteux

Quelle leçon de cinéma
J'étais aveugl...ée par l'intensité qui se dégage du métrage. J'aimerais que les productions actuelles nous donnent un peu plus de leçons de ce genre.
C'est une leçon pour le jeu d'acteurs... sur ce point je veux bien.

Niveau mise en scène, cela ne vaut rien. Ce n'est qu'une pièce filmée et elle aurait du rester au théâtre car là le médium ne se prete pas à ce genre d'histoires. Mais c'est mon point de vue.


Par contre, là où j'insiste, même si Friedkin est pour moi un grand, c'est pour le micro en plein champ qui reste intolérable. C'est une erreur de débutant. Surtout que ce plan n'avait rien d'essentiel donc il pouvait le couper au montage.
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Message par peter wonkley » dim. févr. 25, 2007 1:32 am

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right hand of doom
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Message par right hand of doom » dim. févr. 25, 2007 11:26 am

White Snake a écrit :
mercredi a écrit :
White Snake a écrit :Et un grand bravo à ce maître qui trouve le moyen de nous foutre un micro en plein champ alors qu'il filme dans un décor tout con...
Voir la scène où le mec revient alors qu'elle était au toilette. Une bonne minute de micro dans le coin gauche... visible même par un aveugle. Honteux

Quelle leçon de cinéma
J'étais aveugl...ée par l'intensité qui se dégage du métrage. J'aimerais que les productions actuelles nous donnent un peu plus de leçons de ce genre.
C'est une leçon pour le jeu d'acteurs... sur ce point je veux bien.

Niveau mise en scène, cela ne vaut rien. Ce n'est qu'une pièce filmée et elle aurait du rester au théâtre car là le médium ne se prete pas à ce genre d'histoires. Mais c'est mon point de vue.


Par contre, là où j'insiste, même si Friedkin est pour moi un grand, c'est pour le micro en plein champ qui reste intolérable. C'est une erreur de débutant. Surtout que ce plan n'avait rien d'essentiel donc il pouvait le couper au montage.
C'est peut-être une erreur de cadrage à la projection ce micro.
C'est assez fréquent avec les films en 1.85.

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Message par mercredi » lun. févr. 26, 2007 10:03 am

right hand of doom a écrit :C'est peut-être une erreur de cadrage à la projection ce micro.
C'est assez fréquent avec les films en 1.85.
Je confirme. A priori, on ne voit pas ce fameux micro à l'écran (revu hier à Bercy). Je dis bien "a priori" dans la mesure où je ne me suis pas focalisée sur ce point. En revanche, j'ai prêté un peu plus d'attention à la mise en scène pour essayer de comprendre tes réticences. Ces dernières ne me paraissent toujours pas justifiées. Friedkin parvient à conférer à l'oeuvre une atmosphère opressante et utilise (entre autres) pour ce, un élément qui aurait pu nuire au métrage ("théâtre filmé"). J'encourage vraiment les potentiels lecteurs à aller voir un film qui, quoique certains (peut-être à juste titre) en disent, ne peut laisser indifférent. (à remarquer un formidable travail sur le son)

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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope » lun. mai 28, 2007 10:47 pm

Nouvelle déconvenue pour le réalisateur. Le film se prend une veste avec à peine 4 m de $ de recettes pour ce week end auxw USA. Lions Gate l'avait lancé comme une contre-programmation à PIrates de caraibes 3 : c'est manqué.
le film n'est sorti pour l'instant qu'en France et aux USA et semble se diriger vers une carrière DTV à peu près partout ailleurs.
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Message par DPG » lun. mai 28, 2007 11:12 pm

Ah, je l'avais vu moi aussi au ciné. Et en fait, si j'en ai pas parlé à l'epoque apparement, c'est surement que j'avais trouvé ça completement raté. Et là, à peine qques mois après, je n'en ai quasiment AUCUN souvenir, si ce n'est que les comédiens étaient bons.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "

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Message par manuma » lun. mai 28, 2007 11:22 pm

Comme DPG, vu aussi en salle à sa sortie et je n'avais pas mis un seul mot dessus ici. Ben moi c'est un peu l'inverse, c'est pour l'instant ce qui m'a le plus marqué au ciné depuis le début de l'année. C'est bougrement intelligent, drôle et effrayant à la fois, et les 2 acteurs sont impressionnants (pourtant, Ashley Judd, j'accroche pas trop d'habitude).

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