Le Seigneur de la Guerre (1965) Franklin J. Schaffner

[arioch]

Au Moyen Age, un chevalier est envoyé dans une petite bourgade frontalière en vue de défendre la côte des incursions barbares (des Frisons, sorte de Vikings ou assimilés). La petite troupe, composée d'hommes de guerre, s'installe dans une petite tour et rencontrent les villageois du coin. C'est là que notre "héros" est subjugué par la beauté d'une jeune femme déjà promise en mariage. Obsédé par la fille de la campagne, il finit par faire valoir son droit de cuissage et obtenir la nuit de noces !

A l'origine, il y a une pièce de théâtre de Leslie Stevens dont les droits ont été acquis par Charlton Heston qui va initier le projet. Cette origine théâtrale, on la retrouves dans un grand nombre de passages du film très dialogué et où l'action s'avère carrément en retrait. Mais, au cinéma et surtout filmé en Scope, on peut se permettre quelques aérations à l'image de l'ouverture avec son echauffourée entre petite troupe de chevaliers et envahisseurs. Le siège de la tour était certainement, lui aussi, impossible a reproduire sur une scène d'un théâtre. Toutefois, le film comporte des longueurs tant on ne sait pas sur quel pied danser (tragédie romantique et cruelle ou fresque médièvale ?). Mais le récit intègre pas mal d'éléments intéressants. Hormis le couple illégitime qui s'attire les fourdres des villageois, il y a aussi une rivalité entre deux frères (l'ainé a qui revient tout, Chrysagon, face a son petit frère, Draco). Bien qu'il ne soit pas dénué de défaut, cela reste un "joli" spectacle qui essaie de donner une vue moins hollywoodienne de la chevalerie après la vague des années 50 (IVANHOE, LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE ou encore PRINCE VAILLANT).

Charlton Heston lance le projet chez Universal et prend, de droit, les faveurs de la belle Rosemary Forsyth (Bronwyn) et le rôle de Chrysagon. Un homme de guerre qui trouve un frèle havre de paix après des années à guerroyer. Ca ne durera pas ! Le film met aussi a l'écran James Farentino (epoux spolié), Maurice Evans (en prêtre qui deviendra un singe plus tard, voir plus bas), l'excellent Richard Boone (bras droit de Chrysagon) et l'infâme (et donc excellent) Guy Stockwell (frère jaloux).

Si le film a donc été initié par Charlton Heston, Universal sera assez mitigé quant au résultat final et le studio va opérer des modificatons dans le montage pour aboutir a celui que l'on connait aujourd'hui. La version de Shaffner étant, a priori, perdu dans les limbes de la salle de montage.

Franklin J. Schaffner et Charlton Heston se retrouveront peu après pour LA PLANETE DES SINGES. Maurice Evans y tiendra aussi le role du Dr. Zaius après que l'acteur prevu a l'origine pour le rôle ne declaire forfait.

LE SEIGNEUR DE LA GUERRE (THE WAR LORD) est disponible depuis de nombreuses années aux Etats-Unis via une édition chez GoodTimes. Le dsque propose même un sous-titrage en français. Toutefois, si le disque propose l'image au format cinéma (2.35), il s'agit d'un transfert 4/3 de facture moyenne. Le DVD dispose en plus de la bande annonce.

[mercredi]

Ce film semble être intéressant d'autant plus qu'il est tiré d'une pièce de théâtre dont on imagine mal la mise en scène au vu du résumé. Je vais tenté de l'aventure cinématographique et littéraire...

[Jeremie]

Souvenir d'un film particulièrement ennnuyeux, et ceux malgré une histoire de droit de cuissage assez intéressante...
Dans le même genre, autant lui préférer très largement le sublissime Promenade avec l'amour et la mort réalisé peu après.

[comte vonkrolock]

annoncé en Z2 chez GCTHV pour le 22/08 dans les indiscrétions du mois de juin des années-laser quand est il quelqu'un a t'il plus d'info....???

Edit 05/11/2007

Finalement sa sort chez SGGC-Calysta en Zone 2 et c'est pour le 23/10 de cette année la Jacquette à l'air ideuse a souhait mais bon le plus important c'est le contenu

[comte vonkrolock]

Un excellent spectacle même si apparemment remonter par le studio Universal, voir le Post de Arioch au dessus.

Loin des films des années 50 du type Ivanhoé ou bien Prince Vaillant, l'imagerie du chevalier au coeur pur, ces années là étant belle et bien fini. Le film de Franklin J. Schaffner s'attache a nous dépeindre un Moyen Age beaucoup plus rude et sombre. Les faiblesses d'un seigneur (jouer par un Charlton Heston décidement toujours aussi monolithique ) qui vient juste d'acquérir un fief en normandie, envoûté par la beauté d'une jeune paysanne, hésitant entre tombé sous ces charmes ou continué a modérer ces ardeurs .

Tous comme nombres d'autre film qui viendront par la suite il confronte les anciennes croyances (druidiques) face a la nouvelle d'un dieu unique (les Chrétiens), ce thème avait déjà été abordé mais de manière beaucoup plus fugasse et divertissante dans les Vickings (1958) d'ailleurs l'attaque du Donjon (une des meilleurs pour l'époque) est toute aussi efficace que l'attaque du Château Anglais dans le film de Fleischer.

Un très bon film tombé dans l'oubli a réhabilité d'urgence !!

[comte vonkrolock]

Si la déception fut grande sur le BR du Cygne Noir en comparaison directe avec sa version DVD (en dehors d'un 1080p affiché je cherche encore une différence de pixel ) sur ce The War Lord il en est tout autre fort heureusement

Sidonis continue donc sur sa lancé de sortir quelques titres fort rare dans ce format et comme sur le Cygne Noir on a droit a du 1080p pour les puristes. Il semble avoir récupérer le matériaux de l'éditeur Britannique Eureka. Si le générique lissé, brumeux, en dehors du titrage tous semble flou, fait assez peur. Passer cette introduction l'image se montre à la hauteur, ouf! Que ce soit dans les détailles sur les visages ou sur des plans larges comme sur le début lorsque Chrysagon et ce hommes découvrent les villageois cachés dans les hautes herbes sur le DVD on ne les voyaient pas, alors que sur cette version HD ils sont enfin visible. Tous sur ce BR contribue a faire de ce disque un support bien supérieur au précédent: les couleurs, les contrastes sont très différents de l'édition SD. C'est le nirvana, certes il y a mieux pour un film de cette période, mais en l'état ce Seigneur de la Guerre s'offre une jolie cure de jouvence bienvenue

Bref ce qui ne l'ont pas découvert ou qui n'aurait pas fait l'acquisition de la version DVD, peuvent se jeter dessus sans le moindre doute. Pour les autres comme moi qui aurait déjà cette dernière il reste sur ce support définitivement un incontournable. Car cette fois ci Sidonis nous a réelement gâté de part sa qualité technique

Le test de l'équivalent UK:


Coté bonus le BR à exactement les même bonus que le DVD en plus on y trouve une galerie d'une douzaine de Photos/Affiches d'exploitation en HD.

[Manolito]

Un projet qu'on sent à part dans la filmographie de Heston à ce moment de sa carrière, le budget de ce métrage, bien qu'important, étant tout de même en dessous de méga-productions du genre "Ben-Hur", "Le cid" et autres "Les 55 jours de Pékin".

On sent aussi le film bicéphale, un film d'action médiéval, rappelant "Les vikings", d'une part, qui se manifeste dans un prélude guerrier qui n'est pas sans rappeler le début de "Conan le barbare", pour sa violence poussée et son emploi de la musique ; et puis pour son siège final, culminant avec l'arrivée d'une gigantesque tour de siège. Entre ces deux moments, on a un autre film, un drame médiéval sur fond de confrontation entre culture chrétienne normande et paganisme celtique, sorte de drame à la croisée de "Macbeth", "Le septième sceau" et, pourquoi pas, un peu de "Wicker man" ou de "La chair et le sang" !

Le résultat est déséquilibré mais Schaffner pousse toujours loin le bouchon de l'expérimentation, s'aventurant sur des terres osées pour ce grand spectacle hollywoodien à part, sensuel et sanglant, imparfait par bien des aspects, avec des scènes qui n'atteignent pas l'impact attendu (l'orgie païenne, certaines batailles), mais pour un résultat intéressant. On est en-dessous des grands chef d'oeuvres que nous a offert le metteur en scène de "La planète des singes", Papillon", "Ces garçons qui venaient du Brésil" et "Patton", mais il s'agit tout de même d'un film à voir si on s'intéresse à cette forte personnalité.

Vu sur Mycanal/TCM, copie HD 2.35 VM anglaise STF, qualité de la copie assez moyenne.

[Dragonball]

Vu aujourd'hui !

Découvert avec plaisir, les films sur le moyen âge n'étant pas franchement légion, surtout si on les compares à des genres comme le western ou même les films de guerre se rapportant à la première ou à la seconde guerre mondiale !

"The warlord" est donc un sympathique film sentant bon la crasse, comme s'en plaint d'ailleurs Charlton Heston lui même lorsqu'il découvert la tour assez rudimentaire ou il devra habiter avec ses fidèles compagnons d'armes !

Une tour ou le seul luxe semble être de pouvoir disposer d'un grand lit, lit que Charlton va d'ailleurs très rapidement mettre à profit !

Et c'est probablement l'un des aspects les plus intéressant du film aujourd'hui !

Attention spoilers de partout !

En effet, si la vague de politiquement correcte ayant envahit depuis quelques années la société est parfois assez pesante, en particulier des revendication féministes à tout va virant souvent au n’importe quoi, la vision d'un film comme "The Warlord" ne peut cependant que laisser un peu perplexe !

Notre fier Charlton y fait en effet usage de son droit de cuissage sur la plus belle fille du village sur lequel il règne, le jour même de son mariage avec son amour d'enfance !

C'est donc une fille à priori quand même pas très consentante qu'il met dans son grand lit avant que celle ci, visiblement pas rancunière, ne finissent par tomber sous son charme !

Un film qui nous dit donc qu’en gros, quand une fille vous a dit "Non", ça vaut quand même le coup d’insister un peu voir de faire valoir sa supériorité hiérarchique pour arriver à ses fins en se foutant au passage royalement des conséquences facheuses que celà va entrainer !

Celà entrainera une révolte des paysans qui s'allieront avec leurs anciens ennemis, des espèces de vikings, afin de combattre Charlton Heston mais celui ci finira par les repousser !

De même, le villageois a qui était au départ promis la jeune fille essaiera de tuer Charlton Heston mais se fera finalement occire comme une merde parle meilleur pote de Charlton ! (Et y a même pas de combat hein !)

Bref, une espèce d'inversion totale des valeurs régissant la plupart des films d'aventures, même des années 60, qui aurait probablement beaucoup de mal à passer aujourd'hui !

On notera que cette trame sera en gros reprise, de manière encore plus hard, avec "La chair et le sang", lorsque Jennifer Jason Leigh se fera carrément enlever par Rutgher Hauer et que s'en suivra pour le coup clairement une scène de viol se terminant là encore d’une façon qui ferait hurler n'importe quelle féministe aujourd'hui !

Mais bon, en même temps là on parlait de Paul Verhoeven, pas du, enfin je le croyais jusqu'à aujourd'hui, très veruteux Franklin J Schaffner !