Angel - Robert Vincent O'Neill (1983)

[manuma]

A 15 ans, Molly est la meilleure élève de sa classe. Personne ne suspecterait que l'élève modèle mène une double vie, et devient prostituée la nuit...

Hit vidéo des années 80 produit par la New World de Corman et réalisé par le scénariste de Vice Squad, Angel premier du nom est un curieux mélange de gros mélodrame, sur les affres d’une étudiante orpheline obligée de se prostituer la nuit pour vivre, semblant (volontairement ?) avoir été écrit dans les années 50, et de polar urbain de série B à l’ambiance bien crasseuse.

La mayonnaise a un peu de mal à prendre au départ. La plupart des pittoresques personnages que l’on nous présente manquent quand même sérieusement de crédibilité et ce mélange de situations niaiseuses et de passages beaucoup plus glauques - tout ce qui concerne le tueur de putes - laisse par moment un peu perplexe quant aux intentions de Robert Vincent O’Neill.

Mais l’apparente sincérité du réalisateur, le soin qu’il porte à la description de sa bande de laissés pour compte, et l'absence totale de temps mort dans cette histoire simple mais efficacement racontée finit par payer et l’ensemble devient progressivement assez attachant. Toutes les séquences extérieures, dont l’excellent final, tournées sur et aux abords d’Hollywood Boulevard, ont en outre un indéniable cachet d'authenticité.

La distribution a elle aussi la saveur des bons produits artisanaux faits avec amour. Susan Tyrrell, toujours aussi moche et grande gueule, Rory Calhoun en cow-boy d’opérette, qui en rajoute une couche dans l’ambiance cinéma B d’antan à laquelle semble parfois vouloir rendre hommage le film, Dick Shawn en travelo et Cliff Gorman en flic au grand cœur, sont tous parfaits.

Photographie du futur réalisateur Andrew Davis et bonne petite musique de Craig Safan en prime.

[Superwonderscope]

Un peu le même avis pour ma part. ce qui m'étonne, c'est le peu d'exploitation donné à voir au spectateur du milieu que le film est supposé décrire. Il ya des plans poitrine en rafale dans les douches du lycée, mais ça s'arrete là. le film, en effet très mélodramatique (Angel/Molly passe la moitié de son temps à sangloter), reste très prude concernant son persoannge principal. Qui plus est, Donna Wilkes n'est pas très crédible: il est clair qu'elle a passé l'age d'aller au lycée!

le meilleur pan du film reste ses personnages pittoresques. Hormis un écriture généreuse en ce qui les concerne, le film ne va nulle part. On voit l'identité du tueur dès le départ (il y a d'ailleurs quelques scènes qui frolent le malsain) et on suit le cheminement avec assez peu d'intéret. C'est là où l'écriture est la plus piteuse, le réalisateur ne sachant pas très bien quoi faire.

Ceci dit, le film s'en tire plutot ben, évitant le piège du graveleux voyeur et ne pose aucun jugement de valeur sur le monde interlope d'Hollywood Boulevard et celles et ceux qui y travaillent. prostituées, artistes, travestis, gens de la nuit... O'Neill porte un regard plutot tendre et bienveillant, ce qui est très rare. Le début du film, filmé en mode documentaire, offre une approche sincère du sujet.

Je préfère toutefois la séquelle (Avenging Angel) qui s'avère beaucoup mieux travaillée et plus intense en terme de suspense et d'écriture.

[romain2]

C'est sorti en DVD ?
Je n'arrive pas à le trouver.

[manuma]

Vu sur Ciné Polar de mon côté ... ce qui ne répond pas vraiment à ta question.

[Superwonderscope]

Review sur le Blu Ray Vinegar Syndrome - non zoné et avec sta

Je reste assez fidèle à ce au j’en ai dit plus haut. Ça reste assez peu exploitation au final (hormis deux ou trois scènes de. T & À gratuits ). C’est en effet très mélodramatique mais le meilleur reste cette bande de laisses pour compte de Hollywood Boulevard. C’est là où le film excelle. Un hommage aux silhouettes du show business, de ceux que le système délaisse ou rejette. Rory Calgiun en doublure de série B est hyper touchant, et le portrait n’est ni miséreux ni passéiste. Très bien écrit . Je parlais de bienveillance plutôt que de jugement moral, c’est exactement cela. Et très rare à cette époque.
La partie psychopathe n’est pas vraiment crédible - hormis une scène où deux un peu malsaines.
Le final tourné sans autorisation est assez hallucinant, quand même. Donna Wilkes se montre très athlétique à courser le tueur avec un flingue! Et elle y va vite, droite pour foncer aux trousses du tueur.

Ça reste une série B venue d’ailleurs, ne ressemblant pas vraiment à ce qui était produit dans ces années là. À des années lumière de trucs crasseux ou crapoteux. Ça ne veut pas aller dans ce sillon.
Et c’est Mme joliment photographié, tourné et monté. Le réalisateur n’était vraiment pas un manche.

Gros succès cinéma et VHS aux USA, à la surprise générale.

Les interviews de Donna Wilkes et du réalisateur sont passionnantes à suivre. Donnant un éclairage inattendu sur l’œuvre, la manière de faire.

Et le blu ray est très beau!