Avocat de formation, la jeune mafioso Thomas Accardo sort de prison et annonce à son parrain Don Antonio Maggadino qu’il souhaite quitter l’organisation. Don Antonio accepte non sans réticence, sans s’imaginer que cette approbation va déclencher une sanglante lutte de pouvoir au sein des clans mafieux californiens.
Le dernier des 3 polars mafieux d’Alberto De Martino. Je n’ai pas vu les deux autres (Roma come Chicago et Crime Boss, pour ne pas les citer), je ne sais donc pas ce qu’ils valent, mais celui-là est excellent. Une fois encore, De Martino prouve qu’à défaut d’avoir de la personnalité, il sait remarquablement bien torcher ses commandes. Sans bien sûr se départir d’un goût pour l’excès 100% italien – en particulier dans la violence, parfois assez sadique, et la description des relations entre les perso, ne donnant pas trop dans la nuance et le non-dit – son film a la classe et l’assurance d’une authentique série B amerloque. L’intrigue a bien évidemment un petit air de déjà-vu mais c’est emballé avec une sacrée efficacité, blindé de rebondissements comme d’action.
Il faut dire aussi que, comme souvent, De Martino ne prend pas de risques, son générique frole le 4 étoiles en matière de produit bis italien. Martin Balsam et Tomas Milian – en mode relativement sobre – mènent la danse avec le talent et l’implication qu’on leur connaît et c’est un régal de les voir exterminer ensemble toute une branche pourrie de la mafia californienne. Notons à cet égard qu’en dehors d’un dernier quart d’heure authentiquement sicilien du meilleur effet (avec règlement de compte final pendant une procession religieuse), la majeure partie du film se déroule à San Francisco. Un cadre cinématographique au pouvoir de séduction énorme que De Martino exploite au mieux, bien aidé en cela par une superbe photo en scope de Joe D’amato (du moins c’est ce que j’ai cru déceler à travers l’horrible copie pan & scan que j’ai récupéré).
Très belle musique de Riz Ortolani, même si rappelant pas mal d’autres compositions de cet auteur. Enfin, chez nous cette co-production italo-espagnole s’intitule apparemment Le Conseiller.