Quelli della calibro 38 / Section de choc - Massimo Dallamano (1976)

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manuma
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Quelli della calibro 38 / Section de choc - Massimo Dallamano (1976)

Message par manuma » jeu. oct. 11, 2007 7:06 pm

Le Marseillais, un repris de justice, tue par vengeance la jeune femme du commussaire Vanni. En forçant un peu la décision du procureur de la république, Vanni obtient l’autorisation de constituer une section spéciale composée de 4 jeunes champions de moto, tireurs d’élite et munis du nouveau revolver P. 38 avec lequel ils ne ratent jamais leur coup.

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J’ai trouvé une petite review du film par MrKlaus en fouillant au fond du forum mais aucun thread lui étant exclusivement consacré. Comme je l’ai revu la semaine dernière, on va donc réparer ça tout de suite …

Onzième et dernier film de Massimo Dallamano, personnalité singulière du bis italien volontiers porté sur la provoc et le malsain, ce Quelli della calibro 38 est au même titre que La Polizia chiede aiuto, le précédent polar de Dallamano, une ½uvre hybride, dont le caractère composite alimente une partie de la force, mais aussi, pour une plus large part malheureusement, les limites et faiblesses.

Quelli della calibra 38, aka Section de Chocs en France, tente en effet un délicat grand écart entre le pur poliziesco, avec tout ce que cela suppose d’outrances dans le message et de réalité fantasmée dans les images, et le polar à résonance sociale, fortement ancré dans les préoccupations socio-politiques italiennes du moment. Pour un résultat forcement plus curieux que convaincant dans le contenu. Le soin et le sérieux avec lequel Dallamano nous décrit ici un pays en proie au terrorisme aveugle, même si dans le cas présent celui-ci n’a rien de politique, se heurte ainsi à une histoire pleine de bons vieux clichés réac, des flics en jean à moto-cross pas très crédibles et de cascades aussi spectaculaires que fantaisistes. Bref, si on ne sait pas toujours sur quel pied danser devant cette étrange mayonnaise, on reconnaîtra néanmoins que le film est globalement plus ambitieux que n’importe quelle bande policière du père Lenzi et qu’à défaut d’être totalement crédible, son intrigue ne souffre d’aucun temps mort.

Pas de tergiversation possible en revanche sur la forme. Dallamano est un grand professionnel, doublé d’un virtuose de la caméra. Les scènes d’action sont menées d'une main de maître : cadrages qui claquent et montage nerveux pour certaines d’entre elles, plan-séquences impressionnants pour d’autres (l’assaut de la maison des bandits/terroristes), le film est à ce niveau d’une classe inhabituelle pour un polar bis rital. Dans la séquence de l’arrestation du vendeur dans le magasin de fringues, Dallamano s’essaye même à une petite course-poursuite filmée en vue subjective, et le résultat s’avère d’une épatante fluidité.

Côté interprétation, c’est du solide. Bozzuffi est sobre et Rassimov n’en fait pas trop non plus dans son énième rôle d’ordure. Ajoutons à cela une belle photo hivernale et un score bien pêchu de Cipriani et le résultat, sans compter parmi les plus grandes réussites de Dallamano, s’avère globalement amplement recommandable dans son genre.

Ce qui est également le cas du DVD édité l’an passé par No Shame. Copie impec proposant version anglaise, version italienne et sous-titres anglais. Avec environ 35 minutes de suppléments qui, s’ils n’apportent pas énormément d’infos sur le film lui-même dans le cas du doc Always the same ol’ 7 notes, consistant en fait en une longue interview de Stelvio Cipriani qui revient principalement sur les premières années de sa carrière de compositeur, demeurent intéressants. Plus en rapport avec notre sujet, A Tough guy laisse la parole au monteur Antonio Siciliano, qui revient sur sa collaboration avec Massimo Dallamano (à partir de … Solange) et nous dresse un rapide portrait du cinéaste.

Rappelons enfin que le succès commercial de Quelli della calibro 38 engendrera deux produits dérivés : une suite officielle, le relativement obscure Ritornano quelli della calibro 38 du vétéran Giuseppe Vari, dans lequel Antonio Sabato reprend plus ou moins le rôle tenu par Bozzuffi dans le Dallamano, et un plagiat à peine masqué, le très musclé La Polizia è sconfitta de Domenico Paolella, où Bozzuffi joue à nouveau un flic dirigeant une équipe de policier casse-cous.

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Message par MrKlaus » jeu. nov. 01, 2007 10:11 pm

"Ritornano quelli della calibro 38" doit être le polar Italien le plus édité en France. Pas moins de 4-5 titres videos differents! Pourtant cette suite est d'un regrettable médiocrité et n'a quasiment rien à voir avec ce film ci.


La vraie suite c'est "Equipe spéciale" de Paolella. La version française est tronquée (d'une scène de castration sur la personne du sympathique Nello Pazafini notament) mais dieu que c'est bon. :D

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Re: Quelli della calibro 38 / Section de choc - Massimo Dallamano (1976)

Message par eric draven » mar. oct. 20, 2009 9:00 pm

D'humeur polizesco, Eric a enfin sorti son DVD pour visionner cette Section de choc, ultime film de Dallamano avant qu'il ne nous quitte.

Peu de choses à ajouter a ce que Signore manuma a dit.. Quelli della calibra 38 s'inscrit dans le plus pur style du polizesco dont il reprend les bases fondamentales à savoir une Italie au bord du gouffre en proie au terrorisme et ses autorités dépassées par la violence qui entraine donc l'auto-justice ou du moins ici des super flics pour enfin exterminer la lie.

Dallamano n'apporte d'eau fraiche au moulin certes, on reste dans le conventionnel. On est dans le contexte d'une traditionnelle histoire de vengeance d'un flic dont on a tué l'épouse et qui par le biais de sa section d'élite ( Les fameux calibre 38 du titre original) va tenter d'abattre les truands sans foi ni loi.

La banalité de l'histoire est relevée par la mise en scène qui donne au film toute sa puissance. Dallamano, photographe à la base, sait comme toujours jouer sur les couleurs et les ambiances. Il rehausse son scénario par d'excellentes cascades et poursuites, un rythme qui jamais ne se relache, une interprétation magistrale de Bozzuffi, sobre et efficace et Ivan Rassimov en impitoyable ordure.
Dallamano ne rebute pas devant les visions d'horreur.. Turin est truffé de bombes.. qu'elles explosent! Il s'attarde sur les corps des victimes des attentats, il tue femmes et enfants de sang froid 8)) 8)).

On regrettera qu'une telle vigueur ne se retrouve pas dans la maitrise du scénario lui même qui est truffé d'incohérences et ne laisse aucune part à la reflexion judiciaire.. L'ensemble n'est jamais crédible et le final encore moins mais fi de cela, Section de choc se veut un veritable film d'action, point barre!

Dans les roles secondaires on notera la André en petite amie coupable et le plaisir de retrouver Ezio Miani, bras droit de Rassimov, immortalisé par Les nuits rouges de la gestapo 8) et qu'on admirera nu dans Les vierges damnées puisqu'il est Lucifer en personnes! On se damne tous pour Ezio!
On reconnaitra aussi Giancarlo Sisti, colonel aux tendances SM qui martyrisait la Lane dans La svastica nel ventre.

Il faut préciser que si le générique francais informe que le film a été réalisé par Paolo Infascelli et Dallamano.. Infascelli à qui on doit de belles Decameronneries n'a rien à voir ce film bien entendu.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

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