Le privé - 1973 - Robert Altman

[Manolito]

Titre US : The Long Goodbye



Le détective Philip Marlowe reçoit un soir la visite d'un de ses amis qui lui demande de l'aider à passer au Mexique. Le lendemain, Marlowe apprend que son ami s'est suicidé et que sa femme a été assassinée. Il devient un suspect important dans cette affaire. A peine parvient-il à s'extirper des griffes de la police qu'il reçoit la visite d'un gangster brutal, à la recherche d'une importante somme d'argent mystérieusement disparue...

"Le privé" appartient à cette résurgence du Film Noir rétro à laquelle on pourrait rattacher plus tard "Chinatown" ou "Le facteur sonne toujours deux fois". Dans cette adaptation d'un roman de Chandler, nous retrouvons donc l'ambiance des films noirs des années 40, mais remis au gout du jour par un certain cynisme 70s. Visuellement, c'est une merveille : la photo magnifique de Zsigmond allié à un usage très inventif et ample du scope donne au métrage une très grande force cinématographique. L'humour grinçant de Altman se taille la part belle dans cette retranscription de l'univers de Marlowe, mais cet humour est souvent brutalement désamorcé par une pointe de cruauté inattendue (la bouteille de coca...).

Eliott Gould est un choix a priori étrange pour jouer le détective, mais il en incarne une version brinquebalante, faussement paumée, un peu clownesque, un peu tendre, qui fonctionne en l'espèce à merveille. Sterling Hayden, en vieil écrivain alcoolo à la Hemingway, fait la jonction entre les souvenirs du Film Noir classique et un cinéma plus récent. Signalons aussi une musique de John Williams et une apparition furtive de Schwarzie en homme de main muet et moustachu ! L'adaptation est signée par l'écrivain Leigh Brackett, qui collabora régulièrement avec Howard Hawks, en particulier pour "Le grand sommeil", autre aventure de Marlowe...

Moi qui ne suis guère un fan de Altman en général, j'avoue avoir tout à fait enthousiasmé par cette très belle réussite du film noir américain des 70s, un peu moins connu que des "Chinatown" ou des "Blow out", mais qui mérite largement d'être connu par tout fan de cinéma policier...

Il passe en ce moment sur TCM, belle copie scope couleurs respecté, VM anglaise mono d'origine.

[celia0]

Concernant le ryrhtme et le traitement de l'histoire, on est accroché où on contemple la photo de Zsigmond en baillant?
(je suis pas fan d'Altman non plus)

[Manolito]

C'est un rythme très typique de Altman, avec des scènes assez longues. Mais le suspens de l'histoire et l'investissement très énergique des acteurs font qu'on veut vraiment connaître la suite et qu'on ne voit finalement pas le temps passer. Deux heures qui passent très vite, vraiment...

Pour info, il existe en dvd Mgm zone 1 et zone 2, dans les deux cas avec stf + vf. Mais le zone 2 n'a aucun bonus alors que le zone 1 propose des featurettes faites récemment, etc...

[celia0]

Pour une fois, la jaquette MGM me donne envie d'acheter le film.
Il était pas cher sur alapage mais le prix a doublé depuis quelques jours...

[right hand of doom]

Il était pas cher sur alapage mais le prix a doublé depuis quelques jours...

Ils se sont peut-être rendus compte d'un truc.

[manuma]

Des 6 films que j'ai vu d'Altman période 70, c'est celui que je préfère, et c'est sans doute celui que je recommanderai à quelqu'un qui n'accroche pas trop au cinéma d'Altman. Altman prends un peu son temps pour nous décrire la p'tite vie de ce privé flanqué d'un matou capricieux, mais ça ne part jamais en live non plus. L'intrigue policère est solide et l'atmosphère très réussie, mélange d'ironie, de nostalgie et de violence froide plus contemporaine. Très belle photo de Zsigmond (je me rappelle vaguement d'une scène sur une plage que j'avais trouvé particulièrement chouette), utilisation originale de la musique de John Williams, employée uniquement en source music.

[celia0]

Je suis convaincu. je l'ai commandé sur priceminister. Que signifie "source music" ?

[Manolito]

"Musique de scène", ou "musique intradiégétique" : à savoir que c'est de la musique qui n'est présente que parce qu'elle est diffusée à l'intérieur de la scène, par des personnages ou des objets ; par exemple, une chanson qui passe sur un autoradio, un musicien qui joue dans la rue où passent les personnages.

[Mercador]

En ce moment à 3€ sur cdiscount. Inutile de dire que je me suis jeté dessus !

[celia0]

Enrome déception que ce film. Mai sbon je me suis arrêté à la moitié tant je m'ennuyais.
Les dialogues m'ont paru insipides avec des punchlines faiblardes. La VF n'aide pas avec Elliott Gould affublé d'une voix de papy mais comme le film est très mal sous titrés (les sous titres occultent pas mal de phrases de dialogues). Le film vaut pas un bon épisode de Mike Hammer. (je sais le personnage ici c'est Marlow et il n'a rien à voir avec mike hammer parce que se sont 2 personnages fictifs mais c'est plus fort que moi).
Décidément je n'accroche pas à Altman.
PS: l'image du dvd zone 2 n'est pas à la hauteur de la photographie. MGM nous gartifie encore d'un voile sur l'image à l'instar du dvd du solitaire.

[manuma]

Si tu as jeté l'éponge à mi-parcours sur cet Altman, j'ai peur qu'il te faille tout de suite abandonner l'idée de regarder Buffalo Bill and the Indians , si jamais cela t'avait traversé l'esprit, parce que là tu ne tiendra pas 10 minutes. La vision de celui-ci avait en tout cas été un vrai calvaire pour moi, alors que je suis plutôt réceptif à l'univers d'Altman ...

[comte vonkrolock]

Je comprend aujourd'hui pourquoi se film fait parti des meilleurs films des années 70s. C'est aussi imparable qu'un Point Limite Zéro mais dans un tout autre genre. Que se soit la musique ou bien la mise en scène si on est dans un pur polar avec tous ces stéréotype, mais sait aussi trés différent sur la forme.

On reprend le célèbre personnage du détective Philip Marlowe et on le propulse en 1970, brillante idée d'avoir pris un has been comme Elliott Gould qui finalement derrière son air de cocker dégage une classe folle. Bien sûr tous cela n'est que du cinéma, mais quel fin La Sam Peckinpah Touch
Il n'y a bien que dans cette période là, qu'on osait se genre de chose, toute aussi excellente que certain film Fantastique (Soleil Vert, Planète des Singes). Un cinéma a l'opposez de celui défendu par Dirty Harry. Alors le rythme est décousue mais tous cela fait parti intégrante des personnages. On nous balade, on cherche a nous perdre suite a ce meurtres/suicide, le spectateur est embarquer avec Marlow dans cette enquête qui trouvera une fin étonnante.

Bref j'ai adoré une telle liberté de ton qu'on ne pourrais retrouvé aujourd'hui a moins de remonter le temps

A noté la présence d'Arnold Schwarzenegger dans un rôle de figurant qui se limitera a une séance de striptease entre gangsters

[DPG]

Vu hier en salles, copie restaurée, et beaucoup aimé pour ma part !

Belle ambiance d'un L.A. nocturne, jolie galerie de personnages, Elliot Gould choix curieux mais finalement très intéressant pour jouer un Marlowe atypiquer tout en nonchalance et en humour grande gueule. BO inspirée de John Williams, errance californienne en mode free jazz, joli scope, scenar à trous comme dans un vrai film noir d'époque, mais on se laisse balader avec plaisir. Non, vraiment, j'ai bien accroché à ce néo noir telescopé par le Nouvel Hollywood. Un film un peu à part, hors des cases, des modes, mais avec bp de charme et de personnalité ! Belle découverte (dans une salle pleine à craquer !)