MR 73 (Olivier Marchal 2008)

[dario carpenter]

Le trailer:

http://twitchfilm.net/site/view/france- ... als-mr-73/

Sortie en France le 26 Mars 2008.

[dario carpenter]

une des premières critiques sur le film...made in Mad Movies:

"J'ai vu MR 73 jeudi soir lors d'une projection privée. Olivier Marchal est venu présenter son film, dans lequel il a mis beaucoup de lui-même, mais force est de constater que le résultat n'est pas à la hauteur des attentes que "36 Quai des Orfèvres" avait placé en lui. La faute à un script qui brasse trop de thématiques (la vengeance, la culpabilité, la rédemption, la corruption policière etc.) et à une mise en scène qui manque de souffle.
Il y a deux intrigues parallèles dans le film. D'un côté, nous avons Auteuil, en épave ambulante qui engloutit des litres de J&B au goulot, qui enquête sur des meurtres atroces. De l'autre côté, nous avons une jeune fille, angoissée à l'idée que l'homme qui a massacré ses parents 25 ans plus tôt puisse bénéficier d'une remise de peine, qui cherche à retrouver le flic qui a arrêté l'assassin, le flic en question étant Auteuil. Le film tourne donc autour de ce policier, traumatisé par l'accident de la route qui a tué sa fille et transformé sa femme en légume. Auteuil boit donc beaucoup, chiale beaucoup, rue dans les brancards, mais ne m'a pas ému, tant son jeu, qui ferait presque passer celui de Jackie Chan dans New Police Story pour une modèle de sobriété, est appuyé et lourd. L'implication émotionnelle en prend donc un coup, et on suit les deux intrigues d'un oeil distrait. Quant au final "hard boiled", qui voudrait vous remuer les tripes, il semble tomber comme un cheveu sur la soupe.
D'une manière générale, c'est toute l'interprétation qui pose problème : on a souvent l'impression de voir des acteurs qui prennent des poses de flics, et non pas des vrais flics. Bon nombre de dialogues sonnent trop écrits, et certaines répliques semblent avoir été calibrées "pour faire mouche", de manière artificielle.
Deuxième problème, la mise en image. Le film se passe à Marseille, mais la ville n'est que rarement mise en valeur. On a bien un ou deux cafés "typiques" et un plan sur Notre Dame de la Garde, mais à part à ça, le film aurait pu se passer dans n'importe quelle ville de France. Heureusement qu'on a un flic gominé qui parle avé l'assent, putaing cong, pour nous rappeler qu'on est dans la cité phocéenne. La mise en scène, elle, est de facture banale, au mieux purement fonctionnelle, au pire lourdingue dans ses effets appuyés, pas aidée il est vrai par une musique envahissante et pompeuse.
Bref, une belle déception pour ma part."

[dario carpenter]

Un film noir d'une lourdeur pachydermique à tous les niveaux (mise en scène,scénario,direction d'acteurs...) et d'un ennui ...dommage pour Olivier Marchal qui est probablement sincère et plein de bonnes intentions,mais dont le film est bien trop artificiel et mollasson...

[Prodigy]

D'une manière générale, c'est toute l'interprétation qui pose problème : on a souvent l'impression de voir des acteurs qui prennent des poses de flics, et non pas des vrais flics. Bon nombre de dialogues sonnent trop écrits, et certaines répliques semblent avoir été calibrées "pour faire mouche", de manière artificielle.

(...)

La mise en scène, elle, est de facture banale, au mieux purement fonctionnelle, au pire lourdingue dans ses effets appuyés, pas aidée il est vrai par une musique envahissante et pompeuse.

Je rebondis là-dessus, parce que c'est exactement ce que beaucoup (dont moi) reprochaient à 36, qui pourtant est cité en bon exemple. J'ai donc un peu du mal à comprendre...

[drummonde]

Qu' est-ce qu'on lui reproche à Olivier Marchal exactement ? De la lourdeur ? Pourtant quand c'est Michael Mann, ça passe bien, et c' est pas spécialement léger son cinoche.

MR 73 est un excellent polar à l'esthetique blafarde ( le sud y est effrayant ), aux filles enlaidies (Olivia Bonamy avec sa serpillère blonde sur les cheveux ), aux flics cramés, aux locaux pourrissants, les amateurs de film noir se régaleront.

Alors certes il y a beaucoup de thématiques abordées, mais c'est une évidence que jamais le polar noir eut dû être un genre léger, à moins d' avoir grandi avec les Cordier !

Je spoile un peu beaucoup ...

C' est aussi une évidence qu' il vaut mieux mettre hors d' état de nuire les tueurs psychopathes dés qu' on les choppe mais Mitterrand en a choisi autrement et visiblement Marchal, comme beaucoup de flics, ne lui a pas pardonné. Tout aussi évident qu' à peine né un bébé est déjà mort, mais faut oser terminer son film comme ça au risque de se couper d'une partie des français !


Spoilage fini.

Sinon les défauts qui étaient quelque peu génants dans 36 ne sont plus là, principalement la musique sirupeuse qui plombait même certains dialogues ! On a même droit à une superbe musique de giallo à un moment ...


Bon il y a des imperfections, c' est humain, les films parfaits n' existant quasiment pas.

Les bisseux et amateurs de polars , d' ambiance sordide, de commissariats délabrés et enfumés, allez-y !!

[Superwonderscope]

Aaaaah, un bon film de flic de droite avec une cicatrice intérieure qu'elle fait mal la vie, ça faisait longtemps qu'on en avait pas vu la trace en France

[dario carpenter]

Sinon les défauts qui étaient quelque peu génants dans 36 ne sont plus là

ben y a toujours les dialogues sentencieux et explicatifs ("c'est un homme brisé par la vie qui a sombré dans les ténébres" ), la platitude de la mise en scène,l'absence de rythme,le casting en surjeu...

[drummonde]

Aaaaah, un bon film de flic de droite avec une cicatrice intérieure qu'elle fait mal la vie, ça faisait longtemps qu'on en avait pas vu la trace en France

On peut adopter un point de vue libéral, au sens américain du terme, et réaliser de très bons polars, c'est vrai. Je pense au Policeman avec Paul Newman ou aux Flics ne dorment pas la nuit.


Mais n'est-ce pas dommage de condamner un film juste parce qu'il n'a pas d'idéaux ?

[drummonde]

Sinon les défauts qui étaient quelque peu génants dans 36 ne sont plus là

ben y a toujours les dialogues sentencieux et explicatifs ("c'est un homme brisé par la vie qui a sombré dans les ténébres" ), la platitude de la mise en scène,l'absence de rythme,le casting en surjeu...

J' ai pas été dérangé par tout ce pathos, mais je reconnais que ça peut te plomber un film si tu refuses le jeu ... Marchal c' est un ex-flic, pas un académicien.

On lui demande pas de faire du Maurice Druon ( qui serait d' accord avec lui, en plus ), mais du Marchal. Et ce que tu critiques -dialogues appuyés, etc- c'est son style. Moi ça me convient !

[Machet]

Marchal fait du "cinéma filmé". Il remet en scène son passé de flic en le passant dans un filtre fantasque traversé d'imagerie de polars américain ou HK. Il use à fond de tous les artifices possibles pour tenter de créer une émotion. Je ne marche pas.
Je me base seulement sur "36". Mais j'imagine qu'il en est de même pour "MR-73". On ne change pas une équipe qui gagne.

[Lord Ruthven]

Il faut reconnaître à Marchal des tics attachants : des dialogues fleuris, un aspect retro, une certaine noirceure -déjà présente dans 36-, des acteurs cabossés (même le curé a une "gueule" )...Ce dernier point ne rend d'ailleurs pas hommage à Daniel Auteuil, qui malgré sa barbe de trois jours et son teint vampirique apparaît trop lisse au milieu de ces rides, ces cernes, ces joues crevassées, ces phalanges meurtrise, ces nez disgracieux...

Olivier Marchal est un flic passé réalisateur. Donc il connaît "la maison" et le cinéma. En cela, je trouve qu'il a du mal à faire la part des choses entre son expérience professionnelle et cinéphilique. En résulte un film hybride, développant deux histoires distinctes : la personnelle, développée dans la bande annonce, et celle, disons, du fan de polar, plus ludique, plus fantasmée, plus improbable...

MrR 73 s'y perd un peu. Peut être Marchal aurait-il dû ne s'intéresser qu'à une seule de ses histoires et la développer à fond.

MR73 est un bon film, c'est indéniable. Sublime intro, par exemple, avec Auteuil, au bout du rouleau, qui pète un boulon sur fond de Leonard Cohen. Maintenant, je sais pas...est-ce vraiment le film que je voulais voir ?

[Manolito]

J'avais trouvé "36" intéressant, sans plus, au moins prometteur et ambitieux.

"MR 73" est un vrai naufrage ! Dès les premières minutes, on est assommé par la prétention stupéfiante des dialogues ("Dieu est un fils de pute et je veux le tuer" !) ; puis, Marchal se perd, oscille entre la descente aux enfers de son flic (lent, très lent : les multiples flash back récurrents et super redondants) et une intrigue du genre "silence des agneaux" dont il ne semble que peu se soucier.

Marchal connaît la Maison, donc on va avoir de l'authentique ? Tu parles, Charles, entre une stylisation poussée jusqu'au ridicule et des influences du cinéma US pas très bien digérés, on nage surtout au milieu d'un océan de clichés, d'un réactionnaire assez effrayant par leur simplisme : justice laxiste, criminels irrécupérables et rusées, victimes abandonnées de tous, pauvre bon flic incompris par sa hiérarchie de notables corrompus... Un vrai catalogue... Dans les années 80, un film comme "Le marginal" avait au moins le mérite de ne pas se prendre trop au sérieux... Mais là... C'en est presque inquiétant ! Passé le dégoût légitime provoqué par le discours, reste donc l'ennui face à ce film sans action, sans suspens (l'enquête est NULLE à suivre). Seul surnage quand même le portrait de flic campé par Auteuil, pris à son propre piège, dans une spirale infernale... Mais est-ce que cela justifie plus de deux longues heures d'ennui ?

[dario carpenter]

Seul surnage quand même le portrait de flic campé par Auteuil

et le chat Guizmo,de loin l'acteur le plus naturel du film...

[DPG]

Pour ma part j'ai tout simplement adoré ! Que le film ait des défauts, je ne le conteste pas. Il pourrait durer un petit quart d'heure de moins, l'histoire est pas un modèle de construction et certains trucs secondaires sont clairement laissés de coté en cours de route, puis ressortent d'un seul coup un peu à l'arrach. De même, les deux "intrigues" parrallèles sont pas tjrs super bien développées, et l'ensemble peu sembler un chouia bancal. On a aussi des trucs un peu too much ici ou là, comme tous les flics qui roulent ds des voitures de folie (Bentley de ouf, etc...) ou un aspect formel qui donne l'impression de passer de 2008 aux années 80 sans trop qu'on sache pourquoi ...

A coté de ça, je suis rentré dedans de A à Z. J'ai perso trouvé les acteurs excellents, tous les roles sont soignés et Auteuil livre une composition EXCEPTIONELLE, vraiment du niveau des très très grands ! Les dialogues passent plutot bien, ça fait parfois un peu trop écrit pour claquer une phrase choc à la Audiard, mais bon, c'est un parti pris, après tout, c'est ça aussi le cinéma pour moi. La lumière est magnifique, et l'ambiance est desesperée quasiment de bout en bout, j'ai rarement vu un polar à gros budget être d'une telle noirceur ! Plein de scènes m'ont plu ici ou là, le début ds le bus avec Leonard Cohen, des idées de plans, de cadres. Le tout est vraiment bien foutu, coherent, et surtout totalement sans concession. DPG approved !

PS : Ah oui, ya plein de trucs qui m'ont fait penser à "Tchao Pantin" sinon, le perso perdu, jusqu'au boutiste, le film qui se passe de nuit quasi integralement, le perso de Bonamy et son look à la "Agnes Soral", enfin je sais pas, plein de petits trucs je trouve...

[Shinji]

un aspect formel qui donne l'impression de passer de 2008 aux années 80 sans trop qu'on sache pourquoi...

Mais le film est censé se passer dans le passé, non ?