Le gangster Frank Esposito est assassiné sur son lit d’hôpital par un mystérieux tueur venu de New-York. Il ne fait aucun doute pour le commissaire Gianni De Carmine qu’il s’agit d’un règlement de compte entre familles mafieuses. Les rares personnes pouvant faire avancer l’enquête se font éliminer une à une et De Carmine en vient à soupçonner l’un de ses collègues de complicité avec la mafia locale.
Beau casting pour ce poliziesco de Mario Gariazzo : Philippe Leroy, Klaus Kinsky et Silvia Monti, encadrés de toute une galerie de trognes coutumières du polar bis italien de l’époque (Fausto Tozzi, Guido Alberti, Marino Masé, Cyril Cusack). Gariazzo, également à l’écriture, reprend le thème ultra classique mais toujours porteur du flic en guerre contre l’organisation pour nous livrer un produit d’exploitation pur et dur au sein duquel la violence gratuite et le déshabillage de starlettes semblent souvent primer sur la cohérence de l’intrigue. Ainsi comment expliquer la (courte) séquestration de la copine de l’hôtesse d’aéroport par Kinski alors que tous les autres témoins gênants sont dans cette affaire systématiquement et promptement éliminés, si ce n’est pour nous offrir l’incontournable (et, avouons-le, espérée) séquence de viol de l’histoire. Passé la petite surprise d’un début flirtant avec le giallo et quelques petites trouvailles amusantes en matière de mise à mort (un mec se fait brûler les corones au chalumeau !!), la trame n’offre donc rien de bien neuf ni palpitant à se mettre sous la dent. Quant au message final, on le connait : la Mafia aura toujours le dernier mot face à une police impuissante et gangrenée par la corruption.
Vala pour le contenu … pas folichon en résumé. Côté réalisation, on redescend encore plusieurs étages dans le qualitatif avec un Gariazzo mal à l’aise dans le suspense (cf. la séquence du meurtre de l’hôtesse et ses plans subjectifs pourris), peu inspiré dans l’action, avec une poursuite automobile toute molle au deux tiers du métrage, et totalement à côté de la plaque lorsqu’il s’agit de filmer en nuit américaine une longue séquence de filature et de bagarre, le spectateur se frottant les yeux pendant toute la scène en se demandant s’il fait jour ou nuit, ou si l’objectif de l'appareil utilisé par Gariazzo n’a pas pris un coup.
Reste à évoquer le cas Kinski qui, en liquidateur de témoins, traverse le film sans prononcer un mot. C’est rigolo au début et puis ça devient un peu n’importe quoi sur la fin, lorsqu’il se fait interpellé et interrogé par Leroy (lequel se voit donc contraint de faire les demandes et les réponses). Là, on frôle vraiment le ridicule et on en vient à se demander si cette particularité donnée au personnage n’est pas plus le fruit d’une lubie de Kinski qu’une volonté de Gariazzo.
La ‘zique de Cipriani, pas mal du tout, vient d’être édité par Digitmovie.