Bent - 1999- Sean Matthias ( Nazisme gay)

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eric draven
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Bent - 1999- Sean Matthias ( Nazisme gay)

Message par eric draven » lun. mai 19, 2008 10:10 pm

Bent: contraint, il viole le cadavre d'une enfant et y prit plaisir!

Berlin- 2eme guerre mondiale- Dans les bordels berlinois, Max vit son homosexualité de façon violente avec un jeune danseur. Quand celui ci est égorgé par les SS, Max fuit mais il est capturé et déporté à Dachau.
Contraint de faire l'amour au cadavre d'une enfant de 13 ans, ce à quoi il prend goût, il est déclaré hetero. Mais son homosexualité resurgit lorsqu'il rencontre Horst, compagnon de camp. Les deux hommes vont devoir cacher leur amour naissant...

Bent- état du pénis en demi erection en phase d'excitation- est bien plus qu'un simple film sur le nazisme et les rapports entre bourreaux SS et déportés.
Le principal sujet du film est Max, un homme qui accepte d'aimer un autre homme et vice versa, l'histoire d'une passion, d'une relation quasi mythique entre 2 hommes qui refusent au départ ce qu'ils sont, ceci dans le contexte d'un camp de la mort.

Si on excepte l'ouverture, vertigineuse plongée dans le milieu gay berlinois et ses bordels décadents où se retrouve toute une faune bigarrée entre orgies carnavalesques et cabarets avant gardistes où on se sodomise dans chaque coin et recoin :-D , le film est en fait un ( très?) long face à face entre Max et Horst, un long échange verbal entre 2 hommes.

Tout passe par le texte et la portée du discours. Tous les sentiments et toute la tragédie de la situation passe par les mots créant un univers intime et terriblement fragile.
Bent est un chant d'amour avant de se muer en chant de mort.

Bent c'est la solitude, celle des lieux, celle des hommes et celle des sentiments. Hormis quelques SS fantomatiques, il n'y a que ces 2 hommes dans ce camp, nu total, nu des décors, absence de toute figuration, 2 hommes seuls face à la solitude de leurs sentiments qu'ils doivent taire.

Bent est une métaphore sur la solitude des homosexuels face à l'incomprehension et la cruauté du monde qui les entoure symbolisée ici par les SS et ce camp. Cette tragédie est en fait une visualisation de la peur inconsciente de vivre son homosexualité au grand jour, de la cruauté des autres face aux homosexuels et du comportement des homosexuels qui en découle donc, comportement incarné par Max.

Max avant sa deportation refusait d'assumer son homosexualité et la réalité des sentiments, l'amour pour lui ne pouvant exister entre 2 hommes, en vivant des relations violentes et cruelles avec de jeunes débauchés. Le sexe est violence, le sexe est sale. Il est égoiste, Max ne pensant qu'à satisfaire ses instincts.

Le film se divise en 4 parties:
La 1ere est donc ce bordel où Max vit sa sexualité egoistement et sauvagement.

La 2eme débute lors de sa déportation. Devant cacher son homosexualité, il est contraint de violer le cadavre d'une enfant. Il rencontre alors Horst, son compagnon de camp mais il continue à cacher son homosexualité même s'il tente de le sauver. Geste égoiste puisque à travers ce geste, il pense encore à son propre salut.

La 3eme verra Max admettre son homosexualité mais il se leurre en la justifiant par l'absence de sexe. Ceci donnera une magnifique scéne d'une intensité rare.
Au garde à vous, cote à cote sous un soleil de plomb, les 2 hommes vont se faire l'amour par la force des mots jusqu'à l'orgasme. On retrouve là toute la force des dialogues et l'impact de la parole, l'efficacité de la suggestion verbale... si intense qu'elle a même agi sur Eric! :shock: :oops:
Une des plus belles et intenses scene sd'amour du cinéma sans sexe aucun!

Lors de la 4eme partie, Max admettra enfin son homosexualité et l'existence de l'amour passion entre 2 hommes, déclaration d'amour, déclaration de mort.

Bent est le parcours initiatique d'un homme se révelant au grand jour quitte à être tué, là encore belle métaphore sur le rejet et la condamnation de l'homosexualité dans notre société.

Intelligente métaphore certes mais alors d'où vient cet ennui qui suinte du film?
Outre le très beau début orgiaque dans les décors décadents de ce bordel pour hommes, la débauche sexuelle et l'egorgement du jeune danseur, Bent, piece de theatre au départ, souffre de sa transposition à l'ecran. Ce qui passe sur une scene ne passe forcément à l'écran d'autant plus que Matthias a gardé une mise en scene trés theatrale d'où ce coté artificiel.
Décor de théatre: un camp reconstitué dans des décors de théatre, cette carrière symbolisant un camp de travail, tout sonne faux jusqu'à cette neige artificielle simulant l'hiver.
Artifice pour un film artifice qui pourtant au départ n'a rien d'artificiel, porteur d'un message universel. Dommage!

Pénible aussi ces dialogues incessants donnant une impression de cours magistral de philo tandis que les 2 hommes passent leur temps à faire des va-et-vient geometriques dans des espaces geometriques en portant des pierres. Lassant!

Tout le pouvoir emotionel s'en trouve trop désamorcé sur grand écran et les sentiments, la passion, le desespoir des 2 hommes ne passent pas ou mal.

On saluera Lothaire Bluteau et son petit fessier entrapercu, sorte de Ruppert Everett jeune, le décharné Clive Owen et l'apparition de Ian McKellen mais on retiendra surtout la composition de notre Mick Jagger :shock: en travelo décadent tout en resille et talons aiguilles surplombant ce bordel berlinois.

Bent, message universel sur l'amour viril, fait partie de ses oeuvres cérébrales, idéales pour un Thema d'ARTE des familles, un soir.. prodigieusement beau mais sideralement chiant. Bzzzzz!

Le corbeau qui aime les hommes au grand jour mais aussi en pleine nuit et pas par la seule force des mots! :lol: :lol:
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Re: Bent - 1999- Sean Matthias ( Nazisme gay)

Message par Jeremie » lun. mai 19, 2008 10:48 pm

Deuxième partie assez thêatrale en effet : contrairement aux frasques baroques de l'introduction, les décors sont totalement dépouillés...à tel point que le décorum habituel du camp de la mort est évincé...peut-être un choix lié au budget. Cela n'empêche que l'arrivée au camp est résumé en un plan d'un beauté...magistrale : les déportés trainant devant la mort, alors que la vie éclate au grand jour à la vision de cette mare ou viennent jouer des enfants.

Un grand film, fort et beau, troublant...superbe b.o de Philip Glass et un casting de haute volée :)

Pour ce qui est de l'ennui, je ne partage pas l'avis du Corbac :D le rythme est réellement plus lent dans la seconde partie, mais ça reste passionnant (le film étant d'ailleurs particulièrement court).

Le personnage de Clive Owen choisit quand même bien mal ses amants :D entre un ersatz follasse de Rick Moranis et un Lothaire Bluteau aussi sensuel qu'une chauve souris passée sous un camion :mrgreen: Bon bon, excellent film tout de même et un dvd MGM plus recommandable qu'un zone 2 aussi cher que creux.

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Re: Bent - 1999- Sean Matthias ( Nazisme gay)

Message par milton arbogast » mar. mai 20, 2008 8:33 am

Jeremie a écrit :(...) un Lothaire Bluteau aussi sensuel qu'une chauve souris passée sous un camion .
ça je l'encadre, merveilleux! :-D
"...Le cache-soleil en place et la ville frappée de terreur, j'étais vraiment aux anges!"
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Milton Arbogast, Posted: Fri Mar 07, 2008 12:13 pm

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Re: Bent - 1999- Sean Matthias ( Nazisme gay)

Message par eric draven » mar. mai 20, 2008 10:30 pm

Quelques infos sur Bent qui personnellement m'a fait, excusez le terme, chié prodigieusement, la main crispé sur le bouton avance rapide tant l'ennui fut grand. :?

Le film est tiré d'une pièce de théatre qui triompha a Broadway en 1979, 1er et unique film de Sean Matthias, prolifique metteur en scene venu du theatre, discretement sorti en salles en 1999, un petit habitué des thema d'ARTE qui le diffiuse de temps à autre ( est ce etonnant?? :roll: )..

Sean avait en 1989 dirigé la reprise au théatre de Bent avec Ian mc Kellen dans le role de Max..

Il existe en VHS mais recemment est sorti un DVD MGM tout simple, sans bonus aucun, tout aussi discret..

On ne présente pas Ian McKellen, immortalisé desormais par LOTR qui ici fait une breve apparition dans la peau de l'oncle de Max..
On ne présente pas non plus Clive Owen ici tout décharné..

Par contre, je peste contre Jeremie :evil: qui traite Lothaire de chauve souris écrasée par un camion.. :shock: ce que je renvoie a Clive Owen..
Bon, Lothaire n'est plus trés jeune puisqu'il avait 42 ans a l'epoque du tournage mais on voyait encore en lui l'ombre d'un Ruppert Everett jeune.

Lothaire est quebequois et a commencé sa carriere en 1983 dans bon nombre de films francais avant de se tourner vers une carriere plus americaine..

Et Mick jagger en travelo resille / talons aiguilles et perruque cabaret..

Lothaire jeune: 8) Des chauve souris comme ca, j'en veux!! 8)) 8))

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Lothaire aujourd'hui en 2008 a 51 ans

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LE DVD:

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Le film

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L'egorgement du jeune dandy, amant de Max par les SS:

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Le bordel decadent berlinois, lieu des fantasmes gay les plus débridés..

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En lien pour les pudiques, des hommes qui aiment des hommes dans chaque coin et recoin de ce bordel

http://storage.canalblog.com/08/90/3263 ... 1512_p.jpg
http://storage.canalblog.com/98/68/3263 ... 2822_p.jpg

un rasage et une douche humiliante pour Max..

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Max et Horst, au garde a vous, immobiles, vont faire l'amour jusqu'à l'orgasme par la simple force de la suggestion et de la parole, une des scenes les plus intenses du film et une des plus intense qu'est fait le cinéma.. Tentez l'experience chez vous! 8)

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Re: Bent - 1999- Sean Matthias ( Nazisme gay)

Message par eric draven » mer. mai 21, 2008 10:01 pm

une autre jaquette

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