Ghost Dog de Jim Jarmusch - (1999)

[comte vonkrolock]

C'était en diffusion sur NRJ12 hier soir, un très grand Jim Jarmusch et un Forest Whitaker tous simplement magistral dans le rôle de cette homme (Ronin) au service de la Mafia New Yorkaise (je sais plus si le New Jersey est cité dans le film, dsl ).

Dommage que le film soit diffusé en VF oblitérant par la même la voix française de Isaac De Bankolé sur la VO, mais bon ça passe quand même comme le signale si bien DPG.

Donc je disais du grand Jarmusch avec moult référence au code du bushido, ou pour être plus précis celui-ci se base sur l'Hagakuré - le livre secret des Samouraïs. Avec son Samouraï rappeur qui zigouille tous plein de tronbinne de mafioso tenu par des acteurs habituer du genre, avec en tête : Henry Silva, Frank Minucci (l'Impasse), Gene Ruffini, ou bien Victor Argo (King of NY). Une superbe partition musicale de RZA qui tient lui-même un pti rôle.

Et tous plein de référence a un certain cinéma Japonais des sixties la plus célèbre étant celle au film de Seijun Suzuki la Marque du Tueur, lorsque Ghost Dog exécute un des mafieux au travers d'une canalisation de lavabo

Ghost Dog l'ami des pigeons, et dans un autre registre que c'est arriver près de chez vous

[Manolito]

Peut-être mon Jarmusch préféré, effectivement, une très belle réussite qui s'amène l'air de rien, sous un air un peu potache, entre hommage au polar américain à l'ambiance un peu cassavetes (je ne sais pas pourquoi, ce film est un peu attaché dans mon esprit au "Meurtre d'un Bookmaker chinois"), mais qui s'impose en douceur et en profondeur. Je n'échangerais pas mon baril de "Ghost Dog" contre deux barils de "Kill Bill" !

[MadXav]

Excellent film effectivement.
Etrangement, il ne m'a pas parlé lorsque je l'ai vu au cinéma. Je ne m'attendais pas à ça, à ce rythme, à ce propos... Bref, j'ai pas accroché.
Puis je l'ai revu chez moi, sans bordel, en gouttant son propos, sa musique et son atmosphère pausée. Et là, j'ai été transporté. Je le revois depuis assez régulièrement et à chaque fois, c'est le même plaisir. Le film se bonifie même...

[Fatalis rex]

Superbe film. Pourtant, les films au rythme lent comme celui-là ont tendance à me faire ch... mais là, bizarrement, je me suis laissé porter par cette espèce de poésie violente et mélancolique (cela dit, dans mes souvenirs, je l'ai vu au cours d'une soirée très arrosée) J'avais même acheté le Hagakure par la suite pour approfondir un peu le sujet.

[Machet]

J'avais même acheté le Hagakure par la suite pour approfondir un peu le sujet.

Pareil.
Le film est un hommage au film de gangster et surtout au Samouraï de Melville. En fait Ghost dog brasse large ; différents réalisateurs et styles sont convoqués, allant jusqu'à Tarantino et Woo.
Mais Ghost dog est un peu plus qu'un film-hommage. Jarmush a un vrai propos, il pose son regard sur la culture rap et les quartiers pauvres.
Je me suis amusé à faire un rapprochement avec le Léon de Besson. Dans le film de Besson, Léon transmet le goût de la vengeance et la manière de tuer à la petite fille. Tandis que dans le film de Jarmush, Ghost Dog transmet le goût de la culture en lui donnant des livres.
De Jarmush, je préfère Dead Man, son film précédent.
Mais voir un rappeur-samouraï en méditation, entouré de pigeons, sur fond de RZA, il fallait le faire, et quel pied !

La copie du dvd zone 2 est très granuleuse. Le menu principal met une plombe à s'installer.

Dernier détail : j'ai remarqué aussi un autre truc : Kassovitz a emprunté les longs fondus enchainés en voiture, entre les yeux et le tunnel, dans l'ouverture de son Rivière Pourpre. Il en fait un "truc" là où Jarmush véhiculait du sens.

[Fatalis rex]

Oui mais si on commence à énumérer tout ce que Kassovitz a emprunté à Kubrick, à Scorsese, aux frères Cohen...

[Machet]

Oui mais si on commence à énumérer tout ce que Kassovitz a emprunté à Kubrick, à Scorsese, aux frères Cohen...

c'est pour ça que je précisais que c'était un détail.
Je soulignais seulement, par un exemple contraire, que Jarmush était un cinéaste intelligent et novateur.

[Dedcap]

c'est un film au rythme assez lent avec de la musique que je n'aime pas... mais j'adore ce film
j'ai beaucoup de mal a expliquer pourquoi mais il me captive
j'ai visionne plusieurs fois le dvd
et lorsqu'il passe a la tele quelques soit l'heure je reste scotche
cette histoire et ce personnage principal son "atypique"
j'adore le jeu de Forest Whitaker
j'apprecie meme la musique (uniquement dans ce film )
tres bon film

[Lord Taki]

Un rythme limite poseur porté par le souvent très bon Forest Whitaker.

Oui cela parle beaucoup pour ce genre de films mais ici les mots ont un sens.

J'aimerais le revoir la nuit.

[Teurk le Sicaire]

Ghost Dog avait tout du projet casse-gueule sur le papier, et pourtant quelle claque ! Jarmush parvient à donner corps à un syncrétisme culturel pas si évident à l'époque, et insuffle une ambiance envoûtante et contemplative qui m'a totalement transporté. J'ai tout autant voyagé dans le ghetto de Jersey City que dans le Japon fantasmé par ce tueur solitaire, fantôme au milieu des siens et exterminateur d'une mafia américano-italienne en bout de course. Les thèmes de la déliquescence et de la fin d'époque imprègnent le récit, infusant un ton mélancolique jusqu'à une conclusion évidente et pourtant émouvante.

Forest Whitaker est parfait en Ghost Dog, dans sa gestuelle, sa démarche, son intériorisation puissante. Il crédibilise un personnage improbable qui aurait vite pu devenir ridicule, parvenant même à lui conserver sa cohérence quand il doit sortir d'un mutisme dont il aurait été facile de se contenter. Le reste du casting ne démérite en rien, avec une magnifique galerie de tronches de mafieux (dont le regretté Henry Silva).

Le film enquille les bonnes idées (le changement de plaques, les meurtres inventifs, l'amitié avec le vendeur de glace francophone) et fourmille de petits détails riches de sens (le capot de la voiture qui déborde du garage). La musique est évidemment un autre point fort de Ghost Dog, RZA faisant des merveilles et ouvrant la voie à d'autres expérimentations comme Samurai Champloo. Une superbe découverte sur le tard.