Une entreprise de cintres est sauvagement delocalisee au cours d'une nuit, au grand dam des employees. Celles-ci decident de reunir leurs maigres allocations chomage pour engager un tueur professionnel afin de faire assassiner leur ex-patron.
Vu hier soir en avant premiere apres une presentation des deux gugusses, de Yolande Moreau et des producteurs (dont Kasso).
Que du bonheur !
Apres la fable surrealiste que constituait Avida, les realisateurs reviennent a une forme plus "comprehensible" mais toujours aussi decalee. Donc, les refractaires a leurs deux precedents films vont pouvoir passer leur chemin a nouveau...
Louise-Michel reprend le principe d'Aaltra: buddy movie lancinant matine de road trip le tout avec un fond politique militant bien bourrin. Faut dire, qu'avec un titre comme ca et connaissant le "passif" politique des lascars, on est qu'a moitie etonne. Une viree meurtriere donc, pour ces Sailor et Lula anarchistes, qui reserve de bons moments de rigolade made in Groland. L'ouverture du film donne le ton, une sorte de court metrage qu'on croirait echappe des "Idees Noires" de Franquin.
Avec Louise Michel, on a l'impression de voir Bernie au ralenti, comprendre par la que si le rythme est plus lent que dans le film de Dupontel, l'humour y est tout aussi grincant et sans concessions. De l'explosion de tete face camera au meurtre de nain de jardin (
) en passant par la torture de cancereux au stade terminal, tout y passe avec beaucoup d'audace et un vrai refus de compromis. Vous vouliez de l'humour noir, z'allez etre servis !Bouli Lanners et Yolande Moreau, couple hautement sexy et improbable sont merveilleux dans cette fable altermondialiste (oui, Jose Bove etait dans la salle !), qui en fait est surtout anticapitaliste.
Les apparitions sont nombreuses et savoureuses (entre autres Poelvoorde, Kasso, Katerine, Salengro et Dupontel qui est bien cache) et ponctuent ce periple.
Donc oui, Louise Michel est un film politise, mais un film utile, surtout en ce moment. Et avant tout, c'est surtout une bonne tranche d'humour noir et decale.
Comme l'a dit Gus en debut de projection: "visiblement, le film a ete bien recu par la jeunesse grecque", Delepine s'empressant de preciser que le film parle d'un fait divers qui aura lieu dans le futur.
En gros, on va tous mourrir, mais autant le faire les armes a la main et avec le sourire.
C'est mieux, on aura moins l'impression de servir a rien.
