Slumdog millionaire - Danny Boyle - 2009

[DPG]

En parrallèle au top à Danny Boyle, consacrons un thread a son ptit dernier qui sort demain ds nos salles.

Annoncé ici ou là comme le messie, il a récolté hier pas moins de 4 Golden Globes, et pas n'importe lesquels, meilleur film drama, meilleur real, meilleur scenar, et meilleur BO !

Qu'en est il donc ?? Le resultat est pas mal je dirais. L'idée de depart est cool, et arrive à nous tenir en haleine à peu près tout le film sans qu'on s'ennuie (même si un point est un peu too much, j'y reviens). C'est bien filmé, très vivant, très coloré. C'est assez sombre sur certains points (l'enfance ds les bidonvilles indiens), ya un ptit coté "Oliver Twist" dans pas mal de séquences, assez surprenant, mais qui fonctionne. Le deroulement est "relativement" previsible, pas d'enorme surprises à l'horizon, mais on suit ça avec plaisir. Voilà, Boyle evite aussi le coté trop "carte postale" de l'Inde et nous livre une vision du pays qui me semble assez sincère (même si bon, je connais pas l'Inde). C'est pas THE chef d'oeuvre annoncé par certains, j'ai d'ailleurs un peu de mal à comprendre la pluie de récompenses aux Golden Globes, mais bon, un honnete divertissement, un peu depaysant et pas mal foutu !

Spoiler : :

Le fait qu'on embarque le candidat entre deux jours d'emission, qu'on le tabasse, le torture, l'interroge, tout ça juste parce qu'il est issu d'un bidonville, et que donc on soupçonne qu'il peut pas savoir tt ça et qu'il a triché, ça fait un peu abusé qd meme !!!!

[John-Trent]

Heureux, c'est tout merci Danny.

[savoy1]

Une croyance inextinguible en la transmission de la culture populaire. C'est définitivement notre vie, nos expériences, nos rencontres, qui font nos connaissances et nos passions, et pas le bachotage à outrance.

Côté technique et scénario, il suffit de comparer le traitement de l'émission "Qui veut gagner des millions" par rapport aux séquences à propos du même jeu dans le film Mon meilleur ami de Patrice Leconte.
Le second reproduit au plan près la scénographie du jeu télévisuel, avec l'indéboulonnable J.-P. Foucaud. Seul Danny Boon en perturbe quelque peu le déroulement, en faisant du Danny Boon. En résumé l'esthétique et la routine télé envahissent le cinémascope, triste.
Slumdog millionnaire fantasme, pour sa part, complètement l'émission. Investit tout l'espace du plateau télé avec force mouvements de caméra. Et l'écran de cinéma avec amorces des protagonistes dans les champs-contrechamps et profondeur de ceux-ci. Quant au présentateur, pour donner complètement sens à cette histoire d'intégration, là où dans la réalité, une personnalité engagée comme Amitabh Bachchan fait office de monsieur Loyal, le film de Danny Boyle et Anil Kapoor nous assènent un personnage odieux. En résumé on ne va pas au cinéma pour se retrouver devant sa télé.

Enfin un coup de chapeau à la musique du grand A. R. Rahmann. Bien que n'étant pas dans un pur produit bollywoodien (pas de chant, pas de danse), la BO fait quand même vibrer et danser le métrage, aidé il est vrai par le montage virevoltant. Voir la visite au Taj Mahal et la désormais incontournable scène de poursuite dans le bidonville.

Et le petit indien plongeant dans la merde pour arracher l'autographe de A. Bachchan, vient de rejoindre dans mon coeur le petit Toto de Cinema Paradiso.

[Zecreep]

Actuellement au MaxLinder sur PAris, parfait pour profiter du foisonnement d'images. C'est un peu naïf, mais le récit est original et emballant.
XXX

[Superfly]

Un film mineur qui se retrouve bizarrement aux oscars. Je me demande bien pourquoi tant le film est banal. On ne croit pas à l'histoire d'amour un instant, le scénario est cousu de fil blanc et la question finale ne provoque même pas de suspense si on a un minimum de culture. C'est bien filmé mais bon bizarrement c'est exactement à quoi je pensais vu le sujet. Donc pas vraiment de surprise. L'acteur principal à l'air d'une grosse endive vraiment niaise et je me demandais pourquoi braquer les caméras sur ce genre de personnage. Boyle veut nous faire son film Bigger than life et accouche non pas d'un mauvais film mais d'un film mièvre, sans vraiment de saveur et même au final un peu chiant.

[Verhoeven]

J'ai pris ma première grosse claque de 2009.

Alors oui, le film est naif et emprunte parfois quelques facilités mais c'est bougrement émouvant et révoltant, comme est la vie dans ces bidonvilles.
Précisons tout de suite que j'ai toujours eu beaucoup de mal à apprécier les films de Boyle en règle générale, mais là il m'a vraiment embarqué dans son univers. Une fable dramatique au rythme plein d'énergie (le montage y est parfois brutal), mais surtout qui ne ressemble à aucun autre film. Boyle filme la misère avec humanité, utilise des couleurs chaudes en totale contradiction avec l'ambiance bleutée du jeu. La transition quasi-constante entre deux époques se fait toujours sur une idée de mise en scène ce qui nous permet de ne pas nous perdre en route. La musique est très exotique et d'une force incroyable, comme souvent chez Boyle, et permet au spectateur de s'intégrer à un monde tellement éloigné du notre qu'il en deviens presque irréel. Beaucoup de sujet sont brassés dans cette carte postale on passe de l'exploitation des enfants à l'inégalité riches/pauvres en passant par la guerre de réligion.
Quand à l'histoire d'amour impossible, c'est juste un sujet classique pour un film Bollywood (dont l'emprunt le plus évident est sur le superbe générique final) mais contrasté avec la critique sociale plus européenne. Le réalisateur a mis son film à la frontière entre les deux mondes et mélange le cinéma occidental et indien en un tout unique.

Pour moi ce sera un des films de l'année.

Un joyau !

[hitcher]

Ouaip...

Vu ce soir, et comme je m'y attendais (j'avais écrit "méfiance tout de même" dans le Top à Danny Boyle) ce film est un Boyle mineur.

Le consensus qui se fait autour du film dans les medias faisait peur.
Ce n'est pas pour rien que ce film plait à ceux qui n'avaient pas étés conquis par Boyle auparavant. Il n'en a pas la patte.
Boyle s'est calmé et a abandonné sa mise en scène "décalée" pour nous servir un film sympathique mais sans plus.
Le montage articulé autour des questions du jeu et des flashbacks est à mon avis une fausse bonne idée. Le métrage aurait gagné en intensité avec un bon vieux récit chronologique.
Reste une bonne B.O, des gamins charmants, le final avec son montage alterné: dernière réponse/le frère dans la baignoire, et c'est tout.
Pas mauvais, mais sans plus.

[Mathesar]

Ce film m'a fait passer un excellent moment: on est depayses, les personnages ( y compris l'animateur!) sont attachants, bref, sans etre le film du siecle, Slumdog millionnaire est un bon Danny Boyle, et donc un bon film.

Bon evidemment, on a parfois l'impression de mater tf1 et on se dit "bah Foucault il a la barbe, maintenant?! "

[Plisken]

C'est filmé comme un clip vidéo de Britney Spears, ça flatte l'oreille comme une chanson de JLo. Les acteurs sont beaux, les gentils sont gentils, les méchants, très... méchants. L'intrigue bien menée mais côté réalisme on repassera. Le jeu que nous connaissons tous est modifié pour coller au suspense. Tout est magnifié. C'est tout juste si on aurait pas envie de passer une semaine dans une décharge de détritus. J'imagine que c'est cette féérie qui a touché le monde entier. Pour ma part, j'ai accroché pour le rythme qui ne nous lâche jamais, un peu moins pour l'histoire qui ne reflète que les clichés de l'Inde. Le final m'a déçu... trop simple, un peu facile. Danny Boyle est un bon réalisateur qui n'a pas encore oublié ses tics. Pas un chef d'œuvre, un bon divertissement.

[Mathesar]

Le film de Boyle ne cherche pas a etre réaliste, il présente une réalité fantasmée, à l'image du jeu télévisé.

[DPG]

En quoi le jeu télé présente une réalité fantasmée ???

[Mathesar]

Tu les trouves réalistes, toi les jeux télé?...

[DPG]

Ben en fait, je comprends juste pas le sens de l'expression. Je vois pas en quoi un jeu télé peut etre réaliste ou non, c'est un jeu, point. C'est comme si je disais qu'un télé achat est realiste ou qu'un jeu de cartes ne l'est pas, je comprends pas juste l'expression.

[Mathesar]

Je disais juste qu'à li'mage d'un jeu télé, qui représente une réalité justement fantasmée de la réalité, le film faisait tout pareil...

[MadXav]

Très bon film à mon sens.
Je craignais que Boyle ne soit pas l’homme de la situation mais j’ai été très agréablement surpris. Sa mise en scène dynamise le récit sans pour autant le faire entrer dans une folie qui aurait été décalée.
Avec Slumdog Millionaire, Boyle nous livre un magnifique voyage en Inde, nous offrant une vision réaliste contrastant habilement le « fast » et les artifices d’un plateau télé avec la dureté d’une pauvreté malheureusement très majoritaire. Oublions le strass et les paillettes de la machine Bollywoodienne et mettons-la face à la réalité du quotidien. Mettons des images sur cette lourde et minutieuse hiérarchisation des classes. Reprenons la classique histoire d’amour Bollywoodienne et transposons-là dans le monde "réel". Une réalité dure, pleine de joies simples et de « magouilles » destinées à survivre modestement. C’est tout ça que nous propose Boyle.
Son regard n’est pas critique, il ne pointe rien du doigt et se contente de livrer une vision intelligente, assez partiale et a priori plutôt réaliste (confirmé par des amis indiens). Nul doute qu’un réalisateur issu de l'industrie Bollywoodienne n’aurait pu/su faire de même. Nul doute aussi qu’un autre réalisateur aurait grossi le trait et n’aurait pas su faire rejaillir avec autant d’éclat la beauté de l’Inde, la richesse au sein de la pauvreté.
Pour moi, nous avons là un film extrêmement respectueux, dans lequel ce que certains appelleront « une histoire d’amour naïve » nous retrouvons en réalité la raison d’être de ces personnes qui n’ont rien à perdre. Comment trouver le bonheur et la force de vivre dans de telles conditions ? Grâce à des choses simples. L’amour, l’amitié, l’espoir ou encore un simple autographe. Ca nous parait sans aucun doute « naïf » mais je pense que c’est là quelque chose d’assez « vrai ». Je rejoins du reste Savoy1 sur ce point : La scène de l’autographe est magnifique et semble tellement représentative du contraste indien. Les pauvres pourraient mépriser cette industrie Bollywoodienne outrageusement riche et tape à l’œil mais il n’en est rien. Ils en sont au contraire fiers et ces acteurs sont pour eux de vraies étoiles.
J’avais par ailleurs peur qu’on nous serve musicalement parlant une copie tristement Hollywoodienne de ce que sait si bien faire le cinéma indien. Il n’en est rien. La composition est de qualité et ne cherche pas à lorgner vers ce qui n’aurait été que du pseudo-Bollywood. Elle accompagne agréablement le voyage et ne cherche pas à aller plus loin. Pas de scène de danse non plus, exception faite du générique de fin, lui aussi très modeste, ne cherchant pas à supplanter les prouesses indiennes mais jouant d’une simplicité rafraîchissante très agréable.
Je m'étonne assez qu'on parle ici de "clichés" sur l'Indes tant le film nous montre justement une autre facette de ce qu'on a l'habitude de voir et s'amuse à détourner les "codes" pour mieux les ré-employer dans un autre contexte, plus terre-à-terre, plus dur.

Bref, j’ai passé un très bon moment devant ce film étonnant et dépaysant que je ressens comme sincère. Une très bonne surprise à mon sens et des surprises comme ça, je n’en vois malheureusement pas souvent.