Uccidete Il Vitello Grasso E Arrostitelo - S. Samperi (1970)

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tromate
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Uccidete Il Vitello Grasso E Arrostitelo - S. Samperi (1970)

Message par tromate » ven. mai 01, 2009 8:31 pm

aaaaaa
Dernière modification par tromate le sam. mai 04, 2013 3:39 am, modifié 1 fois.

manuma
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Re: Uccidete Il Vitello Grasso E Arrostitelo - S. Samperi (1970)

Message par manuma » ven. mai 01, 2009 9:21 pm

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L'excellente partition de Morricone est sortie chez Digitmovies en 2007. il a l'air très intéressant ce Samperi.

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savoy1
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Re: Uccidete Il Vitello Grasso E Arrostitelo - S. Samperi (1970)

Message par savoy1 » dim. mai 03, 2009 1:53 pm

manuma a écrit :
L'excellente partition de Morricone est sortie chez Digitmovies en 2007.
Cette BO est déjà sortie en France (eh oui !) en 1992, dans la collection Cam's Soundtrack Encyclopedia éditée alors par BMG. Sous le titre "Tuez le veau gras et faîtes-le rôtir".
Et couplée avec une deuxième BO de Morricone pour Samperi, "Merci ma tante" (Grazie zia).
Avec livret en italien et français.

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eric draven
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Re: Uccidete Il Vitello Grasso E Arrostitelo - S. Samperi (1970)

Message par eric draven » mar. mai 05, 2009 10:21 pm

Trop souvent oublié dans la filmo de Samperi, Uccidete il vitello.. appartient à la catégorie des sexy gialli lancée par Lenzi mais également à cette catégorie bien particulière du cinéma érotique italien, ces drames érotico-morbides qui virent le jour dès la fin des 60s en mettant en scène le plus souvent des thèmes tabous comme l'inceste, sujet le plus mis en avant de tous.

C'est d'ailleurs Samperi qui lança cette mode avec en 68 son 1er film, Grazie zia / Merci ma tante / Ma tante Lea, ( un adolescent vit un amour incestueux passionnel avec sa tante), qui jadis fit scandale mais permit à la Gastoni de recevoir un prix d'interprétation et ainsi lancer sa carrière.

Uccidete.. fut son 2eme film qui une fois de plus reprend le thème de l'inceste dans cette oeuvre à la fois morbide et malsaine.
Sous cet étrange titre - tuez le veau engraissé et rotissez le- qui renvoie en fait à La mort a pondu un oeuf de Questi, Samperi nous entraine dans l'univers du jeune Marco, un adolescent qui vient de perdre son père et dont la mère est depuis longtemps enfermée dans un asile.
Privé de cet amour maternelle et se retrouvant seul, il va transférer son amour sur sa soeur ainée, Verde, avec qui il va vivre une relation incestueuse, obsessionnelle, maladive et possessive.
Mais il soupçonne également son frère ainé Cesare d'avoir tué leur père à des fins financières afin d'éviter la ruine et la fermeture de l'entreprise familiale, un élevage de veaux.
Il va tout mettre en oeuvre pour le prouver...

Méler un drame érotique à une intrigue giallique était une idée non dépourvue de charme et qui avait déjà fait ses preuves et ici, cela aurait pu donner une oeuvre particulièrement forte et émouvante mais force est de reconnaitre que Samperi échoue faute à une mise en scène trop classique et surtout un scénario trop peu travaillé.

Plus à l'aise dans le drame et l'érotisme que dans l'intrigue à suspens, il passe à coté d'un chef d'oeuvre de cinéma macabre dont la folie et le cynisme auraient été le moteur.

La partie la plus réussie est donc celle qui met en scène le jeune Marco, adolescent fasciné par la mort que Samperi jette dans une morgue où, tapi derrière des gerbes de fleurs, il observe les mises en bière et les soins donnés aux morts à la lumière des cierges comme il observe, fasciné, ces veaux morts gisant sur la plage, magnifique séquence toute empreinte d'un onirisme macabre.

C'est aussi toutes les séquences qui mettent l'accent sur la folie de l'adolescent souffrant de l'absence de sa mère, folle à lier, enfermée à vie dans un asile, dont il écoute les lectures et tirades desespérées qu'elle a enregistré sur un magnéto à bandes qu'il ne cesse de passer quand il ne dresse pas un autel dont l'Idole païenne est un porte-vêtements qu'il a affublé des habits de sa génitrice.

Privé d'amour parental, il va alors le transférer sur sa soeur ainée, développant une relation incestueuse passionnée et possessive mais surtout destructrice.

Samperi met tout en oeuvre pour créer un climat morbide, une atmosphère de folie tangible et il y parvient sans mal puisque tout transpire la mort dont l'ombre menaçante est omni-présente tant à travers les images qu'à travers ces protagonistes surnois et les faits et gestes de cet adolescent.

On reconnait là le savoir-faire de Samperi dans ce domaine qui est sien et réussit là où l'aspect giallique échoue malheureusement.

Trop peu développée, toute l'intrigue tombe à l'eau et tout suspens est ici absent. On devine dès le début les tenants et les aboutissants de cette histoire de complot familial dont l'argent est le moteur. Aucun mystère autour des personnages et le moins perspicace d'entre nous aura très vite deviner le pourquoi du comment ainsi que l'identité du ou des coupables que ne semble guère cacher Samperi.

La totale transparence des personnages n'arrange guère cette absence de suspens, ceux ci n'étant que des ébauches auxquelles on a un peu de mal à s'attacher. Cela nuit à la partie érotico-incestueuse de l'histoire, Samperi ne la justifiant jamais réellement ou plutot ne l'explique que trop superficiellement pour qu'on puisse y croire.

Trop d'éléments manquent pour totalement adhérer à ce drame et on attend finalement de voir comment Marco va non seulement prouver ses soupçons mais surtout comment il va sortir des griffes de cette famille qui en toute fin de métrage se révelera monstrueuse.

Le final demeure un très grand moment de cruauté et le titre trouvera tout son sens dans les ultimes minutes.. ou le veau, tendre, fragile et innocent est irremediablement destiné à la mort une fois bien engraissé. Belle métaphore.

On n'oubliera pas cette lente et effroyable agonie et si la musique adoucit les moeurs, elle est ici monstrueuse et assassine... un grand moment de pure souffrance, épidermique et viscérale.

On regrettera que les 10 dernières secondes fasse retomber une si flamboyante conclusion par sa facilité et sa rapidité.. un peu comme une mouche sur.. une bouse de veau! :lol:

L'érotisme est ici assez discret et jamais voyeuriste malgré son sujet.. mais on est encore qu'en 70 et il faudra attendre encore quelques années pour que l'Italie se laisse aller à toutes les audaces les plus inimaginables en terme de sexualité et autres perversions.

On retrouve Jean Sorel ici plutot en retrait et peu convaincu dirait on en grand frère impitoyable. A ses cotés les yeux emeraude de la Tolo en soeur ainée incestueuse qui dévoile à peine un sein mais toute la force du film repose sur la magistrale interprétation du jeune Maurizio Degli Esposti, étonnant de véracité, tenant à lui seul le film sur ses épaules, le regard charbon perpetuellement effrayé et distant... volant ainsi la vedette à ses partenaires.

Le divin Maurizio sera la même année un des adolescents principaux d'un autre petit bijou du cinéma erotico-morbide: Une fille nommée Julien où comment une adolescente mal dans sa peau et sexuellement dérangée castre ses jeunes amants en se faisant apellée Julien.

La BO signée Morricone et Nicolai est un vrai petit bonheur et le thème principal revient en boucle, obsédant, fascinant, à l'image de cette folie.. Un indispensable de la BO de film!!

Si Samperi est passé a coté d'un fort sympathique giallo, Uccidete.. n'en demeure pas moins une interessante curiosité qui vaut surtout pour son climat de folie incessant et son aspect morbide.. Rien que pour ca il vaut le détour!

Et il le fallait.. le jeune Maurizio Degli Esposti: 8))

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Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf

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