
Après dix ans de prison, Gino retourne à la liberté et renonce au crime, avec l'aide de Germain Cazeneuve, vieil éducateur humaniste. Malgré tous ses efforts, son passé le rattrapera...
En 1973, José Giovanni réalise ce film sur un sujet qui lui tient particulièrement à coeur et recoupant son parcours personnel : le crime, la prison, la justice, et surtout la peine de mort auquel il avait échappé de justesse dans sa jeunesse. Peine de mort qui, rappelons-le, était encore en vigueur en France dans les années 70... Il est soutenu par rien de moins qu'Alain Delon qui produit lui-même le métrage et tient le rôle principal, aux côtés de Jean Gabin. Le reste du casting est aussi de bonne tenue : Victor Lanoux, Mimsy Farmer, Bernard Giraudeau, Gérard Depardieu, Michel Bouquet... !
Giovanni suit le parcours d'un repris de justice et de tous les tourments qu'il rencontre malgré sa bonne volonté : acharnement de la police, coups du sort, imbécilité du français moyen, jugements à l'emporte-pièce... Porté par une musique tragique de Philippe Sarde et sa belle distribution, "Deux hommes dans la ville" s'avère un film de convictions : la prison seule, sans aide à la réinsertion, n'est qu'une machine à désespérer, à générer mutinerie et suicide. La justice elle-même n'est en fin de compte qu'une "machine qui tuer", dont chaque rouage, même les mieux intentionnés, ne peut rien pour sortir le criminel de la route de la récidive. Au contraire, elle l'y enfonce.
Giovanni n'a pas la patte d'un grand metteur en scène, mais sa singularité et sa justesse de ton, ainsi que sa très forte conviction, font quand même de "Deux hommes dans la ville" un film policier fort, dont le dernier plan et les yeux terrifiés de Delon marquent la mémoire.
Avec l'agrément du midi des années 70, une grande partie de l'action se déroulant dans le Montpellier d'alors, quand la la Place de la Comédie était encore sillonnée de voitures...
Vu sur le dvd Pathé ci-dessus, publié en 2003. Il propose une copie 1.66 16/9 très acceptable. Il y a quelques poussières, la compression se fait sentir au travers d'une image un brin bruité, il quelques pépins de moirage et la résolution est un peu molle. Mais c'est tout de même une copie assez saine, globalement bien propre, au télécinéma bien équilibré et naturel.