Manon des Sources (1986) Claude Berri

[MadXav]

Suite à l'ouverture du thread dédié à JEAN DE FLORETTE (http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... =3&t=28371), il semble logique d'ouvrir celui dédié à son excellente suite, MANON DES SOURCES.
Il est bon de rappeler que si JEAN DE FLORETTE est arrivé dans les salles le 26 août 86 (en pleine chaleur !), il n'aura fallu que trois mois pour découvrir en salles MANON DES SOURCES, sorti le 19 novembre. Il faut dire que les deux films forment un tout pratiquement indissociable...

Avec cette suite, nous avons bien évidemment perdu Le Bossu joué par Gérard Depardieu, mais nous gagnons le personnage de Manon, interprétée par Emmanuelle Béart. Une Béart qui nous montre qu'elle n'a jamais été réellement bonne actrice, mais qu'elle fut une femme splendide et obsédante avant d'avoir recours à la lipo-plastification. L'actrice fait donc ce qu'elle a toujours fait, à savoir dégager une moue sensuelle, celle d'une femme-animal, pratiquement muette, sauvageonne, mystérieuse. Force est de constater que ça marche et que dès qu'elle brise "sa nature" en ouvrant la bouche, ça sonne tout de suite beaucoup moins juste. Heureusement, elle l'ouvre assez peu et nous conclurons donc à une performance honnête.
Daniel Auteuil s'en sort pour sa part mieux que dans le premier film. D'une relation amicale douteuse, il passe ici à l'amour. Un amour si fort et si impossible que cela le conduira à la folie, lui offrant au passage quelques belles séquences. Celle où il course Manon dans la garrigue, scandant son amour, celle où il observe la femme nue, celle qui le voit coudre le bout d'étoffe et enfin, celle dramatique se déroulant sur la place du village. Son personnage gagne assurément en consistance et en vient presque à éclipser celui du Papet. C'est bien évidemment sans compter sur le final du film, dans lequel Montand fait exploser son incroyable talent. Le bonhomme rude, au regard incroyablement vicieux et fourbe, s'effondre peu à peu. Les drames s'accumulent et l'homme tache de demeurer fier. L'intensité du regard, la gestuelle subtilement tremblotante, la voix juste... Tout y est, personne n'aurait pu porter ce rôle aussi bien.
MANON DES SOURCES se clôt dans l'émotion et laisse un nœud au ventre. Tous sont redevenus humains.

On a là une suite magnifique, plus dure émotionnellement que le premier métrage. Les bons mots y ont un peu moins leur place, et les sourires se font rares. Dans ce contexte dramatique, Auteuil et Montand brillent bien plus que Béart. Mais qu'importe, le film est d'un très haut niveau et joue au coude à coude avec JEAN DE FLORETTE. Un très beau moment.

Question Blu-Ray, rien à dire de plus que sur le premier volet. Copie très propre, quelques flous d'origine mais globalement, c'est du bon boulot. On peut investir sans crainte.

[DPG]

Revu ds la foulée de "Jean de Florette" et bien conquis également. J'en avais encore moins de souvenirs, et j'ai bien marché. Le film est assez différent, mais finalement complémentaire. On suit une première intrigue qui semble se dénouer au bout d'1h20, mais finalement, on n'est pas au bout de ses surprises avec un final assez captivant et un Montand assez grandiose. Beart ne m'a pas trop gêné, car finalement, le fait qu'elle joue assez faux dès qu'elle parle ne colle pas trop mal avec ce postulat de jeune fille un peu "sauvage", qui a grandie seule dans la garrigue, donc ça pose pas de pb majeur.. Pour le reste, toujours les mêmes qualités globales, de mise en scène, de cadre, de travail sur l'ambiance. Si le tout forme un ensemble moins parfait dans sa progression narrative que "Jean de Florette", ça reste un second volet de haute tenue, qui complète parfaitement son prédecesseur. Un bel exemple de réussite populaire et artistique du cinéma français, dont les descendants peinent à retrouver l'excellence....

[Manolito]

Moins homogène que le premier, et aussi un peu gâché par une interprétation d'un niveau moins égal que "Jean de Florette". Hyppolite Girardot joue les utilités et Emmanuelle Béart n'est pas super crédible. Son interprétation assez faible tue la force de certaines scènes cruciales comme la dispute devant l'église. Celui qui s'en sort le mieux est le personnage d'Ugolin, vraiment tragique. Le style reste bien appliqué, avec un oeil sur "Le guépard" pour le côté grand spectacle méridional. Un spectacle familial honnête, sans plus.

vu sur ciné + replay en 2.35 16/9, vf stéréo, avec plein de grillons sur les voies arrières !

[Dagon]

Des cigales , Manolito ,des cigales

[arioch]

Des cigales , Manolito ,des cigales

Il avait des grillons dans ses enceintes jusqu'à aujourd'hui, il vient de s'acheter un câble audio pour remplacer celui qui était défectueux. A partir de maintenant, il entendra des cigales !