Margin Call - J.C. Chandor (2011)

[Superwonderscope]

Un jeune analyste financier (Zachary Quinto) découvre dans un travail commencé par son ex-boss (Stanley tucci) que le modèle suivi par sa banque va provoquer un écroulement du marché financier. Il en averti son superieur (Paul Bettany), qui par ricochet avertit le patron de branche (Kevin Spacey). La catastrophe pressentie va se dérouler.



Tourné en 17 jours à l'arrache, voici un petit film filmé aux petits oignons. Numéros d"acteurs saisissants, kevin Spacey en tête, qui effectue un petit tour de force. pas de cabotinage, mais un parfait numéro d'équilibriste et d'ambiguité.
Inspiré de la faillite de la banque lehmann brothers, le scénario suit le déroule sur une nuit. Entre le fait de virer toute la branche de la gestion des risques la veille et le matin de gueule bois où le marché va s'écrouler - au bon vouloir du super patron joué de manière suavement dégueulasse par ce connard de Jeremy Irons-, toute une série de croche-pattes, doutes, morceaux de vie brisées et une certaine résignation.
Le seul jeune (Penn Badgley) voit son monde s'écrouler, voyant qu'il n'est qu'un rouage bon à faire sauter.
C'est un peu filmé de manière statique - mais de manière très élégante. Lumièers magnifiques, couleurs froides & blafardes et des acteurs au top. Demi Moore, très bien en vacharde malgré elle. Des dialogues qui révèlent de petits morceaux d'humanité dans ce monde de requins.
Spacey, superbe en patron de branche galvanisant ses foules, comprenant les enjeux monstrueux et les faillites générales que cela va créér - mais ne pleurant que sur sa chienne labrador en train de mourir.

Pas de grand film à la clé, mais un métrage intelligent, direct qui maintient une pression-suspens jusqu'auboutiste. Il y a quelque chose de Robert Wise (genre La Tour des Ambitieux, version post-crise 2008), bien que cela soit parfois trop démonstratif. Mais un film passionnant!

Blu ray ARP de très bonne facture visuelle : définition, détails, nuances. un son discret (DTS HD MA) mais enveloppant et multicanaux de manière très précise.

pas vu les bonus.

recommandé!

[Manolito]

Un film qu'on devine à tout petit budget, qui pourrait d'ailleurs être une pièce de théâtre, avec son unité de temps et de lieu ; qui repose surtout sur sa distribution quatre étoiles et son sujet alors encore frais de la crise des subprimes de 2007.

Il est d'ailleurs le métrage resté le plus fameux sur le sujet, avec "The Big Short" quelques années plus tard. Si "The Big Short", avec plus de moyens, se présente comme un film dossier qui cherche vraiment à être pédagogique sur les différentes étapes de la crise financières, "Margin Call" cherche plus à retranscrire les événements à l'instant t de la naissance de la crise, le jour même où le premier domino qui va faire tomber tout un système tombe, première étape d'une réaction en chaîne aux conséquences monstrueuses d'envergure, dans une ambiance de complots et d'intrigues presque shakespearien. "Margin Call" est un film que je trouve intéressant, mais à la forme quand même limitée, bien joué, mais effectivement un peu démonstratif et, avec le recul, manquant peut-être un peu de profondeur au vu de son sujet. Intéressant quand même... Bizarrement, les scènes les plus marquantes sont celles qui sont un peu côté de l'intrigue : la scène dans les toilettes avec le chagrin exprimé par le jeune trader à son patron, qui s'en fout totalement ; ou la scène de l'ascenseur, avec les deux cadres réglant leur compte devant la femme de ménage comme si elle n'était pas là, comme si elle n'était qu'un objet...

Vu sur le replay d'Arte, copie HD 1.85 VM anglaise stf stéréo.

[fiend41]

"Le loup de wall street" savait faire passer la pilule sur ces montagnes de Ponzi, avec de grosses doses d'humour..

là on ne rigole plus. une sale nuit qui ne traine pas pourtant. et certains verront le jour se lever, tellement ils sont déshumanisés. on pourrait croire à un film de vampires presque.. de souvenir j'avais détesté le personnage de Christian Bale dans "The big short" tellement il était détaché de tout, et là pourtant ils semblent pire.. on devine bien que ceux qui n'ont pas les dents ou le talent vont y passer, comme le jeune qui traine de scène en scène, que son ex-femme malgré tout ce qui va arriver retourne dans sa villa sécurisée, qu'il faut des sacrifices alors que les autres ferment les yeux tant que le système marche..

dommage pour les scènes du matin en dialogues très vite expédiées.. certes elles résument l'avidité malgré le risque car la plupart pigent ce qui va se passer, mais cette portion est anecdotique presque..

d'autant que malgré le pseudo scandale où des députés déversaient leurs scènes théatrales sur ceux qui en ont profité sachant que le gouvernement allait sauver leurs situations.. que s'est t'il passé depuis ? à quand le prochain dévissage ?