Le polar français des 80's

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Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » sam. mai 24, 2014 1:50 am

Une question de plus, a voir cette liste estampillee 80s, j'ai un peu l'impression que le polar frenchie populaire est un genre un peu delaisse de nos jours et que seuls quelques rares (gros) titres sortent.
Ouais, reste Olivier Marchal, le fils Schoendorffer...

P.S. Je plussoie Cosmodog, si tu decides a t'atteller a un livre, reserve-m'en un.
P.P.S. On a vole la Cuisse de Jupiter et sa suite c'est hors-sujet, hein? :D
Le livre, j'y travaille !
PPS: Hors-sujet !

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Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » sam. mai 24, 2014 1:51 am

ANTISOCIAL a écrit :Canicule rentrerait-il dans la catégorie polar ?
Ouais, je l'ai revu le week-end dernier, dur quand même.

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Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » sam. mai 24, 2014 1:52 am

hitcher a écrit :Sinon, un film où des chauffeurs de taxi se regroupent pour coincer un type (avec peut-être Brasseur dans le 1er rôle, mais pas sûr) ça vous dit quelque chose?
TAXI BOY, de 86 ?

bluesoul
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Re: Le polar français des 80's

Message par bluesoul » sam. mai 24, 2014 3:52 am

Une Robe noire pour un Tueur (1981)
Pas évident à trouver, il vaut le coup ?
Jamais vu en fait! :( Je crois qu'il est passe sur C+ (que j'avais pas), bernique pour le clair. :cry: C'est un titre qui m'a toujours fait phantasmer. 8))
ANTISOCIAL a écrit:
Canicule rentrerait-il dans la catégorie polar ?
Ouais, je l'ai revu le week-end dernier, dur quand même.
Vu dans les annees 80s / 90s, mechant, poisseux, le cote au bout du rouleau de Lee Marvin ajoute au cote jusqu'en-boutiste/decadent du film. Must! 8))
Le livre, j'y travaille !
Excellente nouvelle! 8)) Tiens-nous au courant.
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Re: Le polar français des 80's

Message par Superwonderscope » sam. mai 24, 2014 9:43 am

A y repenser, Les Filles de Grenoble ressemblent beaucoup (trop) à La Dérobade, il me semble.

Je ne crois pas que cela ait été cité, mais il y a aussi le très sympa 'Exécutrice de Michel Caputo
http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... ice+caputo

Dans une moindre mesure, le Couteau sous la Gorge de Claude Mulot :
http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... s+la+gorge


Le Choc de Robin Davis:
http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... on+deneuve

Hors la Loi de Robin Davis
http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... +loi+pasco

Ronde de Nuit de Jean-Claude Missaien
http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... de+de+nuit

Il y aurait aussi brigade Mondaine : vaudou aux Caraïbes de Philippe Monnier

L'horrible La Nuit du Risque de Sergio Gobbi...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » dim. juin 01, 2014 4:11 am

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Ronde de Nuit (1984, Jean-Claude Missiaen)
Un film conçu autour de la personnalité d’Eddy Mitchell, tourné dans l’appartement d’Eddy Mitchell, avec une musique choisie par Eddy Mitchell, un cadrage Eddy Mitchell et... Gérard Lanvin. Alias Gu alias l’Espingo, un mecton deglingo. Les deux flics copains comme cochons ne parlent qu’en slogan et en dictons. Un moment inoubliable de dialoguisme à la française. Les deux se retrouvent mêlés à une histoire d’élites corrompus (cercle de jeu, putes de luxe, immobilier, fauteuils, fourrure, whisky…) qui les dépasse et sont dépossédés de l’affaire pour faire la chasse aux facho-provos, des robin des bois inversés militant pour l’expulsion des squatters (prononcez skwatèrze) et pour une France qui ne serait plus une poubelle. Mais vu que tout est toujours lié, ce projet immobilier de grande envergure pour contrer la gentrification qui s’amorce utilise en fait ces gros bras pour accélérer les choses. Gu et de Leo vont remonter les pistes, c'est complètement secondaire ici, tant les styles et les saveurs transportées kidnappent l'attention, et les gangsters vont tâter de leurs santiags (superbe scène de baston dans un tripot abandonné). Fin tragique à ne pas révéler pour ne rien spoiler. A noter l’apparition d’une Grace Jones bis, le manque de seins flagrant à l’écran et un Lanvin sapé comme un milord qui a fait du « cri » son arme ultime d’acteur. RIP Schmoll.

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Le Juge (1984, Philippe Lefebvre)
Pas mal, pas mal. Jacques Perrin est le juge Muller, juge de choc qui sévit à Marseille. Des truands se font abattre et le kingpin est inquiété, un dénommé Rocca alias Daniel Duval. Muller veut anéantir le trafic de drogue qui règne sur la vile. Vaste mission. Le duel de bonhomme s'annonce musclé avec en entremise, un troisième homme, le commissaire Innocenti alias Richard Bohringer, flic de choc en golf GTI qui trempe ses croissants dans sa bière (véridique). Courses poursuites efficaces, regards assassins, dialogues fatalistes, Michael Lonsdale en parrain... Un bon cru.

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Hold-Up (1985, Alexandre Arcady)
Je ne comptais pas le remater en entier et je me suis pourtant laisser entraîner, malgré le cabotinage de Bébel en clown franchement insupportable (pendant le premier quart du film). JP Marielle dans un rôle de "flic français en Amérique" tue bien. Et la place du pauv' type sied bien mieux à Guy Marchand. La plastique de Kim Cattral et Jacques Villeret nu dans la forêt en guise de bonus. Scénario, réalisation, montage, il faut bien reconnaître que tout est efficace et même si l'ensemble est gros comme une maison canadienne, on ne s'ennuie pas.

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Le Cow-Boy (1985, Georges Lautner)
SOS Racisme ! Ce film est consternant d'un bout à l'autre. Lautner raconte d'ailleurs qu'il avait complètement lâché l'affaire. "Démerdez-vous". Vous en aviez chié avec Bébel déguisé en clown ? Ce n'est rien comparé à Aldo Maccione déguisé en Bébel. La palme pour cette scène à la 19ème minute du film (il est en entier sur YouTube, vous pensez bien) où Aldo, sur fond de funk fm à fond, encourage de jeunes éboueurs noirs à faire du breakdance pour accélérer le pas et libérer un peu la circulation, tout ça grâce à l'autoradio surpuissant de Corinne Touzet. Allez la France ! (Dédicace à Stéphane "La Nuit du Risque" Ferrara qui fait quelques passages dans le film)

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On Ne Meurt Que Deux Fois (1985, Jacques Deray)
Ouais, à la rigueur. Quelques scènes me restent en tête : Serrault crachant des noyaux d'olives à la figure de Jean-Pierre Bacri, Serrault dansant sur de la musique jeune dans la boîte "l'Elefant Rose" pour s'approcher de Charlotte Rampling (dans un rôle parfait de bourgeoise décadente), Serrault se faisant savater par Xavier Deluc, Gérard Darmon en photo-reporter qui fait la visite de son appart à 100 briques... Le film est à la fois très 80 dans son esthétique mais avec un rythme et un développement 70, une vraie enquête, minutieuse, et acharnée. Et toujours ce flegme serraultien. Ouais. (ET puis les dialogues sont d'Audiard et la musique de Claude Boiling)

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Gardien de la Nuit (1986, Jean Pierre Limosin)
Dédicace à la musique stupéfiante de Eric Tabuchi (ex-Tokow Boys) et à la performance de Jean-Philippe Ecoffey, même pas crédité sur la VHS alors que c'est l'acteur principal ! Pour le reste, je vous laisse avec le pitch qui figure au dos de cette même VHS. A vos cerveaux :

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Charlie Dingo (1987, Gilles Béhat)
Gilles Béhat je t'aime bien mais là non ! Sérieux, comme c'est chiant ce bras de fer mou entre un vieux baroudeur relou (Guy Marchand) et un bad lieutenant (Niels Arestrup) pour les beaux yeux de Caroline Cellier. J'ai sombré dans le port de Saint-Malo.

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Cross (1987, Philippe Setbon)
Départ en trombe. Michel Sardou dit "Cross" se brouille avec son supérieur (un crossover Alain Chamfort/Alan Vega) dans une fulgurance de dialogues de mec au bout du rouleau. On passe à Roland Giraud sans respirer, dit Elie Cantor, dit le tueur, et son combat clandestin contre un monstre d'Asie. Réglé en deux coups de rasoir dans le noir. Dingue. Qu'est ce qui va réunir les deux ? Le kidnapping de la femme de Cross par un dangereux psychopathe échappé d'H.P. accompagné de 4 complices tous plus hystériques les uns que les autres (mention spéciale à Maxime Leroux encore une fois, et à la face méga flippante de Gérard Zalcberg). La femme est jouée par Marie-Anne Chazel, très discrète, il manquerait plus que ça. Après un plombage en règle, le film retombe, les fous emmènent leurs otages dans un manoir en ruine et le truc se transforme en huis-clos oppressant et stylisé à situer entre Besson et Jeunet. La bande-son tue bien, elle est signée Michel Goguelat. Sardou ne tue rien, il voit rien dans le noir, nous non plus, le VHSrip galère. Roland Giraud démontre la toute puissance de son jeu naze, pendant que les psychos sont plus hystéros que jamais. Consternant. Une belle parabole contre la cocaïne cependant. A la fin, c'est Sardou qui gagne. Marche bien droite, stop, plan de profil, tombée de lunettes aviateurs, regard, envoyez la musique. Mais... on apprend sur le fil du cran que Elie Cantor aka Giraud s'en est sorti. Cross 2, à suivre...

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Flag (1987, Jacques Santi)
Là ça sent la fin de septennat. 16 avril 1987: privatisation de TF1. 3 mai: Suicide de Dalida. 6 mai: Le Pen propose de renvoyer les immigrés et d'isoler les malades du SIDA dans des "sidatrium". 2 juin: Premier Récré A2 sans Dorothée partie sur TF1. 17 juin: Incitations fiscales au développement des stock options. 29 juillet: privatisation de la Société Générale. Affaire Luchaire: le Parti socialiste aurait touché des commissions dans des ventes d'armes à l'Iran. 7 octobre 1987: sortie de FLAG. Spleen sur la Planète Mitterand. Bohringer campe un flic entre Peter Falk dans Columbo et Al Pacino dans Serpico, onsaitpastrop. Bonnet et chat dans la gorge. Son supérieur (Arditi, pourri) magouille avec la truanderie, et protège les agissements des Arménoches : les frères Djian, une sacrée bande de branques braqueurs avec dans ses rangs Smaïn, en Converse, qui nous rejoue le sketch "Harley Davidson" à chaque réplique (il n'en a pas assez). Bohringer et son collègue Sax', jazzman à ses heures perdues, veulent coincer la bande en "flag" d'où le titre du film. La scène d'entrée toute en dérapage et rafale est superbe, à l'italienne même. Ça s'arrête là. Le rythme du film est proche de la réalité, du coma donc. On évolue de tripot en cercle de jeu, l'inspecteur Simon sombrant de plus en plus dans le vice et la dette après avoir remis sa plaque à son boss et sa meuf à la Liberté (pas une grosse perte, pas un nichon du film non plus). Et ce faux casse masqué suivi de la trahison démasquée ne nous réveille même pas. Le final est chiant comme un film de gauche, saxo en prime.

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Irena et les Ombres (1987, Alain Roback)
L'incroyable monologue de départ laissait présager du très lourd mais... Stop. Oubliez le Alain Robak tonitruant de «Baby Blood» tourné deux ans plus tard. Son scénario (a t-il existé un jour ?) ici est un crossover pas possible, entre disons, Christopher Nolan, Gilles Grangier et Quentin Tarantino. Tout ça mené par Farid Chopel, l'arabe des années 80 par excellence. (Qu'est-il devenu ?) En guise de résumé du film, qui ne se résume évidemment pas, trop atmosphérique... regardez cette VIDÉO ULTIME où le pauvre Chopel se fait déboîter de tous les côtés par un présentateur de JT survolté, comme dans le film : ICI
A NOTER le passage remarqué de Jean-François Gallotte, le rôle de Jac Berrocal dans un style "Pascal Brunner imite Colombo" mais surtout la présence de Claude Sitruk, en rockabilly surexcité et ultraviolent, qui n'est autre que le chanteur des COSTARS !

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Re: Le polar français des 80's

Message par MadXav » dim. juin 01, 2014 8:29 am

Theo Stoer a écrit :Tout ça mené par Farid Chopel, l'arabe des années 80 par excellence. (Qu'est-il devenu ?)
Il est devenu mort (très jeune, 55 ans) en 2008, année où il a tenu un dernier premier rôle dans UN SI BEAU VOYAGE.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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bluesoul
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Re: Le polar français des 80's

Message par bluesoul » dim. juin 01, 2014 8:41 am

Là ça sent la fin de septennat. 16 avril 1987: privatisation de TF1. 3 mai: Suicide de Dalida. 6 mai: Le Pen propose de renvoyer les immigrés et d'isoler les malades du SIDA dans des "sidatrium". 2 juin: Premier Récré A2 sans Dorothée partie sur TF1. 17 juin: Incitations fiscales au développement des stock options. 29 juillet: privatisation de la Société Générale. Affaire Luchaire: le Parti socialiste aurait touché des commissions dans des ventes d'armes à l'Iran. 7 octobre 1987: sortie de FLAG.
Nostalgieeeeee! :mrgreen:

Enfin, c'est quand meme le debut de la fin des haricots! )8 :mrgreen:
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » lun. juin 30, 2014 4:22 am

A VOUS DE JOUER: ENTRE ALAIN SARDE ET ALAIN TERZIAN, QUEL PRODUCTEUR GAGNE ? ...

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A COUPS DE CROSSE (1984, Vicente Aranda)
Cremer plus cru que jamais. Flic pourri jusqu’à la moelle, André Cotino fait de Fanny Cottencon, ex-pute maintenant-braqueuse, (alias Fanny Pelopaja, titre OG du film en espagnol) son esclave sexuel. Autant dire que dès la 8ème minute c'est nudité et crudités, jambes écartées svp ! Fanny finira la mâchoire explosée lors d'un interrogatoire, à coups de crosse, d'où le titre. La raison ? Elle n'a pas voulu révéler la planque où sont cachcées les armes d'assaut de son petit mac, tué d'une balle dans le crâne. Cotino lui, finira en HP après l’affaire, 3 ans. (le film est découpé façon Pulp Fiction) A sa sortie, Fanny qui a trouvé les armes met au poing un coup et sa vengeance en braquant un fourgon blindé de la boîte où bosse Cotino, désormais minable petit convoyeur de fonds. Mais toujours violent ! La fin sera très théâtre, peinture même, à l’occasion de retrouvailles impromptues, toujours plus loin dans le S/M. A part ça, Cremer défonce tout, les dialogues tuent, même ceux qui ne sont pas censés tuer, le doublage français par dessus l'espagnol et les voix des bandits sont méga B voire Z (voix de Daniel Russo, voix de mongolien, etc). Sans parler du casting moustache, forcément, qui est uniquement égalé par les replacements de mèche passif-agressifs de Cremer. Le braquage est très propre. Il y a une critique du végétarisme, une Renault Fuego, des balles perforantes et des masques à gaz. Un film bon. Dur de penser qu'aujourd'hui, Vicente Aranda est gérant d'un PMU en banlieue parisienne.


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LES VOLEURS DE LA NUIT (1984, Samuel Fuller)
C'est potache comme Canicule de Boisset. Véronique Jannot parle hyper mal. Mais il y a une scène excellente de pétage de plomb dans une agence ANPE, un flic campé par Lanoux, et une musique surpuissante de Morricone. Ça ne se loupe donc pas.


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DÉTECTIVE (1985, Jean-Luc Godard)
Je n'ai rien retenu de ce film excepté cette incroyable scène où Johnny Hallyday (le coach) autorise Stéphane "La Nuit du Risque" Ferrara (le poulain boxeur) à manger un Toblérone géant qui lui est remis par une Emmanuelle Seigner encore pucelle. Sacré Jean-Luc.
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LE PACTOLE (1985, Jean-Pierre Mocky)
R.A.S.

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LA MACHINE A DÉCOUDRE (1986, Jean-Pierre Mocky)
J'ai tenu un peu plus longtemps vu que Patricia Barzyk (Miss France 1980) passe tout le film à poil et que le génie Jacky Giordano livre une bande-son complètement hors-sujet.


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L'AMOUR BRAQUE (1985, Andrzej Zulawski)
Zulawski adapte L'Idiot de Dostoïevski, vous avez bien lu, avec des kilos de cocaïne et un casting réunissant la fine fleur des 80's : Huster, Karyo, Marceau et the famous Christiane Jean. Résultat ? Le film le plus infernal de la décennie et de la galaxie. 1OO minutes d'hystérie collective, d'absurde et de théâtre, de citations détournées, de mitraillages, de maquillage, de cadillac, de lance-flammes, de larmes, de rires sardoniques, de nichons ronds, de sexes ballants, de cris, de morts gratuits, d'appartements très chers, de folies bergères... à en vomir de partout comme à chaque fois que Francis Huster s'apprête à réciter son non-texte. C'est même pas beau ! A noter une scène hyper glauque qui renvoie au vrai Zulawski, lors de laquelle le père de Sophie Marceau brûle sa femme vive (donc sa mère), accompagné de potes qui font n’imp (dont un gros tout nu qui danse), la femme se défenestre et ils en profitent tous pour lui pisser dessus. Tu saisis le traumatisme de la gamine qui est témoin de ça ? Une capture qui résume parfaitement le film :
https://scontent-a-fra.xx.fbcdn.net/hph ... 6525_n.jpg


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LE LIEU DU CRIME (1986, André Téchiné)
Catherine Deneuve tient un café-dancing qui diffuse Les Fils de Joie. Elle a un enfant limite-autiste qu'elle abandonne pour aller niquer avec Wadeck Stanczak. Victor Lanoux s'en fout. Claire Nebout fonce contre un mur en décapotable. Le cinéma français. Les années 80. Bravo...


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L’EXÉCUTRICE (1986, Michel Caputo)
On ose pas se livrer tout de suite aux mains de Brigitte Lahaie, elle a un jeu difficile à avaler. Et puis, plus le film avance, plus on aime ça, finalement. On tire ici les mêmes ficelles que dans Flics de Choc, dans un genre B plus ou moins assumé, avec une bande-son ultra-présente qui parodie tout ce qui a pu se faire en terme de musiques de films. Incroyable. Entre deux basses synthétiques, "Martine Savignac" pourchasse une maquerelle à la tête d'un réseau de traite de jeunes blanches en lien avec la "Mafia Jaune" (à la clé, une scène de viol en parking de haute volée). Seulement, la Madame Wenders en question est l'ex-femme du commissaire de police (qui a rétrogradé Martine sur une affaire de VHS porno, ‘chulé). Et comme si ceci ne constituait pas un baton assez gros dans ses roues, elle est aidée par des collègues nuls et débiles, excepté Valmont, véritable choc de flic, en cuir et ‡ moto. La petite soeur de Martine qui sort au Midnight finit évidemment par se faire enlever à son tour, et la fliquette en fait désormais une "affaire personnelle". Michel Caputo envoie pas mal, il y a beaucoup de flinguos, des contre-braquages en 104, des voyous hyper nuls, des piquouses, beaucoup de rythme, des plans pas mal, des mecs qui meurent trois fois à la fois et même une explosion avec des gens qui meurent vraiment. Limite Eurocrime. Un très bon divertissement.


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POLICE DES MŒURS (1987, Jean Rougeron)
Bon, là on est dans le boulard80. Les contrastes sont poussés à fond, la moindre couleur qui n'est pas du noir ou du blanc te fait comprendre comment les gens voyaient dans les années 80. Le titre international du film ? Saint-Tropez Vice. OK? Et on comprend mieux vu le budget, des plans de folie sur des corvettes lancées à toute vitesse dans la baie en direction de Miami, une Lamborghini Countach (soit la voiture la plus chère du polar80) et des meufs doublées à n'en plus finir. Pour ce qui est de l'enquête vous repasserez. Ici tout n'est que farniente dans une immense mansion de la côte, appartenant à un ex-nazi coûturier membre de la Horsh, puissante mafia allémande. Leur activité: vendre des filles aux émirs. Chulés. Encore une fois la BO nous distrait autant que l’overdose de plans érotiques, du sous-Cerrone bien balancé. De belles bagnoles, une belle collection de montres, des paires de tout et n'importe quoi, des acteurs doublés et redoublés, et ce bon vieux Dominique Hulin qui meurt mais qui tue plein de gens avant. Mouais. Polar is not nanar.


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IL Y A MALDONNE (1987, John Berry)
John Berry, "grand petit" d'Hollywood, beau-père de Clovis Cornillac et Myriam Boyer, sa mère, décident de monter un film tourné quasi-exclusivement dans le quartier de La Défense. Futurisme. A la musique ? Eddy Mitchell et son superbe tube loulou-triste "M'man". Le scénaaar ? Luc Thuiller, pote de Clovis est un minable petit boxeur de banlieue tout juste bon à faire des billards chez Olga, le rade où leur bande de loubards-smurfers (on est presque en 88) se retrouve. Un jour, il choure le sac à main d'une morue et file le butin à Clovis, une montre en or qu'il va offrir la meuf qu'il veut serrer, c'est à dire la sœur de Luc, pute à bourgeois. Ok ? Mais ça tourne mal, l'inspecteur zélé du quartier (qui ressemble ‡ tout sauf un flic) grille Clovis avec la montre dans le perf. Bam, commissariat. Ils embarquent tout le monde en même temps dont Nordine, qui tentera de s’échapper du comico en sortant par la fenêtre, sauf qu'il y a 20 étages en bas. Bam. Assassin de la police ! Nous sommes en 88. Clovis est en cavale, surtout que le flic zélé vient de se faire buter, par Lucky Luc une fois de plus, ce petit enculé. Clovis continue de tout ramasser sans broncher dans un rôle de naze complet. "Drame familial" à la Pialat à la clé. Pour le défendre, Jacques Martial, seul rempart de gauche dans une police qui fait son travail. Jacques Martial c'est la voix française de Wesley Snipes et Bain-Marie dans Navarro, souvenez-vous ! Un tour de Ford Escort tunée plus tard... Clovis se fait prendre et se reprend ; il organise un traquenard pour que son pote se rende sans bavure. Et évidemment c'est lui qui se prendra 3 balles fatales, par le flic de gauche. Ballot. Mort comme il a vécu, comme un enculé.


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IN EXTREMIS (1988, Olivier Lorsac)
Pff, tout simplement navrant.


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FORCE MAJEURE (1989, Pierre Jolivet)
Midnigth Express du pauvre. Le guitariste de Magma remplace Moroder et François Cluzet allège le film avec son rôle de loser impeccable, entre le Lucien de Margerin, Dédé l'embrouille et le flegme fataliste de Daho. Trois potes sont en vacances en Asie, Cluzet, Bruel et un hollandais. Au moment de rentrer en France, les deux français laissent les 350g de shit (qui pète bien style «tomahawk dans la tête» selon Bruel) au hollandais. 2 ans plus tard, un avocat d'Amnesty International hyper lourd (Alan Bates) épaulé par Kristin-Scott "little tits" Thomas les retrouvent pour leur annoncer que leur pote est maintenu prisonnier dans les geôles de la dictature fasciste (à peu près) de là-bas. Il lui reste 5 jours avant d’être condamné à mort. Bruel est alors à quelques jours de l’exam de sa vie pour devenir mathématicien («belle hypothèse»), Cluzet lui, est chômeur à Lille. Au début, la nouvelle leur passe largement au-dessus. Ensuite ils réfléchissent, puis s'en tapent toujours. Mais Bruel voit la VHS de leur pote Hans détenu, cas de conscience, flipette, il doit partir. Cluzet accepte aussi pour la thune, puis se rétracte au dernier moment. C'est infernal. On arrive comme ça jusqu’à 1h30 et on espère des pirouettes scénaristiques cool qui n'arrivent évidemment pas.. filez nous du blé putain on vous fait un vrai film ! En plus Pierre Jolivet y a évidemment fait jouer son frère, et rien que pour son sketch du digicode il doit périr. La fin est donc merdique et fait regretter la moindre blague pas drôle de Cluzet. C'est déjà la fin des années 80 et du polar80. (Le film sera adapté aux USA en 1998 avec Vince Vaughn et Joaquin Phoenix à la place de nos deux marioles... !!!)


(PS: Quelques mots sur Urgence, le film de Gilles Béhat, dans le dernier numéro de la revue Schnock)

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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » jeu. août 28, 2014 4:07 am

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LE REBELLE (1980)
Très bonne intro moto, puis Patron-pédé-pervers surprend Voyou-nihiliste-romantique en train de forcer serrure voiture dans parking souterrain. Les gardiens arrivant à grand pas e il lui sauve la mise de justesse. Mais Pierre, fils d'ouvrier désabusé, n'est pas un petit gigolo de bas étage, Pierre veut tout exploser, et ni ses amis gauchistes ni sa famille l'en empêcheront ! C'est La Raison du Plus Faible, 25 ans plus tôt, aussi gravement filmé par Gérard Blain, oui, l'acteur. La culture et les débats sont ouverts.


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AVEUGLE QUE VEUX-TU ? (1984)
"Devenu aveugle par la faute d'un truand, un homme se venge impitoyablement." François Cluzet dans le rôle d'un aveugle tragi-comique, des dialogues ultra-brutaux et une réalisation signée Jean-Louis Bunuel (fils de !). La scène d'enlèvement musclée fait son effet, Sylvie Orcier aussi. Ah oui et il y a un enfant, l'inévitable enfant du polar80... Pas un grand souvenir ce téléfilm tiré de la Série Noire.


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L’ÉNIGME BLANCHE (1985)
"Quatre hommes et une femme sont isolés dans un chalet de montagne au milieu d'un désert de neige. L'un des hommes meurt emporté par une avalanche et le doute s'installe..." Semi-huis-clos-cluedo de Peter Kassovitz (père de !) qui réunit un très bon casting, Cremer, Rochefort, Claude Rich et Bulle Ogier et une intrigue psycho-enneigée plutôt bien enlevée. Existe en DVD !


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LE SALON DU PRÊT-A-SAIGNER (1986)
Joël Séria dans la Série Noire ! "Dans le quartier du Sentier, à Paris, une sombre histoire de trafic d'armes met aux prises des immigrés turcs et des opposants à un régime fasciste d'Amérique du Sud." Du grand ni'mporte quoi en somme ! Hugues Quester déguisé en Thierry Ardisson, Jeanne Goupil toujours aussi Goupil et surtout Jean-Pierre Castaldi dans un festival de violence truandière et de foire à la grimace. Les Galettes de Pont-Yahvé ? Non.


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LE PALTOQUET (1986)
Désolé Michel Deville, j'aime beaucoup Philippe Léotard, j'affectionne Daniel Auteuil, et même Michel Piccoli, Richard Bohringer me fait marrer, et Claude Piéplu beaucoup rire, et Jean Yanne je n'en parle même pas, pour tout dire, j'avais même beaucoup aimé ton film "Le Mouton Enragé", mais là c'est tout simplement : NON. (Même sentence pour EAUX PROFONDES et PÉRIL EN LA DEMEURE)


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ZONE ROUGE (1986)
Accroche de choc pour de nouveau un film avec du feu et du Richard Anconina signé Robert Enrico, quand même. Assassinat, maquillage, pollution de l'eau, dioxine, journaliste à faire taire, Sabine Azéma et Anconina se retrouvent embarqués dans un faits divers provincial mystérieux et réussissent à capter notre attention dans ce polar brûlant où le héros n'est qu'un vulgaire assureur qui roule en Peugeot 205. Prends ça Paris !


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ROSA LA ROSE, FILLE PUBLIQUE (1986)
Pas vraiment un polar pour cause de Paul Vecchiali mais Marianne Basler, dans son plus simple et parfait appareil :
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POUVOIR INTIME (1986)
Polar québécois ! Réalisé par Yves Simoneau, et sans Carole Laure, parfaitement ! "À l’initiative d’un récidiviste dans la cinquantaine, quatre bandits planifient de s’emparer d’un camion blindé. Le vol, bien ficelé, se concrétise parfaitement jusqu’à ce qu’un gardien à l’intérieur du fourgon refuse d’en sortir, convaincu qu’on va le tuer. Les complices commencent par essayer de l’affamer, puis doivent tirer d’ingénieux plans pour l’en faire sortir. Dans la tension et l’attente interminable, pour chacun le temps et la réalité deviennent flous, en le poussant jusqu’à la limite de son pouvoir intime. C’est cependant une autre forme précise de pouvoir qui dénouera la situation." Super bonne idée, et si on passe parvient à surmonter l'accent et le début du film très "série allemande", le suspense, les travelings vicieux et la musique plombante font de ce thriller un petit classique du cinéma de là-bas.


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AGENT TROUBLE (1987)
J'ai vraiment essayé Jean-Pierre, je te le jure...


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NOYADE INTERDITE (1987)
Excellent polar de vacances signé Pierre Granier-Deferre (qui nous avait déjà offert "L'Homme aux Yeux d'Argent" dans le style). Un duo imbriquable aux méthodes complètement différentes, Philippe Noiret et Guy Marchand, enquêtent sur des morts en série que la mer dépose chaque matin sur une petite plage de Royan. Toujours des hommes, toujours abbatus d'une balle dans la tempe, jamais un bruit la nuit. Les suspects se ramassent à la pelle, que ça soit cette vieille folle jouée par Suzanne Flon, la veuve noire Andréa Férréol ou le trio hyper sexy en vacances Marie Trintignant/Gabrielle Lazure/Anne Roussel. Les flics vont prendre leur temps, du bon même et vont se livrer coup bas sur coup bas jusqu'à ce final bien traître. Limité niveau action mais très belle leçon de style à la française. Presque du Chabrol.


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ENNEMIS INTIMES (1987)
Déjà, l'affiche tue, ça aide. On dirait un CLASS OF 1984/1986 à la française, et dans tous les plans du film qui ne sont ni chorégraphiés ni typés auteur80 (il en reste peu je vous l'accorde), ça l'est vraiment. "Le face à face entre deux hommes très différents, amoureux de la même femme, isolés dans un vieux cinéma planté à flanc de falaise, et cernés par une bande de voyous hystériques qui multiplient les attaques contre eux. Les deux hommes parviendront-ils à s'entendre pour organiser leur survie ?" Le scénario est pourri oui mais le cadre est vraiment superbe, limite futuriste, il y a Michel Serrault dedans, c'est signé Denis Amar (Asphalte, L'Addition) et ça existe même en DVD. Je ne sais pas ce que vous attendez. De l'argent ? Ok.

majorsenta
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Re: Le polar français des 80's

Message par majorsenta » jeu. août 28, 2014 5:20 pm

Les mois d'avril sont meurtriers de Laurent Heynemann ...1987...avec Jean Pierre Marielle et Jean Pierre Bisson !

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Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » mar. oct. 28, 2014 2:09 am

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MORA... (1982, Léon Desclozeaux)
Un reporter-photographe (Mora, Philippe Léotard) est témoin d'un meurtre devant un troquet d'un pays d'Amérique du Sud non-déterminé. Son existence et celle de ses proches va être progressivement menacé sans qu'on ne sâche jamais vraiment pourquoi ces "tueurs" veulent l'éliminer. Cryptique. Le mystère plâne jusque lors de cette scène finale grandiloquente où le couperêt avance inexorablement le long de ruelles désertes et où les corps se déplacent, une fois morts. Il y a une scène de night club particulièrement sale et osée. Patrick Bouchitey et Bob Raffelson. Un casting de vraies femmes : Ariel Besse, Stefania Casini, Pamela Prati. Mais bon... Pour férus de photo uniquement.


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LAISSE BÉTON (1984, Serge Le Péron)
"Dans une triste ban­lieue parisienne, Brian et Nourredine, deux adolescents de 13 ans, trimballent plein de rêves dans leur tête. Une idée fixe, en particulier: partir pour l’Amérique, San Francisco. Pourquoi pas ? C’est qu’en fait, Brian raconte qu’il est né là-bas, lors d’une tournée que faisait son père, Gilles More, chanteur de rock… Mais aujourd’hui, le père de Brian est en prison et Brian n’a plus pour horizon que le HLM où il vit avec sa mère Huguette et les terrains vagues où il traîne avec ses copains, Jerry Lee Lewis ou Mini Meuf. Pour se faire un peu d’argent, Brian et Nourredine chapardent dans les supermarchés et revendent les articles volés à Mick, un recéleur…
C'est triste, c'est gris, c'est froid, c'est sans espoir ; c'est la banlieue au début des années 80. Quelques captures du film ici : http://fluoglacial.com/laisse-beton-1984.


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PRUNELLE BLUES (1986, Jacques Otmezguine)
Si Michel Boujenah était plutôt cool dans Levy & Goliath, la performance qu'il livre ici nous donne simplement envie de le torturer pendant 94 minutes. Disons-le tout de suite, si vous n'avez jamais entendu parler de Jacques Otmezguine, ce n'est pas innocent. La plastique de Valérie Steffen a beau nous faire tenir pendant 30 minutes, après ça se corse. Et c'est pas Vincent Lindon, plus tiqué que jamais, qui va y changer quelque chose. L'intrigue est incompréhensiblement nulle et l'ennui nous... ah attendez, mais oui, c'est Karim Allaoui, la version minorités de Stéphane Ferrara, qui vient livrer quelques fulgurances à l'écran, le temps d'un tombé d'imper' ou d'un ôtage de lunettes. Pour plus d'infos, se référer à la jaquette fulgurante :


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ASSOCIATION DE MALFAITEURS (1987, Claude Zidi)
Agréablement surpris par Zidi. On n'est pas tant dans le comique que ça. Déjà c'est pas Cosma à la musique mais Francis Lai, ça change d'entrée pas mal de choses. Le scénario est alambiqué : des potes de promo font croire au plus loser d'entre eux qu'il a gagné au loto, celui-ci pressé d'enfin palper signe dans la foulée un contrat avec le plus véreux d'entre tous, qu'ils doivent rembourser au plus vite et choisissent de chourer son coffre-fort où sont stockés les papiers sauf que le coffre en question contenait également une mallette de 400 briques etc etc etc.... Bref, pour la féroce critique marxiste du monde des affaires on repassera. Mais pour les décors humides et l'ambiance polar80, on y est. Deux yuppies en cavale trouvent refuge à Conflans : troquet, casse de bagnoles et parkings souterrains. Madame Taddéi est plus tanquée que jamais, Cluzet fidèle à lui-même. ("oh l'enculééé"), Christophe Malavoy est pas mal en espèce de Lanvin dandy, Véronique Genest est déjà Julie Lescaut, quant à Hubert Deschamps, il est toujours impeccable. Et Jean-Pierre Bisson ressemble à Thierry le Luron quand il imitait Mitterand. PUISSANCE QUATRE-VINGT. Un bon film de copains et une soirée Carte d'Or plus qu'honnête.


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LA BRUTE (1987, Claude Guillermot)
Xavier Deluc, nouvel espoir du cinéma français, incarne ici un homme sourd, aveugle et muet (paralysé aurait pu ajouter encore plus de piquant), acculé aux barreaux, pris dans les rouages de la terrible justice, condamné à errer sur les cimes du désaveu. Quelle performance ! Deluc joue même au scrabble en braille, et nous aprend par là même que c'est bel et bien un jeu qui existe. Ce film de robes (oui, l'essentiel de l'intrigue se délie au tribunal) commence à la 33ème minute. L'occasion pendant ce temps-là pour Jean Carmet de consommer de la bonne chair, des Bordeaux vieillis en mer et de traiter sa secrétaire pour qu'elle lui obéisse encore plus. Dans ce rôle de Maigret bouffeur de magrets, Carmet est toujours parfait. Le crime marin (un meurtre sur ferry) qu'il doit résoudre se retrouve emmêlé dans une histoire d'adultère, de chanteuse de troisième zone, d'amour fou et de coupable idéal. Le petit avocat de Province monté à Paris va en faire baver du baveux ! Adapté d'un roman de Guy des Cars, LA BRUTE est un film de gare, honnête et ponctuel comme un contrôleur de tickets. Attention à la fermeture des portes quand même.


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LE BEAUF (1987, Gérard Oury)
Gilbert Goudron aka Gérard Jugnot, le Français magnifique, mène aujourd'hui une petite vie rangée de fonctionnaire (il est en carge de la destruction des billets de banque usagés) avec maman (délicieuse Marianne Basler) quand il voit débarquer son vieux pote Serge (Gérard Darmon l'embrouille) qui revient d'Australie après avoir choisi d'y refaire sa vie. Enfin ça, c'est ce qu'il dit. En vrai le Serge est sur la paille et compte se refaire en proposant un coup à son beauf, LE COUP, à l'aide de l'autre beauf, Marc (inoubliable Didier Sauvegrain). Tous les trois formaient un groupe de rock-hard à la fin des années 70, les Aborigènes (formidable scène durant laquelle ils se rematent la vidéo d'époque) et les truands vont tirer sur la ficelle nostalgie pour obtenir ce qu'ils veulent du Gilbert, même sa gonzesse. C'est un film de Gérard Oury, plus calme que d'habitude, on y voit aussi Zabou, Bashung et même Boris Bergman (aka Rocky) et on a même droit à un suspense eficace à la fin. Un petit classique de la comédie policière ? Parfaitement.


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RÉSIDENCE SURVEILLÉE (1987, Frédéric Compain)
"Guillaume Fontaine et sa famille s'installent dans la "Résidence des Orchidées", sa première réalisation en tant qu'architecte. En attendant la construction de toute une ville nouvelle autour, ce premier batiment est entouré d'un chantier boueux où les premiers habitants voient se déchainer la violence d'une bande de loubards venue des vieux quartiers: sabotages, graffitis, vols, actes de vandalisme... C'est insupportable et les résidents sont à cran. Heureusement, il y a Jacky, le concierge, la trentaine, sympatoche. Il est toujours dans les parages, prêt à rendre service et même à protéger les gens contre les agressions. Seul Guillaume est sceptique devant cette entreprise de charme la trouvant trop évidente pour être gratuite..." Mots clés: huis clos, JG Ballard, terreur, intimidation, démence, maître-chien, classes, youvois, passe-partout, calibre, cave, immeuble, toits, contrôle, caméra, vidéosurveillance, suicide, oppression, claustrophobie, modernité, destruction. Un téléfilm jeune et urbain.


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SÉCURITÉ PUBLIQUE (1987, Gabriel Benattar)
Voilà l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire. Le polar Télérama. Le Polart80. Une écrivain renommée (Sophie Duez, haha) accepte un contrat d'écriture de scénario policier. Cette basse oeuvre ne lui sied pas vraiment, et elle demande des conseils à son vieux pote philosophe Martino (Daniel Gélin) qui joue du piano et récite des vers dans l'espoir de la piner, en vain. Anna est amoureuse, amoureuse de Francis (Jean-Pierre Kalfon - vise le couple improbable) qui est directeur d'une salle de spectacles (nous y voilà) ambiance musique exotique et danse africaine où le TOUT PARIS (c'est écrit en majuscule au dos de la VHS) se rend. Seulement le théâtre est lui-même théâtre de tristes évènements : le meurtre d'une danseuse. Ce n'est pas l'oeuvre d'un psychopathe (ce qui aurait pu sauver le film) non non, mais d'une organisation terroriste internationaliste qui est d'ailleurs liée à ce vieux Martino... Et voilà. Le fléau du polar: l'espionnage. La B.O. est infernale. Les dialogues chiants. Les flics sont tous nuls, même celui envoyé par les américains qui est une caricature sans humour de Bogart dans Le Faucon Maltais. Bref, le seul truc bien c'est ce jeune gauchiste bousculé par les keufs qui leur pique leur gyrophare. Prends ça la police.


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POUSSIÈRE D'ANGE (1987, Édouard Niermans)
Après l'époque 'flics de choc', on entre dans l'ère tranxène. Les flics sont toujours aussi solitaires mais tristes, sales et alcooliques. Bernard Giraudeau "le baroudeur romantique" campe l'inspecteur Blount, largué par sa meuf (Fanny Cottençon, qu'il savate en plein milieu d'un restaurant d'entrée de jeu !) et qui, lassé de la chercher, se laisse entraîné au fond par une petite souillon orpheline jouée par Fanny Bastien, le petit fantôme du cinéma français 80. Série Noire. Violetta est revenu en ville 10 ans après pour venger la mort de sa mère, une pute, abattue par des truands en 1972. Enfin ça, Simon Blount l'apprendra plus tard. Oui, pour nous rappeler qu'on est en 82 les flics matent France-Allemagne au comico, tout va bien jusqu'au but d'Alain Giresse. Et tout dérape dans le film à ce moment là d'ailleurs. Après avoir erré à bord de sa vieille Merco dans une ville désertique (principalement Marseille), propice à certains des meilleurs plans POLAR80 (hypermarché la nuit, spot à tapins sous pont d'autoroute, bidons en feu, bars miteux, bâtiments désaffectés, commissariat-hangar...) le sad lieutenant en met finalement un coup à l'aide de son vieux pote à vapeur semi-détective (Jean-Pierre Sentier). Au passage, il met également un coup de tête Depardiesque à un colègue moustachu qui le pousse un peu trop à bout, pétaniste va! Son supérieur Fleurimont (oui le même blaze que Pierre Tornade dans Nestor Burma) se retrouve alors dos au mur. Mais restons en dehors de l'intrigue, ce ne sont pas nos affaires. Le final tragique à base de grenade est hyper bien. La musique est signée Leon Senza, Vincent-Marie Bouvot et... Kevin Coyne. Co-écrit avec Jacques Audiard (comme Fréquence Meurtre). Les mois de juillet aussi sont meurtriers.


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FRÉQUENCE MEURTRE (1988, Elisabeth Rappeneau)
Pas si mal ce thriller non-haletant et son ambiance "ça-va-pas-fort" qu'il traîne du début à la fin. Et ce malgré une bande-son TOUJOURS à côté de la plaque ("j'te fous un solo de guitare heavy sur une scène d'angoisse, allez"). Catherine Deveuve est la Macha Béranger de Skyrock, chaque nuit elle répond aux auditeurs désespérés dans l'émission "Nuit de Chine", dans un registre plus bourge et moins suâââve. Salutations à Daniel Rialet l'animateur, au passage. Psy de métier, elle est poussée par son amant (Etienne Chicot) à faire de la télé, de la grosse thune quoi. Sa fille (l'enfant du polar80) n'est pas trop chaude par l'idée du chauve et encore moins quand elle retrouve son perroquet explosé contre le mur de l'appart. Déménager, malgré le quasi-viol permanent des loubards du quartier, l'immeuble en ruines et les voisins chinois aussi fourbes que scapins, pourquoi faire ? Menacée ? Mais par qui ? Quelle est cette voix troublante (dans un registre New York Reaper en VF) qui appelle Jeanne Quester chaque soir à la radio ? Qu'est ce qu'on lui a caché après l'assassinat sanglant de ses parents quand elle était enfant ? Va t-elle replonger dans la démence ? Pourquoi Martin Lamotte et André Dussolier sont munis de chevelures si épaisses ? Vous le saurez en poussant jusqu'au final mi-Freud mi-Shining qu'on voyait arriver gros comme une tour du 13ème. Ceci est l'unique film où vous verrez un distributeur de mini-pizzas sous cellophane à consommer sur le pouce.


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SANS DÉFENSE (1989, Michel Nerval)
"Michel Nerval est un réalisateur français de 4 films dans les années 1980, mettant en scène Michel Galabru dans les 3 derniers" - la fiche wiki est sans appel. Droit au but. Précisons aussi que les 3 premiers étaient des comédies dont une parodie de Borsalino avec Jean Lefebvre et Darry Cowl, hum. Alors évidemment, quand Michel (c'est valable pour Nerval et Galabru) nous la joue sanglots, ça prend pas du tout, dès le début c'est niqué. Déjà l'action se passe pas du tout à Libourne comme indiqué mais à côté de Montpellier. Donc erreur doublée de déception. Jules Rampin est papy poule avec son p'tit fiston Laurent, qui se fait maheureusement enlever à l'arrêt de bus par des types en BMV (pas en BMW, en BMV). Bon, qu'est ce qu'il branlait là à 14h le gamin aussi, hein ? Bref. Devant une police de province aussi impuissante que rieuse, et aiguillé par un ami du Midi Libre, Rampin décide de monter à la capitale mener son enquête sur les milieux de la prostitution infantile gérés par les élites corrompus (30 000 enfants disparaissent chaque année, 8 000 enfants se prostituent à Paris... où sont donc les 22 000 restants ?). Pédophilie sur minitel, bars de nuits, cercles philopédiques, drogue, trafic de VHS... On pouvait s'attendre à du graveleux, du pas propre-propre, ou alors à un bon coup de pied (chaussé de la botte de la justice du peuple) dans la fourmillière. Non non. Pas de Hardcore ni de Cruising ici, ou alors du cruising en tracteur (on est dans le registre du téléfilm), Galabru patine et même s'il met parfois des coups poussifs sur la table, ils donnent à chaque fois l'impression qu'il est en train d'engueuler Cruchot. Que dire sur la musique... Au comble du désespoir (comme nous), Jules Rampin va enfin... Enfin, j'imagine que vous vous doutez de la fin. Dommage.

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Re: Le polar français des 80's

Message par DPG » mar. oct. 28, 2014 11:43 am

C'est pas de Gérard Oury "Le beauf" :wink:

En tout cas merci pour toutes ces découvertes et redécouvertes ! :-D
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "

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Re: Le polar français des 80's

Message par fiend41 » dim. déc. 21, 2014 10:59 pm

j'avais pas percuté au début que l'auteur du sujet est le taulier du très bon site réaliste et tenté de nihilisme dont je mets la signature aussi :mrgreen: .

j'ai reniflé un peu de la "Poussière d'ange". un parcours spleen agréable et désuet, peut-être un songe d'un toxico tt simplement ?! (le début est étrange, son futur..mais toute cette image vaporeuse, le fait qu'il pense à l'autre, et qu'il est souvent à 2doigts de s'évanouir).

dommage que les dialogues manquent souvent d'audiardise, mais la dérive du flic est plutôt entrainante.. c'est l'ambiance tranquille "tranxene" comme déjà dit, qui s'en dégage qui fait aussi le charme du film, comme des relents d'europe de l'est. et puis ces choix de décors immenses grisés et lieux où dérivent les protagonistes , au contraire d'endroits bourgeois serrés opprimants. un puzzle de manipulation presque prévisible et destiné mais on se laisserait volontiers rouler par la dorloteuse Fanny.

mais tu dois citer un autre film. quel final tragique avec grenade à la fin :?:

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Theo Stoer
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Re: Le polar français des 80's

Message par Theo Stoer » mar. janv. 27, 2015 1:40 am

fiend41 a écrit :mais tu dois citer un autre film. quel final tragique avec grenade à la fin :?:
quand le frère maudit de fanny bastien fonce dans les flics à bord d'une voiture volée, il tient bien une grenade, non ?

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