Le film d'Ayer se situe un peu entre les deux, moins un film d'action effréné comme le film de Reynolds et plus réaliste dans son approche du conflit, pas un vrai huis-clos comme celui de Samuel Maoz mais jouant sur le sentiment d'enfermement également, le tank étant plus ici représenté comme un lieu protecteur que comme prison de métal. Différence d'environnement également, la seconde guerre mondiale et non la guerre d'Afghanistan ou celle du Liban. Au final, toujours ce thème central des hommes brisés et déshumanisés par la guerre.
Le début semble assez classique avec l'arrivée d'une jeune recrue inexpérimentée envoyée au sein de l'équipe de Brad Pitt et ses hommes, aux commandes de leur tank depuis plusieurs années de guerre (quelques répliques furtives plus tard dans le film suggèreront qu'ils combattait en Afrique contre l'Africa Korps de Rommel). Enième implication du spectateur par le biais du néophyte appeuré lâché au milieu de l'horreur. Le ton est froid, réaliste, l'environnement terne et boueux, les hommes fatigués. Malgré tout, certains dialogues sonnent "amérique bléssée", un peu sentencieux, et on redoute le film hollywoodien à l'ancienne, un peu paternaliste. Puis, une première scène d'affrontement, sèche, se clôt de manière brutale et sans illusion. On passe alors dans un univers plus âpre, un film plus désenchanté.
La violence graphique prend le pas, pas mal d'images chocs disseminées ici et là au sein d'une photo crépusculaire aux teintes sépia. Petit à petit, les personnages prennent de l'ampleur. Que ce soit au milieu de scènes d'affrontement durant lesquelles ils craquent ou s'affirment, ou bien lors d'autres plus intimistes mettant à l'épreuve leur humanité.
Le film n'est pas parfait, certains passages sont clairement trop longs (le repas avec les 2 allemandes), certaines répliques un poil trop décontractées en pleine bataille, d'autres à la limite du sentimentalisme. Le final déçoit un peu également par sa posture héroîque légèrement surrannée et dans sa surrenchère un peu moins crèdible que le reste du film.
Spoiler : :
Plus spécialisé dans les métrage décrivant la banlieue chaude de L.A. à travers sa corruption, ces gangs, ces policiers.
Surtout une grenade on aurait pu comprendre, mais deux ! Je me marre 
