Les blancs ne savent pas sauter - Ron Shelton (1992)

[Machet]

Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie VHS. "White men can't jump" est un film plutôt léger, immédiatement sympathique (dès le début il s'approprie le logo de la Fox en interprétant sa fameuse musique sur un ton Jazzy), se concentrant sur l'univers des playgrounds californiens où des talents restés dans l'ombre essaient de récupérer quelques dollars.

La bonne idée du film est de se concentrer sur ses personnages justement : précaires, endettés, mais aussi têtes brûlées et prêts à faire banco à la moindre occasion (ceci expliquant aussi peut-être cela). Chose intéressante, le jeu n'est pas seulement pendant la partie de basket, mais avant et après celle-ci, s'appuyant sur des arnaques faites de faux-semblants et de sarcasmes rigolos à base de "ta mère est si grosse que...".

C'est filmé avec aisance (steadicam et ralentis pour sublimer les gestes félins des deux comédiens), avec une tonalité générale assez plaisante en forme d'espoir toujours renouvelé, même en étant dans la merde.

Wesley Snipes (en frimeur) et Woody Harrelson (en white-trash-mais-pas-trop) sont brillants. Rosie Perez semble en chaleur permanente , obsédée à l'idée de s'enrichir grâce au jeu elle aussi : le Jeopardy.

La BO n'est pas envahissante et bien sentie (elle ne vieillit pas le film), soulignée par une vanne amusante sur "écouter" ou "entendre".

La fin est étonnante, quelque peu inhabituelle. Ça sent le vécu de la part de Ron Shelton (aussi au scénario), on a le sentiment qu'il n'a pas voulu tricher avec son film en refusant d'enjoliver les aléas de la vie. Et c'est très bien ainsi.

Vu sur le bluray UK, à la qualité satisfaisante. Ce n'est pas non plus le piqué du siècle, mais l'image (aux contrastes doux et naturels) est meilleure que celle d'un dvd. Avec VF française, et sous-titres anglais. Il y a deux versions : cinéma et extended.

[Machet]

Revu sur le bluray français qui, passé les plans d’ouverture, m’a semblé de meilleur qualité que le disque UK.

White men… est un film qui, l’air de rien, parle des USA, ce pays d’éternels adolescents, coincés dans des corps et des problématiques d’adultes. Même les deux mafieux font semblant d’être plus méchants qu’ils ne le sont réellement. Ce qui apporte au film un ton léger, où rien n’est grave (comme vouloir braquer une épicerie et être ridiculisé par le vendeur) où l’espoir qu’un jour meilleur est toujours possible, et tout cela malgré la succession d’emmerdes endurée par les personnages.

Filmer dans la rue au milieu des gens permet d’ancrer le récit dans une certaine réalité sociale, ajoutant une patine documentaire sur le Los Angeles des playgrounds. Mais sans céder à la facilité d’une camera à l’épaule en plans serrés. Le film est soigné et visuellement généreux.

White men… est articulé autour de chanteurs de rue. Ils ont l’air de faire ça par plaisir de chanter ensemble (la manche est un bonus). Et c’est ce que semble nous dire le réalisateur lors du dernier match (confirmé par le journaliste en bonus) en évacuant tout suspens sur le résultat et en se concentrant sur la beauté de ce sport en gros plans et au ralenti sur les gestes cette fois.

Une réussite ! A ranger à côté de He got game, l’un des chef d’oeuvre de Spike Lee.

Personne ici pour parler de ce White men can’t jump ?

[fiend41]

eh ben pas plus que ça... bien que le titre résonne en tête parfois depuis des années, curieusement ce n'est que la semaine dernière que j'avais envie d'enfin découvrir le trailer sur youtube, mais ça ne m'a pas branché pour regarder entier... mais à vous lire, plus intéressant ce que vous citez pour l'aperçu L.A downtown ... (y'a un remake aussi)

[Machet]

Une série non ?

[DPG]

Je suis là !

Un des films culte de mon adolescence, vu que ça mélangeait mes deux passions de l'époque, le cinéma et le basket !
J'ai du le voir une bonne dizaine de fois entre disons mes 12 ans et mes 17 ans, on se ressortait des répliques du film avec mes potes quand on jouait au basket, bref, un film qui m'est cher !

Une fois passé cet enthousiasme de jeunesse, je l'ai qd même revu plus tard, et toujours avec un vrai plaisir. Le film garde sa fraicheur, son fun. Le duo Snipes / Harrelson fonctionne très bien, sortes de Newman / Redford des playgrounds (duo qui sera d'ailleurs reformé peu après pour "Money Train"). Derrière ce fun, ces arnaques et ces persos grande gueule, il y a aussi une peinture légère de la désillusion des rêves américains, des seconds couteaux qui bricolent pour survivre. Joli tableau aussi des terrains de basket de rue américain, véritable univers parallèle de la balle orange, avec ses codes, ses persos mythiques, ses terrains légendaires (comme le Rucker Park de NY). Bon, on va pas se mentir par contre, les matchs en eux mêmes virent souvent au grand n'importe quoi, personne défend jamais, pas gd chose n'est cohérent... Mais si on passe outre, ça reste une belle comédie d'action des 90's, qui traverse très bien les années et que je revois encore de temps en temps avec le même sourire aux lèvres !