L'homme qui tua la peur - 1957 - martin Ritt

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Manolito
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L'homme qui tua la peur - 1957 - martin Ritt

Message par Manolito » lun. avr. 02, 2018 10:47 am

Titre US : Edge of the City

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Axel, un jeune fugitif, prend un poste de docker dans le port de New York. Tommy, chef d'équipe, le prend sous son aile. Mais cela provoque la malveillance de Malick, un autre chef d'équipe qui rackette Axel...

Après une carrière d'acteur et de metteur en scène de théâtre dans les années 40, Martin Ritt tente sa chance à la télé américaine, où sa carrière est coupée nette par la maccarthysme qui le blackliste.

Ce n'est donc que dans la seconde moitié des années 50 qu'il revient à la télé et qu'il signe son premier long métrage de cinéma : "L'homme qui tua la peur".

Comme "Sur les quais" trois ans plus tôt, nous sommes dans le milieu des dockers de New York. On retrouve un tournage un décor naturel nous plongeant avec naturalisme dans la Big Apple des 50s et ses quartiers populaires, notamment Harlem, bien éloigné des images rutilantes de la prospérité américaine qu'on attache à cette période. Mais qui nous montre aussi un visage mixe et tolérant de l'Amérique d'alors. C'est d'ailleurs cet aspect là que je trouve le plus réussi dans "L'homme qui tua la peur".

Car hélas, le reste est un drame du racisme (Tommy est un Noir confronté au racisme d'un de ses collègues), traité avec une lourdeur éléphantesque, martelant son message avec une dramatisation excessive (la musique !), dans un style ultra-démonstratif, encore aggravé par un jeu "actor studio" hystérique des deux jeunes vedettes Sidney Poitier et John Cassavetes (pour tous les deux, c'est un de leur tout premiers films au cinéma).

Certes, les intentions sont louables (au moment du tournage de "L'homme qui tua la peur", la lutte pour les droits civiques étaient un sujet d'actualité très vif, la ségrégation dans les bus ne sera déclarée inconstitutionnelle par la Cour Suprême US que l'année suivante !). Le sujet du racisme dans le cadre du travail est intéressant, rarement traité. Mais le dernier tiers du film accumule vraiment tous les défauts d'un cinéma sombrant dans la préchi-précha.

Et c'est un grand amateur très tolérant des Lumet, Kramer et habituellement Martin Ritt qui écrit ses lignes, donc il en faut beaucoup pour qu'un "film à message" me fasse cet effet.

Vu sur TCM replay copie HD.

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