Julieta, une femme mûre, sans nouvelle de sa fille qui a coupé les liens avec elle depuis 12 ans, reste hantée par cette absence. Elle décide de lui écrire une lettre, bien qu'elle ignore son adresse...
Le dernier Almodovar en date revient aux fondamentaux du réalisateur, à savoir le mélo psychologique, tendance "Étreintes brisées" ou "Tout sur ma mère". Après la SF dérangeante de "La Piel que habito" et la comédie mal accueillie "Les amants passagers", il adapte donc des écrits de la Prix Nobel de littérature Alice Munro pour dépeindre le portrait de Julieta, étalé sur plus de 30 années de vie, entre Madrid et la région maritime de la Galice, au nord de l'Espagne.
Retour au mélo donc, mais pour une réussite moyenne. Ce n'est pas la faute d'Emma Suárez qui est parfaite dans le rôle de Julieta âgée, et offre une interprétation d'une très haute sensibilité. La mise en scène et la direction artistique sont bien tenues.
Mais l'écriture est bizarre, perdant son temps sur des scènes comme la longue rencontre du train, laissant des personnages clés très sous-développés (le père et la fille en particulier). On comprend les thèmes qui veulent être abordés (la culpabilité, la famille, la tradition contre la liberté...). Mais il y a un déséquilibre flagrant entre une exposition longue et une résolution précipitée, un dénouement à peine esquissé. Un film intéressant, pas ennuyeux, mais aussi bancal.
Vu sur ciné+ replay.