Steve un adolescent perturbé, est renvoyé du centre spécialisé où il était hébergé suite à des accès de violence incontrôlable. Diane, sa mère, veuve, le récupère chez elle, mais la cohabitation est chaotique...
Je range "Mommy" dans le cinéma non fantastique pour ne pas heurter les sensibilités, mais c'est en fait un film de politique-fiction se déroulant en 2015 (un an après la sortie du métrage) ; il part du préambule qu'une nouvelle loi vient d'être votée : les parents d'enfants malades mentaux ou difficiles peuvent les faire interner définitivement, sans même l'avis d"un médecin et d'un travailleur social.
C'est donc en pointillés le portrait d'une société d'adultes qui ne veut plus supporter la charge des enfants "irrécupérables", hyperactifs, petits délinquants en herbe, victimes de troubles de l'apprentissage qui font tourner leurs parents en bourrique et exigent toujours plus d'attention...
"Mommy" avait été très bien reçu à Cannes en 2014, on est dans du pur Xavier Nolan : cadrages esthétiques, ralentis a gogo sur de la musiques sirupeuses années 90. Le film fait des choix un peu bizarre comme ce cadrage 1.1 durant la plus grande partie du métrage, le portrait de Steve pas toujours super crédible, même si plutôt attachant. Surtout, malgré quelques éléments de mélo faciles (la scène qui suit directement la rêverie de la mère sur son fils), une fin moyenne, on est captivé durant tout le métrage par les acteurs, en particulier Anne Dorval et Suzanne Clément, totalement impliquées, intenses, du début à la fin. C'est largement le positif qui l'emporte pour moi dans ce mélo un peu chichiteux dans la forme, mais aux émotions sincères, qui passent.
vu sur OCS replay HD, en pur québecois, sous-titré en "français de France"