Munich - Steven Spielberg (2006) avis p6 et +

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kill bill
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Message par kill bill » lun. févr. 13, 2006 3:25 pm

marvin a écrit :
kill bill a écrit :A noter une excellente mauvaise critique signée Jean-Baptiste Thoret dans son édito de Panic n°2. Brillamment argumentée, très cinématographiquement orientée, cette critique a réussi à me faire comprendre mes quelques rares réticences vis-à-vis du film.

A l'occas', dès que j'ai le temps, je vous la recopierai car je ne crois pas qu'elle soit accessible via le net...
Sans vouloir être médisant sur Thoret, on va comperndre quelque chose à sa critique où il faudra sortir l'aspirine après sa lecture ?
A coup bas je répondrai par un autre... :wink:
Si j'ai compris, ça ne devrait pas trop te poser de problèmes... :twisted:
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marvin
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Message par marvin » lun. févr. 13, 2006 3:34 pm

Je posais la question parce que j'ai le Q.I. d'une huître en gestation, donc c'est possible que les mots savants, je ne comprenne pas.

Je précise d'ailleurs que j'ai lu (tout entier) son bouquin "26 secondes" mais de là à le comprendre, c'est une autre question...
"Je dis aux jeunes : la fête, c'est la vie. La vie, c'est ton visage !" (Hommage à un disparu: Jean Pierre Raffarin)

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kill bill
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Message par kill bill » lun. févr. 13, 2006 3:38 pm

marvin a écrit :Je posais la question parce que j'ai le Q.I. d'une huître en gestation, donc c'est possible que les mots savants, je ne comprenne pas.

Je précise d'ailleurs que j'ai lu (tout entier) son bouquin "26 secondes" mais de là à le comprendre, c'est une autre question...
Non mais je te rassure, là c'est différent. Sa revue, sans être grand public, est beaucoup plus "ouverte" et facile d'accès que Simulacres et cie.

Mais stop je m'arrête, Manolito va me tomber dessus en me disant qu'il y a un thread dédié sur Panic ! :twisted: :wink:
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Message par Manolito » lun. févr. 13, 2006 4:07 pm


Grenouille arrogante
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Message par Grenouille arrogante » lun. févr. 13, 2006 6:15 pm

Jean-Baptiste Thoret c'est vachement calmé sur son style, il s'est reproché lui-même de temps en temps d'avoir eu un style trop obscur, notamment sur son bouquin sur Carpenter... Il a vachement épuré et simplifié sa plume aujourd'hui donc pour répondre, non, y'a pas besoin d'une aspirine !
Cela dit son livre sur "Massacre à la Tronconneuse" est un must 8)

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Message par marvin » lun. févr. 13, 2006 6:27 pm

Grenouille arrogante a écrit :Jean-Baptiste Thoret c'est vachement calmé sur son style, il s'est reproché lui-même de temps en temps d'avoir eu un style trop obscur, notamment sur son bouquin sur Carpenter

Merde, je viens de l'acheter....Bon, ben je vais m'avaler un tube d'efferalgan par précaution :roll:
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Message par Grenouille arrogante » lun. févr. 13, 2006 9:46 pm

C'est vachement intéressant mais effectivement il faut être en forme ! :D

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Message par kill bill » mar. févr. 14, 2006 7:36 pm

Bon allez, especially for you...

Mais bon, pour le reste, il faudra l'acheter hein !

Bon sang, si toutes les critiques étaient aussi bien argumentées et intéressantes, bah... bah... DVDRama n'existerait plus, tiens ! :D


"
Ce début d’année sera sans doute marqué par la sortie de Munich, nouveau film d’Histoire de Steven Spielberg qui devrait ramener au centre de l’actualité le conflit israelo-palestinien, comme La Liste de Schindler avait catapulté le débat sur la Shoah dans les salles de classes. Ce film, consacré à la riposte du Mossad suite à l’assassinat de onze athlètes israéliens par le groupe palestinien Septembre Noir (déjà mis en scène par John Frankenheimer dans Black Sunday en 1977), se place bien sûr dans l’ombre du 11-septembre – dernier plan du film : le skyline de New York avec ses deux tours – mais dans l’ombre seulement. Après le déni du Terminal et son image conviviale de l’Amérique, Spielberg revient donc, par la bande, sur la tragédie de Manhattan et irrigue son film d’une série de questions à double sens : comment réagir face au terrorisme ? Quelle stratégie adopter ? La vengeance ? Le pardon ? L’indifférence ? Réponse de Steven : « la violence appelle la violence ». Tout ça pour ça…
Dans le dossier de presse du film, Spielberg et ses collaborateurs répètent à longueur de pages le désir d’ancrer le film dans les seventies, la volonté de recréer l’atmosphère paranoïaque des Trois jours du Condor, de renouer avec le style réaliste de French Connection (usage permanent du zoom, sic) et des polars urbains de la période comme si aujourd’hui la filiation avec le dernier âge d’or du cinéma américain constituait même pour le maître académicien du cinéma américain, un label de qualité, une marque d’authenticité et, mieux, un argument commercial de poids. L’ironie est d’autant plus savoureuse lorsque l’on se souvient que Spielberg fut l’un des rares survivants du naufrage du Nouvel Hollywood et que son cinéma se fonda précisément sur la négation de l’esthétique et des valeurs prônées par les seventies au profit d’un revival en trompe-l’œil d’une Amérique purgée de ses failles. Voir aujourd’hui le fossoyeur des années soixante-dix s’en réclamer ne manque donc pas de sel.
Quelle est l’identité de ce cinéma-américain-des-années-soixante-dix élevé au rang de genre à soi seul ? Munich ne répond à cette question qu’en multipliant les effets creux d’évocation (tant du point de vue du style – les costumes et accessoires d’époque ne suffisent pas – que de l’esprit qui anime le film), une poussière de signes dévitalisés raccordant à un scénario et à un chœur de personnages qui demeurent résolument étrangers à l’esprit des seventies. L’entreprise Spielberg subit les contrecoups des fluctuations du marché de la mythologie américaine mais, au fond, elle ne connaît pas la crise (esthétique et moral s’entend), l’intrusion d’un doute fondamental au cœur de son développement : une fois encore, Spielberg travaille du côté du consensus – pas de victime innocente au cours de la vengeance, équivalence des positions – et filme du point de vue exclusif de l’entertainment qui ne tolère qu’un rapport décomplexifié à l’Histoire. À ce titre-là, en effet, Spielberg pourra répéter son grand message jusqu’à la nuit des temps : « la violence appelle la violence »… Il y a donc deux types d’otages dans Munich ; les Israéliens de 1972 et le cinéma américain des années soixante-dix, mis sous cloche et assassiné au bout de deux heures quarante.
"
Par Stéphane Bou et Jean-Baptiste Thoret in Panic #2
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Message par Manolito » mar. févr. 14, 2006 7:43 pm

Moui, c'est un peu "casse-toi-là-t'es-pas-de-ma-bande" comme critique... Limite dogmatique... Comme si "Les dents de la mer", par exemple, n'entretenait pas de rapport avec justement le cinéma cru et rentre-dedans des 70s.

Après, le film lui-même et ce dont il parle... On oublie. Quand à parler d'argumentation commercial pour les renvoi à Pollack ou Friedkin... C'était des références d'un cinéma américain engagé ; Spielberg fait un thriller politique et il nous renvoie au cinéma de Pollack ou Pakula. C'est logique. Je ne vois pas ce qu'iol y a de choquant. Comme si Spielberg avait fait "Munich" pour les pépettes. Personnellement, j'en dout efortement (c'était "La guerre des mondes")... :?

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kill bill
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Message par kill bill » mar. févr. 14, 2006 7:49 pm

Manolito a écrit : Après, le film lui-même et ce dont il parle... On oublie. Quand à parler d'argumentation commercial pour les renvoi à Pollack ou Friedkin... C'était des références d'un cinéma américain engagé ; Spielberg fait un thriller politique et il nous renvoie au cinéma de Pollack ou Pakula. C'est logique. Je ne vois pas ce qu'iol y a de choquant. Comme si Spielberg avait fait "Munich" pour les pépettes. Personnellement, j'en dout efortement (c'était "La guerre des mondes")... :?
Ouais, je l'ai pas lu comme ça, enfin pas aussi négativement que ça en fait...
C'est plus nuancé je pense. Et entre cinéma commercial et cinéma pour faire des pépettes, je crois en effet qu'il y a des nuances.

Et pis touche pas à mon pote d'abord ! :twisted:
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Message par riton » mar. févr. 14, 2006 8:59 pm

kill bill a écrit :Bon allez, especially for you...

"
Ce début d’année sera sans doute marqué par la sortie de Munich, nouveau film d’Histoire de Steven Spielberg qui devrait ramener au centre de l’actualité le conflit israelo-palestinien,"
Très fort. L'auteur vit-il dans une coquille d'huitre étanche ou un tonneau insonorisé ? :D
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Message par Manolito » mar. févr. 14, 2006 9:31 pm

Mais en tous cas merci pour t'être donné la peine de copier une partie du texte. Et que cela ne vous décourage pas d'acheter Panic. Il faut déjà être un peu irresponsable pour vouloir vivre de sa plume dans la presse cinéma de nos jours. Alors créer un nouveau journal... Chapeau, c'est couillu !

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Message par manuma » mar. févr. 14, 2006 9:40 pm

Si parler de Spielberg comme du fossoyeur du ciné US des années 70 me parait un peu radical, je trouve également Munich assez éloigné de l'esprit du cinéma de cette époque, souvent fondé sur le doute, l'errance, le refus de se positionner. Munich, que j'ai cependant trouvé passionnant, est un film certes complexe mais qui ne doute pas beaucoup.

En ce qui concerne Les Dents de la mer, je trouve ce film davantage tourné vers le cinéma spectacle pop-corn des années 80 que vers le cinéma du Nouvel Hollywood. Duel et Sugarland Express sont, me semble t'il, les deux films de Spielberg les plus proches de l'esprit du cinéma pratiqué alors par les Schatzberg, Penn, Peckinpah et consort.

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Message par Manolito » mar. févr. 14, 2006 9:46 pm

manuma a écrit :En ce qui concerne Les Dents de la mer, je trouve ce film davantage tourné vers le cinéma spectacle pop-corn des années 80 que vers le cinéma du Nouvel Hollywood. Duel et Sugarland Express sont, me semble t'il, les deux films de Spielberg les plus proches de l'esprit du cinéma pratiqué alors par les Schatzberg, Penn, Peckinpah et consort.
Je trouve qu'il y a eu une gradation. L'emploi de la violence spectaculaire et souvent extrêmement crue (mort d'enfants, etc.) me paraît au fond encore proche de "Duel" et cie. Surtout dans la mise en scène en tous cas...

Fatalis rex
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Message par Fatalis rex » ven. févr. 24, 2006 7:37 pm

Vu à la bourre, donc je ferai bref vu que tout a dû être dit : j'ai beaucoup aimé la forme mais moins le fond. C'est à dire que l'organisation et l'exécution des meurtres est formidablement filmée, mais quand Spielberg s'attarde sur les sentiments des agents du Mossad ça sonne faux. On dirait plus les Pieds Niquelés que des agents secrets ("hé les mecs, on va là-bas pour tuer des gens non ?"). Et quand Spielberg tire ses vieilles ficelles pour nous faire larmoyer là j'ai du mal (le monologue de la 1ère ministre israëlienne au début).

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