Le film avait créé son petit scandale à sa sortie, principalement à cause de son affiche aguicheuse avec l'actrice nue de dos et l'accroche "ne regardez pas"
Pour le film, le réalisateur explore une fois encore l'ambiguïté, les sentiments enfouis et brosse le portrait (assez difficile) d'une femme en proie à des démons intérieurs, de sexualité repoussée, de difficulté de s'exprimer. Et victime de l'attrait qu'elle provoque chez les autres.
Sur une base de suspense sur l'identité de qui envoie les lettres, les photos et pourquoi (on a même la main gantée de noir qui poste les lettres!), le film parcours les relations tumultueuses entre Ketti, Jeanne et Laurent (X. Deluc), le jeune prof de maths qui tente de la soutenir.
Aumont donne une performance particulièrement réussie en cinquantenaire ambigu, qui provoque un certain malaise. On le sent baver devant Jeanne, et son discours, sa manière de s'exprimer, ses mouvement de corps transpirent la sexualité maladive. Aumont rend Ketti ignoble et pathétique, il y est formidable.
Elisabeth Bourgine livre une prestation curieuse. Forte en public, aguicheuse sans vraiment l'être, calme et obsessive en privé. Ecoutant en boucle Marianne Faithfull, toujours la même chanson, se promenant nue et s'observant en permanence. Autant c'est compréhensible pour la complexité du personnage centré autour de sa sexualité diffuse, autant certaines scènes de nu étaient de trop à mon sens. J'en étais presque gêné à la revoyure pour l'actrice.
Une réalisation assez fonctionnelle, bon, chez Granier-Deferre, tout est affaire de narration centré autour des personnes. Donc rien de révolutionnaire sur le visuel. Tout est presque en intérieurs, en clair-obscur, costumes et habits gris/noir, mornes et sombres... hormis l'appartement de Jeanne, plein de lumière, gorgé de blanc, spacieux, libre. c'est bien vu.
Pour le reste des Acteurs, Emmanuelle Seigner prouve qu'elle a toujours été une très mauvaise actrice. Sandrine Kiberlain possède mon meilleur rôle: on la voit de 3/4 et elle n'a aucune ligne de dialogue. La femme de Ketti est brossée en peu de plans, mais c'est assez saisissant. Une bourgeoisie pompidolienne/giscardienne en voie de déliquescence, pétrie de contradiction, refermée sur elle - même.
Malgré ses 87mn, le film possède quelques minutes en trop. La fin, après la (les) révélation (s) de qui envoie quoi, le final - bien que compréhensible su la nature de la sexualité et des choix de Jeanne, est mal raccroché à l'histoire, trop long.
La mort de
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Pas un grand film en soi, mais un portrait de femme, même quelque peu daté, complexe et (à ma connaissance) rarement porté à l'écran de manière aussi crue et franche. le film avait plutôt bien marché, avec 572 007 entrées. Pour ma part, vu par hasard (j'allais voir un "Granier Deferre" au cinéma, sans savoir de quoi il s'agissait), au Cinéma Darcy de Dijon, dans une salle pleine, un vendredi soir...
Vu sur une copie de VHS Carrère (merci jérôme!), et comme c'est Studio Canal qui possède le fil, aucune chance de la voir en Blu ray un jour. Il e semble aussi que le film estinédit en DVD, mais dispo en VOD.