L'affaire Maurizius - Julien Duvivier (1954)

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Superwonderscope
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L'affaire Maurizius - Julien Duvivier (1954)

Message par Superwonderscope » sam. déc. 07, 2019 6:03 pm

Berne, 1954; un adolescent (Jacques Chabassol), fils du procureur Andergast (Chares Vanel), est abordé par un vieillard (Denis D'Inès) - père de Leonard Maurizius (Daniel Gélin). celui-ci a été condamné à la perpétuité pour le meurtre de sa femme (Madeleine Robinson). Maurizius a été condamné par Andergast 19 ans auparavant, et le fils, avec de nouveaux éléments, va tenter de faire éclater la vérité, persuadé de l'innocence de Leonard..

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Raconté en multiples flash-backs, en fonction des points de vues de protagonistes de l'histoire. D'après le roman de JOkob Wesserman, Duvivier décide de tourner sur les lieux mêmes, à savoir en Suisse, dans le canton de Berne - ajoutant quelque peu à l'ambiance de suspense noir quelque peu hors norme. Surtout lorsque le personnage d'Anna Jahn (Eleonora Rossi-Drago- et de Waremme (Anton Walbrook) sont introduits, transformant le crime passionnel en film noir.

Le réquisitoire contre la justice aveugle a la main lourde (très beau monologue de Walbrook, ceci posé, assez fort), mais le whodunit fonctionne plutôt bien. sans tomber dans La mécanique à la Agatha Christie, mais plutôt dans le drame petit bourgeois que Chabrol reprendra à son compte par la suite. Multiplicité des sous-intrigues, complexité des rapports humains.. le scénario mêlé adroitement le tout. Si la structure en flash back peut parfois gêner, le rythme ne s'en ressent en rien, puisqu'il ne s'agit pas d'une facilité d'écriture - mais le récit basé même dessus.

Une notion de sacrifice, d'amour maudit, de perdition et de manipulation. On est assez loin de la démonstration précise à la Cayatte, mais Duvivier joue les armes du drame passionnel policier, avec un assez bon suspense. Vanel est à son aise dans le rôle d'un patriarche droit dans ses bottes, incapable de sentiment et persuadé du bien fondé de son jugement.

Si l'on passe une direction d'acteurs qui marque bien son époque (les trémolos de Chabassol, le jeu forcé et trop théâtral de d'Inès), le film s'en tire avec honneurs, malgré un ton parfois mélodramatique (sur le bateau) et des dialogues trop écrits. Bel affrontement final père/fils, cependant, le cauchemar prenant de Gélin dans le train et un dernier plan certes melo mais brutal. Pas un grand Duvivier (visiblement il se comporta comme un salopard envers Eleonora Rossi-Drago sur le tournage) mais regardante.

Malgré une critique assassine et une mauvaise réputation, le film remporta un joli succès public avec 1 660 115 entrées.

Le Blu ray Gaumont de 2015 est d'assez bonne qualité d'un point de vue visuel (les gros plans sont assez réussis), même si le son souffre d'un souffle parfois gênant.
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