Motherless Brooklyn (VF : Brooklyn Affairs) - Edward Norton (2019)

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Superwonderscope
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Motherless Brooklyn (VF : Brooklyn Affairs) - Edward Norton (2019)

Message par Superwonderscope » mar. janv. 21, 2020 1:10 pm

New York, années 50. Un détective privé nommé Lionel Essrog atteint du syndrome de Tourette (Edward Norton) voit son mentor et seul ami (bruce Willis) et patron de son agence, se faire tuer sous ses yeux. Il va alors tenter de résoudre le meurtre, à partir de maigres indices - et tomber sur quelque chose d'assez inédit, ayant rapport avec l'éviction de nombreux locataires d'immeubles de Brooklyn, noirs et latinos.

Image


Un projet de longue haleine pour Norton, qu'il a écrit, réalisé et interprété, mettant visiblement une quinzaine d'années à faire le projet. 144mn ambitieuses malgré un budget qu'on sent parfois restreint, mais visuellement, c'est une réussite indubitable. Un véritable hommage à Edward Hopper, ai-je trouvé, dans les couleurs, le cadre, les costumes, la position des acteurs dans l'image - et le calme apparent des situations (le final saute aux yeux sur les escaliers).
Ambitieux dans ses thématiques, la narration mélange néo-noir, dénonciation de la politique d'urbanisation à outrance de Manhattan et de Brooklyn, racisme ambiant et whodunit puisque le moteur de l'histoire reste une intrigue de découvrir les tueurs/commanditaires du meurtre de Bruce Willis. Evidemment, la complexité prend le pas sur le reste ce qui permet une peinture sociale (et quasi sociologique) d'un New York jazzy, aux sous-couches sociales et implications insoupçonnées.
Pour la progression narrative, quelques erreurs assez grossières sur des plans trop démonstratifs
Spoiler : :
Bobby Cannavale qui "passe des coups" de fil, on sent IMMEDIATEMENT qu'il est dans le coup
tellement la caméra traine trop sur son dialogue. Dommage. La description du club de jazz est pertinente, tout comme le jeu très ambigu du trompettiste( Michael Kenneth Williams), excellent personnage nébuleux.
Norton s'offre un rôle en or, attachant au demeurant mais sur 144mn, c'est un peu trop long et fait trop numéro individuel qui crie "oscaaaaaaaaar". Même si la mise en scène le rend aussi bien touchant qu'agaçant. Il faut toutefois pointer que ce rôle n'est pas moqueur pour autant, et le rend encore plus humain. la carte de la moquerie aurait été trop facile à jouer et Norton, pour ce coup, fait une interprétation très juste. C'est assez curieux, aussi, le faite de se trouver à la fois dans un physique d'homme mûr et de jeune garçon sorti de sa vingtaine. troublant.
Les seconds rôles sont plutôt bien croqués, Willem Dafoe en premier - dont le rôle reste là aussi ambigu jusqu'au bout du film, et la dernière image sur lui m'a laissé quand même un doute
Spoiler : :
est-ce lui qui envoie le dossier au New York Post?
. Alec Baldwin fait un méchant tout désigné (dès le début, donc pas de spolier), mais cela s'avère un chouïa plus complexe, principalement avec la raison trouvée en fin de métrage. Mais même si Baldwin reste un bon acteur, il semble déplacé dans la période décrite...
On sent quelques influences ça et là (Chinatown, au hasard ou L.A Confidentiel), mais pour moi, c'est définitivement l'Amérique d'Ed Hopper qui l'emporte, via de fabuleux décors, et une photographie magnifique.

A pointer la splendide musique de Daniel Pemberton, qui s'affirme comme un des musiciens les plus versatiles et les plus talentueux récents - quelqu'un dont j'adore le travail à la base et qui m'a vraiment surpris ici.

Vu au Pt-athé Levallois, par hasard, dans une séance assez vide et avec une projection acceptable, malgré le ton sombre voulu de l'image (la scène de danse, très belle). Une bonne surprise.

Le film pointe actuellement à 361 564 entrées, mais demeure un échec malgré tout un peu partout. je crois que c'est chez nous qu'il a le mieux marché.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: Motherless Brooklyn ("VF" : Brooklyn Affairs) - Edward Norton (2019)

Message par dario carpenter » mar. janv. 21, 2020 1:49 pm

Superwonderscope a écrit :
mar. janv. 21, 2020 1:10 pm
Vu au Pt-athé Levallois, par hasard avec une projection acceptable, malgré le ton sombre voulu de l'image (la scène de danse, très belle).
Edward Norton pestait récemment contre la qualité des projections ciné en Amérique et notamment en ce qui concerne les projos tests de son film:

http://www.allocine.fr/article/ficheart ... 85082.html

Sinon:


Superwonderscope a écrit :
mar. janv. 21, 2020 1:10 pm
Norton s'offre un rôle en or, attachant au demeurant mais sur 144mn, c'est un peu trop long et fait trop numéro individuel qui crie "oscaaaaaaaaar".
La bande-annonce -sûrement trompeuse- faisait un peu peur en tout cas à ce niveau, j'avais presque l'impression de voir Norton renouer avec les errements de Sean Penn dans "Sam je suis Sam"... :D

Shinji
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Re: Motherless Brooklyn (VF : Brooklyn Affairs) - Edward Norton (2019)

Message par Shinji » dim. juin 21, 2020 6:42 pm

Le film est hyper classique, mais la reconstitution jolie et Norton est attachant dans son personnage.

J'ai vu que les acteurs principaux avaient joué sans être payé (!) ; en tout cas, on ne sent pas le manque de budget.

Superwonderscope a écrit :
mar. janv. 21, 2020 1:10 pm
Spoiler : :
est-ce lui qui envoie le dossier au New York Post?
Spoiler : :
C'est Norton ; il lui rend sa carte de presse et le remercie en lui donnant ce scoop.

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