Une bien belle découverte, uniquement basée sur le titre efficace du film (Beach Red en VO) et la belle jaquette de l’édition Sidonis Calysta.
Un des rares films de l’acteur Cornel Wilde, au style alternant entre classicisme et ambiance seventIes. Guerre du pacifique, débarquement de GI’s et combat contre les japonais pour la prise d’une île aux mains de l’ennemi. Un film étonnant pour son année de sortie, frondeur, violent et graphiquement assez corsé. La longue scène de débarquement préfigure celle du Soldat Ryan ou du dyptique d’Eastwood, avec 30 ans d’avance ! Pas nécessairement dans le brio d’exécution mais par son sentiment exacerbé de chaos, la progression compliquée de soldats balancés subitement au cœur de l’horreur, images chocs à l’appui..
C’est d’ailleurs le thème principal du métrage, qui se révèle un brûlot anti-guerre alors qu’il débute sur des accents un poil patriotiques, présentant en premier lieu les japonais comme des combattants vindicatifs sans pitié. Mais au fil du film le discours se dilue pour ne refléter que les mêmes hommes perdus, en proie à la peur et la culpabilité, quelque soit leur nationalité. L’utilisation d’un montage cut laissant entrevoir la vie civile des soldats (femmes, enfants, instants de vie) lorsqu’ils trépassent ou se questionnent sur leur place dans cet enfer, d’une redoutable efficacité, suffit à afficher toute l’horreur de la guerre et la déshumanisation qu’elle convoque.
Tout converge vers une magnifique scène de fin, sur fond de fraternité aux relents amers.
Un film méconnu me semble t’il, en tout cas par moi, qui m’aurait profondément marqué si je l’avais découvert jeune je pense, car sa représentation frontale de la brutalité de la guerre a dû déstabiliser a l’époque, même si depuis nous avons eu des œuvres du même acabit. A découvrir donc, le BR étant de plus aujourd’hui très abordable, dans les 8 -10€.