Opération Re Mida - Jess Franco (1967)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Teurk le Sicaire
Messages : 385
Inscription : dim. mars 20, 2005 2:54 pm

Opération Re Mida - Jess Franco (1967)

Message par Teurk le Sicaire » ven. sept. 03, 2021 6:36 pm

Image

Attention à la simili-entourloupe de l'édition DVD d'Artus qui laisserait penser au naïf comme moi que Opération Re Mida (alias Agente Speciale LK, alias Lucky El Intrepido) est un eurospy conventionnel. Alors qu'il s'agit en fait d'un pastiche du genre, dont certains délires absurdes le rapprocheraient presque d'un proto-ZAZ ! Sans cette information préalable, difficile de ne pas être décontenancé par les gags à gros sabots qui fracassent le déroulé habituel de la série B d'espionnage. Bon, on n'est pas totalement perdu avec le script : l'agent spécial Lucky (prononcez Louki, ce qui fait nom de clébard) se retrouve impliqué dans un trafic international de faux dollars, l'occasion de se promener en compagnie de son comparse Michel (!) au Luxembourg, en Grèce, en Albanie ou aux Caraïbes où il croisera malfrats à rosser et petites pépés à séduire.

Jess Franco tourne donc en dérision les clichés du genre, grossissant le trait de l'espion bogoss confit de sa propre estime de soi mais dont la vantardise professionnelle ne l'empêche pas d'être systématiquement reconnu comme agent secret par tous les protagonistes du film, quel que soit son accoutrement. Dans le rôle titre, Ray Danton affiche la plus belle fossette de menton du monde et ne démérite pas à assurer un rôle sur le fil de la dérision. Certes, Opération Re Mida n'évite pas totalement une lourdeur un peu datée mais reconnaissons qu'il fait régulièrement mouche : cette espionne qui révèle travailler pour la Chine mais qui en mourant s'écrie Heil Hitler ; la course-poursuite en locomotive ; le marché des espions où se dealent à la criée des micro-films ou des échanges de secrets. Et puis l'aspect bédé est sympa et les musiques sont hyper entrainantes. La déconvenue initiale laisse donc place à un bilan plutôt positif pour cette excentricité bis.

L'interview bonus de Christophe Bier permet de relier le film de Franco, non pas à l'univers des Fumetti, mais à une bande-dessinée espagnole des années 50 qui parodiait justement les espions. On n'en finit donc jamais de découvrir les connexions internationales de la culture pop.


Image

Une affiche plus conforme au produit final.

Répondre