Attaque - Robert Aldrich - 1956

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Manolito
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Attaque - Robert Aldrich - 1956

Message par Manolito » jeu. févr. 17, 2022 8:14 pm

Titre US : Attack

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En Europe, à la fin de la second guerre mondiale, une compagnie d'infanterie américaine perd des hommes inutilement car son capitaine, Cooney, s'est dégonflé et n'a pas eu le courage d'aller au combat...

Avec "Le grand couteau", Robert Aldrich s'est essayé à la production indépendante, ce qui lui a valu un succès critique, mais aussi un échec commercial. Il enchaîne avec "Attaque", toujours produit selon les mêmes modalités et à nouveau avec Jack Palance en vedette. Aldrich s'essaie pour la première fois au film de guerre, genre qui lui vaudra son film le plus populaire avec "Les douze salopards".

L'action se déroule dans un cadre qui évoque la contre-offensive allemande des Ardennes. Des troupes américaines pensant la guerre presque terminée se prennent une contre-attaque de chars et de troupes SS. Ici, les américains sont menés par le capitaineCooney joué par Eddie Albert dans un contre-emploi de méchant. Il incarne un officier qui ne rêve que de gagner des médailles mais qui n'a aucun cran, aucun courage, et ne doit sa position qu'au lieutenant-colonel Bartlett, interprété par Lee Marvin, qui lui fait cette faveur par calcul politique. C'est le premier des 3 classiques que Marvin interprète pour Aldrich, avant "Les douze salopards" et "L'empereur du Nord". Face à ces officiers démeritant, il y a le lieutenant Costa, interprété donc par Jack Palance, encore en gentil chez Aldrich, un officier courageux, humain, qui se heurte à la lâcheté et l'incompétence de Cooney.

Nous sommes donc loin des films de guerre patriotiques des années 40, nous sommes dans un métrage qui à la manière de "Le train sifflera trois fois" à la même époque casse les codes, redéfinit le héros du genre et surtout les méchants du genre : ce ne sont plus tant les Allemands ou les Japonais que des gradés américains, qui traînent leurs galons dans la boue par leurs agissements.

Le film vaut surtout pour l'interprétation de son trio de vedettes, fortes gueules aux interprétations paroxistiques qu'Aldrich parvient à assimiler dans ce métrage sans que cela le déserve, bien au contraire. Palance défiguré par la vision de l'horreur de la guerre, Albers grimaçant de couardise, Marvin tout en cynisme... Le film n'a pas les moyens d'un grand film de guerre, mais dans sa structure de grosse série B, il offre quelques moments d'action et de suspense réussis, avec un dénouement humainement très fort qui rejoint "Le grand couteau" dans ses thématiques : l'humanité contre la corruption. Pas le meilleur Aldrich, mais un de ses bons films, avec en particulier un trio de vedettes remarquable. Parmi les seconds rôles, nous avons Richard Jaekel, autre gueule aldrichienne qui tournera pas moins de 7 films avec le grand Bob !

Vu sur appletv.

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