A la liste, on pourrait rajouter "Lettres d'Iwo Jima" de Eastwood entièrement en japonais, un pari du style de ceux de Gibson, entièrement dans une langue étrangère."Cela dit… je fais un mini hors sujet : j’ai découvert le fabuleux Entre Terre et Ciel d’Oliver Stone l’an dernier. Et entendre les Vietnamiens parler anglais m’a dérangé. C’était une convention à l’époque, une forme de facilité narrative tacitement acceptée par les spectateurs. Mais elle a un peu changé avec les années (ou c’est moi peut-être). Les indiens parlent anglais dans Little big man, mais pas dans Danses avec les loups. J’adore le parti pris de Mel Gibson sur La Passion du Christ ou Apocalypto. Ou encore la manière dont John McTiernan s’en accommode dans A la poursuite d’Octobre Rouge, ou Le 13eme Guerrier. Je suis sensible à cet effort. Mais bon, oui évidemment, pourquoi s’embêter avec ça si c’est acceptable d’office ?"
"Lé déchirure" est aussi un film où une partie du métrage est en cambodgien de mémoire.
Rappelons quand même que "Apocalypto" et "Lettres à Iwo Jima" ont été des échecs commerciaux, "La passion du Christ" a été un succès aux USA, mais pour des raisons socio-religieuses spécifiques.
Il y a évidemment une pléthore de films historiques où on rencontre le cas du changement de langue : "Les dix commandements", "Ben-Hur", "Gladiator" pour ne citer que des monuments établis. Des films plus bavards que "Apocalypto" ou "La passion du Christ" aussi, il faut aussi le reconnaître !
Que dire des adaptations de "La belle et la Bête", "Notre-Dame de Paris", "Les misérables", "Le fantôme de l'opéra" et "Les trois mousquetaires", transposés de la belle langue de Molière vers le sabir de Shakespeare !
On peut s'en attrister ou s'en réjouir... C'est selon !
Outre l'obstacle commercial, il y a aussi la question qu'on peut difficilement exiger d'acteurs anglophones d'apprendre de façon convaincante une langue, parfois une langue morte. On peut prendre des acteurs d'origine pour les langues vivantes, mais pas de bol, ils sont rarement connus à Hollywood !
Cela dit, Hollywood fait effectivement des efforts ces derniers temps, en particulier pour faire un peu plus preuve de respect envers les cultures non-états-uniennes.
Vient le cas spécifique des films fantastiques et de SF, où là, tout est permis. C'est ce qui fait l'intérêt de ce cinéma.
Cela commence dès les années 20, avec le russe "Aelita" où les martiens sont des humains. Que dire de la SF japonaise des 50s avec ses "Mysterians" qui sont des acteurs locaux avec des lunettes de soleil ? Ou du célèbre Klaatu, le messager cosmique de "Le jour où la Terre s'arrêta" à l'aspect humain - et pourtant indénaiblement extraterrestre ?
Comme mentionné, dans "Star Wars" qui se passe dans une lointaine galaxie, dans une période très éloignée de la nôtre. Il y a très longtemps, la langue commune est l'anglais.
Bizarre ! Comme relevé aussi, le Commun du seigneur des anneaux (supposés se déouler dans un passé légendaire antérieur à l'humanité), on parle aussi très bien anglais. Le cas est un peu particulier car il s'agit d'une adaptation d'un livre anglais, et dans la littérature, l'astuce du sous-titrage n'est pas disponible.
Dans la même problématique, "Dune" se passe 8000 ans dans le futur, et nous savons que pratiquement aucune langue n'a survécu de manière utilisable en deux millénaires d'histoire. Donc partir du principe qu'on y parlera le même anglais qu'aujourd'hui paraît osé.
Que dire d'un "Conan le Barbare" également, pour ne rester que dans les cas les plus connus ?
Pour le cas de "65", nous avons des extraterrestres de forme humaine, ce qu'on a déjà vu dans la SF et ses classiques de nombreuses fois, à commencer par un certain Kal-El, alias "Superman" sur la planète duquel tout le monde parle très bien anglais aussi. Idem, pour d'autres films de SF venus du comics comme "Les gardiens de la galaxie", "Captain Marvel"... C'est souvent le cas dans les aventures "spatiales" Marvel, y compris en BD.
Comme tout au cinéma, c'est le travail des réalisateurs de nous "faire croire" à ce qu'on voit, de nous emporter dans l'histoire. Si ça marche, ça passe. Sinon, ça casse.
Et la meilleure façon de savoir si ça marche, c'est de se faire son idée par soi-même en allant voir le film