(titre français absolument débile, pour le coup)
Un film noir jazzy et désespéré, probablement l'un des tous derniers - et sans femme fatale cette fois-ci. Produit par Belafonte (qui vient d'ailleurs de décéder), le film fut un échec commercial et critique - et ce fut plutot en France que le film trouva un écho favorable.
Une histoire somme toute simple, assez matricielle sur les casses qui ne vont pas selon le plan prévu (on peut coller une bonne cinquantaine de films sur ce modèle), mais là n'est pas le l'intérêt principal du film. Qui joue surtout sur les préjugés (raciaux ou autres). Une ambiance nébuleuse, une tension palpable mais toujours en retrait.Un contexte social réel. Et l'oeil imparable de Wise sur la construction des plans, une matière filmique organique et un noir et blanc spectaculairement éclairé. l'ambiance du club de jazz et le glissement alcoolique de Belfointe est un régal de construction dramatique et visuelle.
Une jeu subtil pour chaque acteur. Ryan en brute épaisse qui essaye de se dominer est excellent, tout comme Belafonte en joueur invétéré qui voit sa vie lui échapper. Mention à Gloria Grahame en voisine là aussi en demi)-teinte. On sent le gout de la zone grise humaine dans l'écriture de Polonsky, magnifié par le gout visuel de Wise - le tout préfigurant West Side Story qui arrievra& un an après. Wise avait amorcé une série de films sur la tragédie humaine, qui se clôturera avec The Haunting.
A noter un final assez prenant, une belle course poursuite inattendue et une fin superbement écrite
Spoiler : :
284 481 entrées à sa sortie en France.
Vu sur le Blu ray Rimini qui reprend le travail effectué par le BFI. Problématique quelque part, puisque le format 1.37:1 s'oppose à la sortie en 1.85:1 (disponible sur le Blu Ray US de chez Olive). Je n'ai pas vu le film en 1.85:1 donc je ne peux pas dire, mais certains gros plans ici me paraissent très étranges terme de cadrage.
Mais visuellement, dès le générique, c'est absolument splendide en terme de précision, de grain. la qualité des visages et d leurs contours est évidente.
Je suis plus circonspect sur les bonus, qui ne reprennent pas ceux du Blu ray BFI. dont une analyse d'un gars de Positif qui m'a endormi au bout de 5mn, j'ai capitulé.
Je pense repasser à la caisse pour les plus de 3 heures de bonus qui sont présents sur la galette anglaise.