Greenaway lâche un jeu de pistes meurtrier aux multiples détails qui aspergent l’écran. Il porte sa peur de l’eau en un récit de 3 Femmes (des parques?) dans un seul corps qui prennent leur revanche sur la gente masculine. Avec l’aide d’un médecin légiste qui cherche à s’attirer les faveurs des trois femmes. Qu’elles vont manipuler, bien sûr.
Jeu de pistes aussi, à travers ses influences baroques flamandes (coucou Vermeer), où tous les chiffres de 0 à 100 sont disséminés dans le film. Si bien qu’en suivant le film, on se prend à chercher les chiffres à l’écran. Ces derniers racontent aussi une histoire. Très bon!
Visuellement à tomber par terre via une photographie d’une beauté hallucinante de Sacha Vierny. Ces éclairages baroques! Ces jeux d’ombres d’et de lumière! Ce cadre à la rigueur symétrique inclassable!
Surréaliste, sexy, séducteur, Greenaway est un vrai peintre de l’image. Le mort comme jeu, comme règle et comme conséquence.
Chef d’œuvre audacieux, voilà.
Le film avait réalisé 228 835 entrées à sa sortie (et exploité pendant 8 ans!), un des plus gros succès de Greenaway en France, peut-etre aussi l'un de ses plus accessibles.
Revu sur l’UHD 4K de chez Severin. A date, probablement l’un des plus beaux disques qui soit jamais sorti. C’est spectaculaire de beauté et les boni (+ commentaire du réal, interview de bernard Hill ; Greenaway... c'est absolument passionnant. De la part d'un éditeur aux disques parfois assez contestables en qualité, c'est étonnant (et rassurant)