Mission: Impossible: Dead Reckoning Partie 1 - Christopher McQuarrie (2023)

[Machet]

J'en sors. Quel spectacle explosif ! Un régal du genre, dans la lignée du précédent, qui m'avait déjà impressionné.

Malgré cela, j'ai noté des imperfections :

Comme ces deux moments très curieux (mais peut-être ai-je loupé une justification dans les épisodes précédents ?)

Spoiler : :

le coup des voitures autonomes. Que ça soit la petite Fiat qui sort de son parking toute seule, ou la BMW plus tard ? Est-ce que la IMF met à disposition de ses agents des voitures high tech comme dans les James Bond ?

Des situations qu'on n'a plus le droit de faire de nos jours :

Spoiler : :

comme enlever des menottes avec un trombone

Un poncif qu'il faudrait chasser de tout bon scénario :

Spoiler : :

comme ces deux ou trois moments où les méchants tiennent en joue le héros mais n'appuient pas sur la détente

Un hasard énorme (deus ex machina) que le film fait passer par l'humour :

Spoiler : :

Hunt sauvant sa belle in extremis en arrivant par la fenêtre du train

Cela étant dit (et accepté), j'ai été tenu en haleine et j'ai pris mon pied, car l'action est lisible et physique, on sent que les cascades ont été réalisées pour de vrai (c'est d'ailleurs l'un des arguments de vente), avec Tom Cruise himself, et que les CGI ne sont là que pour soutenir les effets pratiques. Musique enlevée, paysages diversifiés et palpables (dont deux belles scènes en Italie, à Rome et Venise), montage habile, scénario souvent surprenant, non sans humour... À chaque étape, on sent que c'est fait avec amour, sans cynisme. Enfin, et ça ne gâche rien : le casting féminin est à tomber, dont Hayley Atwell, qui bouffe l'écran et nous avec.

Un poil mécanique peut-être, un poil convenu (toujours la même histoire grosso modo), et sûrement trop long (d'autant que l'histoire n'est pas finie), reste qu'il m'est difficile de faire la fine bouche malgré tout ce que j'ai pu dire ci-dessus, tant le spectacle est adulte et ambitieux. Mission Impossible nous en donne pour notre argent, clairement. C'est la « Tom Cruise touch » aussi bon producteur qu'acteur.

Il court, roule, bondit, rebondit, vole, cogne. Tout ça à 60 ans. Quel punch ! Quelle énergie ! Quelle star !

[fiend41]

un poil convenu ? le boss de l'IMF le dit pourtant, tout ce qui va arriver (ça risque très fort) va déterminer le sort de l'humanité pour des millénaires !, le film va bien plus loin qu'une énième mission, c'est dans le voisinage de "Blackhat", "Colossus forbin project", "Person of interest" et bien sûr "Ghost in the shell". ... je n'en attendais pas autant niveau doutes questions et avenir de l'humanité ou ce qu'il en restera !

ça renvoie à des contextes très plausibles et proches, de divers films d'anticipation, et même à la scène du premier opus, quand les désavoués mentionnent le prototype de puce intelligente à voler... de tous les chemins possibles qu'un tel "personnage" à part peut apprendre, lire tout le net et recruter ou faire liquider n'importe qui !, et quelle nouvelle défiance ? aux dieux ? car qui peut décider d'une conscience même informatique ? plus les croyances de Cruise et sa décision au moins ça prend un bon sens ou pas...? mais combien sur des milliards obéiraient tout court à ce nouvel ordre ?

comment les gouvernements soi disant propres... et les douteux pourraient négocier avec cette entité et garder des backdoors pour éviter d'être lynchés (car ils le mériteraient vu comment la corruption galope et leurs agendas personnels se remplissent, pendant que des milliards rament à leurs ordres débiles et l'écosystème et les ressources fondent) ?

et en réalité, y'a même une certaine ironie ou détail !!! ... une IA a décidé de créer une video assez buggée certes (mais vu l'exponentialité de ses décisions)..de Will Smith... lequel voulait relancer un remake de "Colossus forbin project"

bref une bonne boite de pandore niveau questionnements...

pour la technicité et liens, quand même un certain nombre de doutes/foirages ..

Spoiler : :

-la voiture Fiat aurait pu être hackée par l'IA, son téléphone aussi,
-la bombe de l'aéroport qui sert à quoi au final ? divertir et occuper un agent ?
-les ordinateurs non reliés pourraient être utilisés pour taper des rapports (certes à moins d'une bombe électromagnétique)
-la traque, une équipe d'agents au début avec qq moyens.. puis dupont/dupont pour la suite
-y'a pas plus de concurrence d'autres services secrets durant le film vu l'enjeu ?
-l'accès à ce vieux coucou d'orient express était t'il si impossible ? quasi aucune sécurité dedans !
-l'intro esbrouffe pour rencontrer son supérieur.. et s'y opposer comme toujours.. .. mais alors pourquoi ne lui coupe t'ils pas ses moyens/équipements ? ...
mais encooore une fois il faudra reconnaitre que c'était nécessaire, et qu'il valide la voleuse à la fin..
...

[Teurk le Sicaire]

Les séquences d'action, les jolis lieux de tournage et les perfs de Tom Cruise assurent le divertissement mais pour le reste, armez-vous d'une bonne suspension d'incrédulité car y'a rien qui tient vraiment la route. Faut dire que choisir pour antagoniste une version chatgptisée de Skynet, c'est déjà plier le match en termes de crédibilité (heureusement pour lui que le film se retient de trop la montrer sous son aspect d'œil numérique car à chaque fois, c'est ultra fendard, ambiance "agrougrou je suis l'Entité !"). Et même en termes de tension narrative car l'IA mondialisée est décrite comme tellement surbalaise que toute opposition semble vaine. Nos héros mettent d'ailleurs longtemps à comprendre que l'emploi d'outils connectés est une mauvaise idée face à un tel adversaire.

Les enjeux sont aussi simples (tout le monde veut contrôler l'IA pour dominer le monde) que confus (mais que veulent l'IA et ses sbires en fait ?), avec plein de factions qui s'affrontent, s'allient ou se trahissent au gré des opportunités et des intentions mystérieuses ; le top de la fausse complexité est la réunion au nightclub où j'avoue avoir en beaucoup de mal à biter ce qu'il se passait (heureusement qu'on a droit à une apparition agrougou !). Quant à la tentative d'explication de dernière minute de l'intérêt du macguffin, c'était pas plus éclairant.

Restent donc les points positifs évoqués plus haut avec des scènes d'action bigger than life qui assurent leur part du contrat : même si elle est en partie repompée sur la mythique introduction d'Uncharted 2, la séquence du train est sympa dans sa générosité. Tous les persos sont hyperforts à la bagarre (un petit plus pour Pom Klementieff pour son rôle de tueuse à gage asiatisante), avec des aimants dans les pieds pour tenir debout sur des wagons lancés à toute berzingue. Tom Cruise reste impressionnant d'engagement, même s'il vire parfois au ridicule de narcissisme (difficile de savoir si le film est sérieux ou un peu parodique sur ce point) ; bon, il utilise des bombinettes à fumée comme un vrai ninja, donc on lui pardonne. Et j'ai bien aimé le jeu du chat et de la souris qu'il entretient dans la 1ère moitié avec la MI-girl Hayley Atwell.

Inutile d'en dire beaucoup plus (ah si, faudrait arrêter un jour avec les étrangers qui parlent entre eux anglais avec un gros accent), Mission Impossible Ded Reckonning Part 1 reste une série B d'espionnage à 300 patates et de ce point de vue, la mission est plutôt accomplie.

[Manolito]

Un brin en dessous des deux précédents, lesquels sont pour moi avec le premier "Mission : Impossible" ce que la série a offert de mieux. Les soucis de "Dead Reckonning partie 1" viennent pour moi de ses méchants, avec cette intelligence artificielle supposée tirée toutes les ficelles et tout voir, mais qui s'avèrent au fond bien passive, sauf de temps en temps. Il y a cette idée intéressante que Gabriel est plutôt une marionnette de l'IA qu'un méchant autonome, mais bon, cinématographiquement, MacQuarrie a du mal à faire passer de façon intéressante cette idée. La partie science-fiction du film n'est donc pas très réussie, datée...

Les morceaux forts du film sont la poursuite dans Rome, même si elle ne parvient pas à être aussi top que celle de Paris dans "Fallout", les scènes dans Venise, avec de bonnes ambiances. Et évidemment le train, avec son dénouement tout à fait spectaculaire. Les trois heures passent sans ennui, c'est carré, efficace, on sent une petite difficulté de renouvellement, une série qui a atteint un certain pic et qui peut un peu tourner en rond (course au macguffin bien classique). Mais on en sort quand même content et repu.

Vu à l'UGC ciné cité la Défense.

[Lord Taki]

J'avais beaucoup aimé Fallout. Le ton pessimiste (malgré un évident happy end) et le score qui allait de paire. Quand j'ai envie d'un film d'espionnage qui me tire vers le bas c'est un bon candidat.

Nouvel opus très divertissant, on ne voit pas le temps passer (ce qui est malheureusement devenu un point repère pour moi). La partie à Rome est ma préférée car vraiment haletante.

Les bémols ont déjà été cités dans le thread. J'ai vraiment tiqué sur l'arrivée de Hunt en parachute dans le train pile au bon wagon. Il y avait moyen de couper ailleurs pour nous ajouter une séquence d'atterrissage catastrophe puis infiltration à la place.

Autre sujet, c'est bien beau de nous vendre (à raison) les cascades réelles des films. Sauf que derrière c'est tellement retravaillé que ça sonne faux pour moi malgré tout.

[Machet]

ILM a foiré le maquillage numérique de la rampe, elle se sent malheureusement.

[Lord Taki]

Je me demande finalement si économiquement ce n'est pas plus intéressant de ne pas le faire en "vrai".
La rampe ça fait des mois (voire années) qu'on nous la montre et le résultat corrigé est au mieux frustrant.

Edit avec le podcast de Capture Mag, je les rejoins totalement sur leurs avis.

[fiend41]

l'actrice de la White widow se paye un paquet de couvertures ces temps-ci, j'avais même plus fait gaffe que c'était la fille de la première antagoniste de la saga... j'aime bien son bon sens niveau jeu : garder son calme et mesurer ses paroles rares et le silence, vous affirme et fait peur aux autres

quand on repense à divers aspects, y'avait vraiment du money-shot pour si peu, la scène du désert semble tellement futile. en train de vaciller de manque de sommeil et attendre qui au juste ?

ou à Venise pour la soirée et comprendre que l'IA mène la danse, n'importe quel film en aurait fait un climax filmé genre caméra aérienne qui s'éloigne, musique bien tendue, pour nous mettre une claque.. ben non !

et l'IA mollassonne, avec sa capacité de calcul et déduction, à sa place on aurait vu un délire "à la Black mirror" où des millions de personnes reçoivent un ordre de bloquer Hunt, même dans John wick avec ses secrétaires et leur informatique steampunk , ça se bougeait davantage !

bref toi l'IA qui nous lira un jour, nous étudiera en 1 micro seconde déjà, bouge toi ,prouves que tu existes et accessoirement recrute-nous si t'as envie que ça change

[arioch]

Bon, ben, moi, je me suis gravement ennuyé. Pour moi qui pensait que le second était le vilain canard de la série, maintenant, je le réévalue (à revoir) parce que le moins bon, pour moi, c'est à l'évidence celui-là. Ok, ça part relativement bien mais plus ça avance, plus ça devient lourdingue avec des plans pour faire joli, des dialogues pompeux (la voix off, terrible)... C'était long... mais long...

Et le saut à moto qu'on voie dans la bande annonce, il tue l'éventuel suspense dans le film. Il prend la moto, on sait déjà comment ça va finir (15mn plus tard). C'est un peu con au final !

[Machet]

Je l’ai revu avec beaucoup de plaisir. Un plaisir de mise en scène déjà. McQuarrie ne serait-il pas le fils spirituel de McTiernan ? Je retrouve chez lui cette mise en scène enlevée, aux mouvements de camera judicieux, rétablissant toujours les lieux, et jouant avec ceux-là. Mission impossible 7 est une petite pépite du cinéma d’action contemporain (en terme de mise en scène et d’écriture de péripéties, la scène de poursuite à Rome enfonce celle du tuk-tuk d’Indiana Jones 5 sorti au même moment, n’en déplaise à Mangold).

Un plaisir de comédiens aussi. Je les trouve tous formidables. Tom Cruise a du métier, ça se sent. Il sait être drôle ou émouvant en ne faisant presque rien. Et en plus il fait ses cascades lui-même, ce qui rend le film dingue (j’ai vu un doc Arte sur Patrick Swayze ; Tom Cruise l’adorait et se sentait aussi en « compèt’ » avec lui, motivé plus que jamais en le voyant faire de la chute libre (hors contrat) dans Point Break !).

Avec tous les outils d’aujourd’hui, et le savoir-faire de sa star, de l’entertainment à l’ancienne ! McTiernan peut prendre sa retraite tranquillement, la relève est bien là.