Top Wes Anderson

[Manolito]

Vu les échanges impatients sur le fil d'"Asteroid City", il est temps de lancer un top HAINE à Wes Anderson, pourriture bobo dont les films font les belles soirées des lecteurs de Cahiers du cinéma et autres intello-parisianistes, sans doute soutenu par les critiques électeurs Nupes du Masque et la Plume - tout ce que nous abhorrons ici !

1996 : Bottle Rocket : pas vu, il ne perd rien pour attendre !

1998 : Rushmore : Ah mince, celui-là, j'ai bien aimé, ça commence mal... Chronique inattendue et bien faite de la vie d'un lycéen américain, avec Jason Schwartzman et Bill Murray excellents. 7/10

2001 : La Famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums) : pas vu

2004 : La Vie aquatique (The Life Aquatic with Steve Zissou) : premier que j'ai vu de Wes Anderson, à la limite du rejet. On aime Bill Murray et la séquence animée d'exploration sous-marine. Le reste m'avait paru creux, purement formel, n'arrivant nulle part. 5/10

2007 : À bord du Darjeeling Limited (The Darjeeling Limited) : pas vu

2009 : Fantastic Mr. Fox (film d'animation) : Wes Anderson tente l'animation pure en stop motion avec une adaptation intéressante de Roald Dahl. Pas parfait, mais sympa. 6/10

2012 : Moonrise Kingdom : sorte de parcours initiatique (qui rappelle un peu "Rushmore" en ce sens) dans le monde désuet du scoutisme américain, avec un Bruce Willis inattendu. 6/10

2014 : The Grand Budapest Hotel : la méthode Anderson à son pinacle en terme de cinéma : pléthore de stars dans des rôles détournés, histoire embirlificotée qui retombe en fin de compte miraculeusement sur ses pieds et ne perd jamais le spectateur. un grand spectacle assez unique ! 7/10

2018 : L'Île aux chiens (Isle of Dogs) (film d'animation) : encore de l'animation image par image, mais cette fois-ci plus soignée et inventive que "Fantastic Mr. Fox", là aussi un spectacle assez unique et réussi. 7/10

2021 : The French Dispatch : film à sketchs inégal, avec le premier sur un peintre ayant une relation compliquée avec sa muse très réussi. Les deux autres (dont une suite inattendue de "Quai des orfèvres") nettement moins. 6/10 quand même, mais ma bonté me perdra...

2023 : Asteroid City : à nouveau des soucis de récit un peu trop éclaté et distendu, mais avec quelques passages vraiment réussis et un soin visuel indéniable vu au cinéma. 6/10

Nous laisserons donc le mot de la fin à l'ami Machet : "Wes Anderson semble être aux lecteurs de Télérama ce que Tim Burton est aux gothiques." et le prierons d'expliciter sa maxime dans ce thread généraliste !

[Cosmodog]

Aucune haine pour ma part, mais rien à faire j’accroche pas à son cinema. J’ai laissé tomber après la vie aquatique. J’ai vu les débuts de Budapest hôtel et Fantastic Mr Fox, mais je tiens pas jusqu’au bout. Pourtant je reconnais un vrai style, de l’humour, un certain type de raffinement, etc, mais malheureusement ça me parle pas, comme le cinéma de Michel Gondry par exemple, devant lequel je m’ennuie en général.

En revanche, contrairement à ce qu’écrit Manolito, même si bien sûr c’est au second degré, j’ai pas le sentiment que ce soit un réal qui énerve ses détracteurs, c’est plus de l’indifférence.

… quand à ce qu’écrit Machet, bon là on ne peut que constater les graves ravages du crack. Une de ses addictions toxiques dont il n’arrive pas à s’extirper depuis de longues années, le crack donc, mais aussi la meth, le Chemsex, Eric Rohmer…

[Machet]

Nous laisserons donc le mot de la fin à l'ami Machet : "Wes Anderson semble être aux lecteurs de Télérama ce que Tim Burton est aux gothiques." et le prierons d'expliciter sa maxime dans ce thread généraliste !

Wes Anderson fait un cinéma "délicieusement décalé" (diront certains)... qui ne m'amuse pas (ce sont pourtant des comédies), ni ne me touche. Je trouve qu'il fait un cinéma maniéré, presque pédant, pensé pour plaire aux critiques et aux festivals, et donc à un certain public. On sent l'oeil du réalisateur démiurge qui joue avec ses pantins (pardon, ses personnages), qui les cadre la tête bien au milieu ("Hou, regardez comme je suis un garnement de la composition !") dans des décors tocs, colorés et rétros (c'est voulu), en forme de "maisons de poupée" artificielles (c'est le but). Au lieu de Greta Gerwig, c'est Wes Anderson qu'il fallait mettre derrière Barbie !

Très peu pour moi, mais je comprends que ça puisse plaire. Un peu à la manière du cinéma de Jean-Pierre Jeunet par exemple, ou Gondry (comme le soulignait Cosmodog), Anderson fait un cinéma ultra-conscient de ses petits effets de manche, obsédé par les détails, et dans son cas, en draguant (ouvertement ou non - peu importe) un public qui se reconnait dans son catalogue d'images (je soupçonne que ça va du prof au bourgeois bohème, en passant par l'étudiant en art).

Chez Jarmusch au moins, on gardait le réel en toile de fond, la vie, les gens... Le décalage poétique et l'originalité du regard se tissaient subtilement par dessus.

En fait, je ne sais pas ce que Anderson veut nous signifier avec son cinéma qui se regarde le nombril. Ses films sont comme des cadeaux joliment bien enveloppés, mais vide à l'intérieur. Dans le genre post-moderne chichiteux, on est pas mal.

Mais comme je n'ai vu qu'une poignée de ses films, je ne suis pas bien placé pour asséner un jugement lapidaire et définitif. Là je donne juste un petit coup de latte au passage, c'est tout.

Pour en revenir à ma maxime, l'univers de Burton est devenu tellement évident (caricatural ?) et en circuit fermé, que Disney pensait un temps créer un parc à thème "Tim Burton", tout comme ils l'ont fait pour "Star Wars" ou "Marvel". Je ne suis pas loin de penser la même chose de Wes Anderson... A quand son parc d'attraction ?

Une de ses addictions toxiques dont il n’arrive pas à s’extirper depuis de longues années, le crack donc, mais aussi la meth, le Chemsex, Eric Rohmer…

Ben alors Doudou, tu ne viens plus aux soirées Chemsex là ? Qu'est-ce qu'il y a ? C'est dommage... on a fait une soirée Wes Anderson la dernière fois, avec nos têtes bien au milieu... et pleins de poupées... Tu aurais dû venir.

[Roderick Usher]

J'avoue que dans les reproches qu'on peut faire à ce cinéaste, le côté "pensé pour les critiques et les festivals", c'est un truc que je ne comprends pas. J'aimerais voir Wes Anderson faire une réunion marketing pour savoir comment il doit faire son film, non pour gagner de l'argent, mais pour maintenir son statut d'auteur et surtout plaire à ce fameux public de bobos. En faisant au passage tout pour déplaire aux bourgeois traditionnels et aux prolos. Que je sache, on ne fait ce type de procès qu'à des réalisateurs qui ont une identité forte, à des auteurs en somme... J'ai déjà entendu ça sur David Lynch, Jean-Luc Godard ou Arnaud Desplechin (le panel est large). Que je sache, personne n'a reproché à John Carpenter ou Dario Argento de se concentrer sur un public spécialisé après leurs premieres déconvenues commerciales. En marketing on appelle ça se recentrer sur son cœur de cible! .

J'aime bien Wes Anderson, pas tout, pas tout le temps, mais j'aime beaucoup Mr Fox et l'île aux chiens et j'aime bien ses films live, en revanche j'ai le sentiment que ça tourne un peu en rond. On sait précisément ce qu'on va voir en entrant dans la salle. Est-ce que c'est désagréable ? Ça dépend des jours et ce n'est pas le réalisateur dont j'attends les films avec impatience. Mais j'ai toujours du plaisir à en voir, et puis ça dure moins de 2h30.

[Dragonball]

Bah, de toute façon, catégoriser les styles et ceux qui les aiment, c'est une chose qu'adore faire les gens, et dans la plupart des domaines, ça ne sert malheureusement pas à grand chose d'essayer de lutter contre !

Moi j'aime bien le style de Wes Anderson mais j'ai vu très peu de films de lieu, mais là, avec "Astéroid city", ben j'ai entendu dire qu'à un moment

Spoiler : :

y avait un extra terrestre qui débarquait et qu'il était joué par Jeff Goldlum

et je me suis juste dit cool, je vais jeter un oeil sur ce film !

Pas d'histoire de bobos, d'intellos ou je ne sais quoi, juste l'envie de matter un film dont le thème avait l'air sympa !

Et j'ai bien fait !

Après, est ce qu'il faut ce braquer quand quelqu'un dit qu'un film est destiné aux profs, aux intellos, aux étudiants en art ou je ne sais quoi ?

Evidemment, dit comme ça ça sonne comme une insulte, et c'est probablement en effet, le but,mais moi, par exemple, qui bossent entouré de profs, ben je peux vous dire qu'au niveau cinéma, du moins en ce qui concerne une parie d'entre eux, le niveau est sacrément élevé et les discussions souvent bien plus intéressante que celles qu'on peut parfois avoir ici ou décidément, y aura toujours un côté bar PMU dont il ne sera à mon avis malheureusement jamais possible de ce débarrasser ....

En tout cas, quand je lis ce genre de propos, je suis bien content de vivre en région parisienne avec tout ces accès à la culture, à la diversité en matière de cinéma, d'expo et cie que semble parfois nous jalouser la province alors que bon, tout ça, c'est quand même des trucs de bobos hein !

[Machet]

J'avoue que dans les reproches qu'on peut faire à ce cinéaste, le côté "pensé pour les critiques et les festivals", c'est un truc que je ne comprends pas. J'aimerais voir Wes Anderson faire une réunion marketing pour savoir comment il doit faire son film, non pour gagner de l'argent, mais pour maintenir son statut d'auteur et surtout plaire à ce fameux public de bobos. En faisant au passage tout pour déplaire aux bourgeois traditionnels et aux prolos. Que je sache, on ne fait ce type de procès qu'à des réalisateurs qui ont une identité forte, à des auteurs en somme... J'ai déjà entendu ça sur David Lynch, Jean-Luc Godard ou Arnaud Desplechin (le panel est large). Que je sache, personne n'a reproché à John Carpenter ou Dario Argento de se concentrer sur un public spécialisé après leurs premieres déconvenues commerciales. En marketing on appelle ça se recentrer sur son cœur de cible! .

Je ne dis pas que c’est conscient (« volontairement ou non » ai-je écrit). Appelons ça du fan service.

[Machet]

y aura toujours un côté bar PMU dont il ne sera à mon avis malheureusement jamais possible de ce débarrasser ....

Je paie ma tournée !

[Roderick Usher]

Bah, de toute façon, catégoriser les styles et ceux qui les aiment, c'est une chose qu'adore faire les gens, et dans la plupart des domaines, ça ne sert malheureusement pas à grand chose d'essayer de lutter contre !

Moi j'aime bien le style de Wes Anderson mais j'ai vu très peu de films de lieu, mais là, avec "Astéroid city", ben j'ai entendu dire qu'à un moment

Spoiler : :

y avait un extra terrestre qui débarquait et qu'il était joué par Jeff Goldlum

et je me suis juste dit cool, je vais jeter un oeil sur ce film !

Pas d'histoire de bobos, d'intellos ou je ne sais quoi, juste l'envie de matter un film dont le thème avait l'air sympa !

Et j'ai bien fait !

Après, est ce qu'il faut ce braquer quand quelqu'un dit qu'un film est destiné aux profs, aux intellos, aux étudiants en art ou je ne sais quoi ?

Evidemment, dit comme ça ça sonne comme une insulte, et c'est probablement en effet, le but,mais moi, par exemple, qui bossent entouré de profs, ben je peux vous dire qu'au niveau cinéma, du moins en ce qui concerne une parie d'entre eux, le niveau est sacrément élevé et les discussions souvent bien plus intéressante que celles qu'on peut parfois avoir ici ou décidément, y aura toujours un côté bar PMU dont il ne sera à mon avis malheureusement jamais possible de ce débarrasser ....

En tout cas, quand je lis ce genre de propos, je suis bien content de vivre en région parisienne avec tout ces accès à la culture, à la diversité en matière de cinéma, d'expo et cie que semble parfois nous jalouser la province alors que bon, tout ça, c'est quand même des trucs de bobos hein !

Rassure toi, je ne prends pas du tout le fait d'être assimilé à un prof ou a un intello pour une insulte. Ce que je ne comprends pas, c'est le fait d'utiliser ces catégories comme quelque chose de péjoratif. Moi j'aime bien les hipsters et les bobos. Sans eux, aucun intérêt pour moi de rester près de Paris, il y aurait moins d'expo, les ciné ne passeraient plus que de la VF, les derniers disquaires auraient disparus... franchement, entre passer la soirée avec un bobo ou avec un fan de Dario Argento croisé à la cinémathèque, mon choix est vite fait. De toute façon je bois de l'IPA, autant dire que je suis perdu pour la cause.

[Machet]

Je n’ai aucun problème avec les profs (l’ayant été moi-même) ou les bobos (je le suis sûrement un peu). Et à tout prendre je préfère passer une soirée en compagnie de bobos à… je sais pas moi… des beaufs par exemple. Bref, rien de péjoratif, je disais juste que son cinéma semble plaire à une catégorie de gens assez ciblés.

[Dragonball]

Ah ah, ben oui !

Le problème, c'est qu'on a parfois l'impression que le fait d’avoir fait des études ou je sais pas moi, de lire des bouquins devient limite une insulte !

Surtout que ben non en plus, la vie ça marche pas comme ça !

Moi je parle logiquement souvent ciné avec des profs, des profs habitant Paris ou ses alentours, allant à des expos, des concerts dans des petits bars et allant parfois voir des films clairement pas à la porté de tout le monde. (Bref la totale ! )

Et ben ces mecs là vont aussi voir des films tout ce qu'il y a de plus commercial, suivent de séries Netflix et certains se pointent même au boulot avec des T-shirt Marvel !

C'est ça la réalité, bien loin des clichés qu'on peut balancer sur les forums !


PS :

Le terme "prof", en tout cas en matière de culture, en soit ne veut absolument rien dire. Les catégoriser, c'est aussi logique que de parler des gouts des experts comptables ou des plombiers !

D'ailleurs si une majorité de profs était vraiment fan de Wes Anderson, le score au Box office d'Astéroid City aurait probablement été bien plus élevé !

[Atomu]

J'en ai vu 2 et .... j'ai lâché l'affaire :

2004 : La Vie aquatique (The Life Aquatic with Steve Zissou) : vide, ennuyeux
2007 : À bord du Darjeeling Limited (The Darjeeling Limited) : de belles images qui ne racontent rien

L'île aux chiens est le seul qui me donne encore envie. Je lui donnerait sa chance un jour ...

[Machet]

2001 : La Famille Tenenbaum : vu et oublié. Approche originale.

2004 : La Vie aquatique : je m’y suis ennuyé - j’ai tout oublié.

2009 : Fantastic Mr. Fox : Plutôt un bon souvenir pour le coup !

2012 : Moonrise Kingdom : vu et oublié.

A voir : L’ile aux chiens (2018). Un Wes Anderson qui m’intrigue. Comme j’ai plutôt aimé Fantastic Mr. Fox, je me dis qu’il y a une chance pour que j’aime celui-là.