Derrière cette jaquette qui nous vend à la fois la technique de combat de Bruce Lee ET le scénariste de Double Dragon (il aurait fallu préciser celui avec Jackie Chan, et non le Dacascos, pour éviter l'effet argument de la louse !) se cache l'ultime réalisation de Joe Cheung, un vieux de la vieille qui a commencé sa carrière à la fin des années 70 et l'achève donc en 2010. Le film est d'ailleurs une louable tentative de ranimer le cinéma d'arts martiaux en costume des fastes décennies précédentes où la tatane est un moyen de résolution des problèmes du quotidien comme un autre. Ici, il s'agit d'une jeune femme voulant se débarrasser d'un courtisan trop insistant tandis qu'elle doit en plus gérer un mariage arrangé par ses parents avec un minet bourgeois. Lui viendra en aide une abbesse shaolin fuyant les persécutions politiques du gouvernement Qing.
Pour ma part, la magie n'a pas opéré. On sent l'engagement sincère mais la photographie téléfilmique et les prises son médiocres (avec écho) effacent toute dimension cinématographique. Les montages trop cutés et accélérés des bastons achèvent d'ôter toute la saveur d'époque, celle qui permet de laisser pisser des scénarios pas toujours oufs et des actings hyperexpressifs. Petite anicroche supplémentaire toute personnelle : le film est en Mandarin là où mon oreille a tellement pris l'habitude du Cantonais dans ce genre de production. Et le rapport avec Bruce Lee, au fait ? Et bien l'intrigue de Kung-Fu Academy reprend la légende de la création du wing chun par une jeune femme portant ce nom, avec un petit caméo final de Yip Man enfant. Merci Bruce pour ton éternel soutien indéfectible par-delà la mort de toute une industrie.
Je découvre que l'actrice principale, Bai Jing, a connu une fin tragique à base de fraude à la procédure de divorce (avec piège à la prostituée), d'infarctus de belle-mère et de suicide-homicide de son mari millionnaire ! Un producteur peu scrupuleux va-t-il s'en inspirer ?