Aussitôt dit, aussitôt fait. En 1995, j’étais passé à côté, et j’avais depuis complément oublié ce film. Belle découverte ce soir sur le replay d’Arte (mais rien ne vaut le support physique, car le streaming est désastreux). Oui, la première chose qui frappe est la beauté de la photographie. C’est véritablement magnifique et tire le film vers le conte. La mise en scène ensuite, d’un classicisme exemplaire, est fougueuse, comme son héros. L’argent est à l’écran, des costumes aux décors, à la figuration impressionnante, le film affirme ses points forts sans fausses notes. Belle partition de Jean-Claude Petit (Cyrano, Jean de Florette et Manon des Sources). La direction artistique est de haute volée.
Le plus fascinant est peut-être le film de virus qui se cache derrière le film de cape et d’épée. Par moment on est presque dans un film de zombies. J’aime beaucoup la façon dont Rappeneau frôle la figure du fantastique sans jamais y toucher (aidé par la photographie, mais aussi par la façon dont il filme les cadavres et la nuée de corbeaux qui les accompagne).
L’histoire d’amour des deux tourtereaux, interdit par l’engagement de l’héroïne, mais aussi par la peur de la maladie, aboutira à une relation intense et d’une grande tension sexuelle. Tout ça près du feu de cheminée. Un beau moment de cinéma et une véritable scène d’amour.
Juliette Binoche (que j’aurai tendance à fuir aujourd’hui) est magnifique, elle apporte une fraicheur et une intelligence immédiate à son personnage. Olivier Martinez est très bien, peut-être un brin mécanique sur la longueur, mais son innocence et son charme félin sont indéniables (il m’a fait penser à François Civil).
Bref, à part une petite longueur qu’on finit par ressentir sur la dernier tiers, j’ai adoré Le Hussard sur le toit, qui honore son genre, le cape et d’épée. La réalisation est solide et on sent que tout le monde est à l’oeuvre. À redécouvrir de toute urgence en bluray ! Merci à tomfincher pour cette découverte. Les joies et bienfaits du forum devildead !
