Ferrari - Michael Mann (2023)

[leWalrus]

Je suis très fan de Mann, formaliste hors pair pour moi, et là je me suis quand même un peu ennuyé.
[...]
C’est assez froid, à l’image du Ferrari décrit dans le film, peu communicatif et méticuleux, stoïque pendant les courses. J’ai du mal à bien comprendre de quoi parle ce film.
[...]
Bref… une déception en ce qui me concerne. Et pas d’expérimentation visuelle, plus grosse frustration.

Je confirme cela. Pour le thème du film, c'est en effet construit autour de cela :

Spoiler : :

Le deuil des amis
le deuil des pilotes (nécessaire)
le deuil de l'enfant (impossible)
le deuil du couple (impossible ?)
le deuil de sa passion de pilote

Il en résulte naturellement un film froid et introspectif. Mais j'ai apprécié la manière de filmer la course, très humaine, moins mécanique que dans d'autres films - même les réussis comme Le Mans 66.

[dario carpenter]

IIl en résulte naturellement un film froid et introspectif. Mais j'ai apprécié la manière de filmer la course, très humaine, moins mécanique que dans d'autres films - même les réussis comme Le Mans 66.

C'est amusant ces réactions opposées sur l'émotion ressentie (ou pas) chez le spectateur, Rafik Djoumi par exemple dans le lien Capture Mag qui trouve que le film échappe au côté habituellement "austère" et "glacial" du cinéma de Mann. Je suis curieux de voir comment Mann filme les courses et l'Italie, une des rares fois où il délaisse l'urbain et le contemporain..

La revue Positif consacre ce mois ci un dossier au film, avec entre autres interviews du réalisateur et de son directeur de la photographie Erik Messerschmidt

[DPG]

Vu il y a deux semaines environ, donc avis plus trop à chaud, avec un peu de recul. Je l'attendais beaucoup, et on est qd même du côté de la déception pour moi aussi... Pas une immense déception, le film ne mérite pas non plus une volée de bois vert, mais disons qu'à l'échelle de Mann et de sa filmo, on reste dans l'anecdotique (à l'échelle d'un "Hacker" par ex, en ce qui me concerne). Comme ça a été dit plus haut, le film manque d'enjeux. On ne ressent jamais vraiment grand chose pour cet homme, ni dans ses combats professionnels, ni pour ses luttes familiales. Les acteurs sont pourtant très bien, Adam Driver est vraiment bluffant en Ferrari, Penelope Cruz fait le job, les seconds rôles sont pas mal. L'Italie ne fait pas trop carte postale, c'est élégant, bien filmé, pas particulièrement long, mais il manque un petit quelque chose pour transcender tout ça, faire que ça soit vraiment prenant, marquant. Là en l'état, ça se regarde sans pb, on passe pas un mauvais moment, mais je dois dire qu'il ne m'en reste pas grand chose...

[tomfincher]

Pareil que DPG (sauf que j'ai préféré Hacker qui est quand même plus palpitant). Les acteurs sont top, la photo est superbe, on reconnaît bien le style Mann dans certains plans., mais cela reste quand même pas super passionnant... On se demande un peu ce qui a pu intéresser Mann à ce point pour porter ce projet pendant autant de temps...

[dario carpenter]

mais disons qu'à l'échelle de Mann et de sa filmo

Pareil que DPG (sauf que j'ai préféré Hacker qui est quand même plus palpitant).

et par rapport à ses autres biopics? ("Révélations", "Ali" et "Public enemies") ?

[tomfincher]

Révélations, c’est son meilleur film.
J’ai préféré Ali, le personnage m’intéressait plus au départ. Et pas vu Public Enemies.

[DPG]

A part "Ali", les autres films dont tu parles ne sont pas des biopics, ils partent juste de personnages existants, donc dur de comparer...

Et ils n"ont tellement rien à voir que je ne vois pas trop en quoi les comparer... Si on parle juste de mes gouts persos, Ferrari est le plus faible, mais même s'il était réussi, il n'a rien à voir avec les films que tu cites je trouve

[dario carpenter]

A part "Ali", les autres films dont tu parles ne sont pas des biopics, ils partent juste de personnages existants, donc dur de comparer...

C'est pour chipoter peut-être, mais quand on parle de personnes et d'évènements réels ça ne me paraît pas erroné de parler de "biopic", il y a peut-être des éléments fictifs ou romancés dans "Public enemies" et "Révélations" mais c'est quand même plusieurs semaines/mois dans la vie de Dillinger, Melvin Purvis, Jeffrey Wigand et Lowell Bergman. Dans les génériques de fin de "Public enemies" et "Révélations" comme dans tout biopic classique il y a d'ailleurs des cartons pour indiquer la suite des évènements, ce que sont devenues les personnes présentées dans les récits.