Je suis très fan de Mann, formaliste hors pair pour moi, et là je me suis quand même un peu ennuyé. Je partais pourtant sachant que le film n’était pas une surenchère de course de bagnoles, là où justement on se disait (enfin moi) que le style de Mann allait imposer ses innovations visuelles (ce qu’il fait pour moi constamment à chaque film).
Je ne suis pas rentré dans le film. C’est assez froid, à l’image du Ferrari décrit dans le film, peu communicatif et méticuleux, stoïque pendant les courses. J’ai du mal à bien comprendre de quoi parle ce film. Ou plutôt où se situe son intérêt. Atomu nous dit que le thème principal est
(je respecte son spoil). J’ai aussi entendu ça dans des critiques ciné, Capture mag notamment. Alors oui. Et non. C’est un des thèmes. Pour le reste on est absolument pas dans le biopic pur et dur. Pas non plus dans le film de course automobile. Alors si bien sûr, mais c’est une toile de fond, pas un enjeu fondamental. D’ailleurs c’est ce dont manque le plus le film: d’enjeux. Ce qui induit un manque d’implication du spectateur. Le film déroule son histoire à laquelle on reste extérieur. On ne vibre pas. Le lien ne se fait pas (pour moi) entre vie familiale de Ferrari et courses de voitures. Il fabriquerait des Dacia ou des machines à laver que ça ne changerait rien. À aucun moment le film ne transpire la passion.
Ce ne serait pas la première fois qu’un scénario de Mann me semble léger. C’est le cas avec Miami Vice ou Hacker en ce qui me concerne. Mais à chaque fois la forme m’emporte (comme le Drive de Refn par ex). Un impact de balle à l’intérieur d’une voiture, l’éclairage nocturne urbain, la frime des hors-bords filmés comme des F14, Chris Hemsworth au ralenti sur le tarmac, le final allégorique dans la foule pour Blackhat… là je m’attendais aussi à être ébahi, surtout connaissant le temps de gestation du projet… et rien. Alors oui c’est pas Olivier Megaton qui filme, mais je ne retiens rien d’original, pas une seule scène marquante qui me reste en tête. Même les scènes de courses ne m’ont pas transcendé, Mann ne réussissant même pas systématiquement à restituer l’énergie et la vitesse des pilotes. Nombreux passages filmés de face ou les voitures semblent avancer à 60 à l’heure, écueil familier des courses de F1 à la TV.
Bref… une déception en ce qui me concerne. Et pas d’expérimentation visuelle, plus grosse frustration.
) en têtes d'affiche, présenté le mois dernier en avant-première mondiale à la Mostra de Venise, et qui sortira dans les salles de cinéma américaines le 25 Décembre 2023...un vieux projet pour le cinéaste, développé initialement dans les années 90 avec la complicité de Sidney Pollack:
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, et pour la belle expo mondiale c'est hélas une autre plantade dans les salles américaines après celle de "Blackhat" 
