Espagne : Fieras sin Jaula (en gros, Fauves sans cage)
Allemagne : rausch der Sinne
le réalisateur est un pseudo de Juan Lopez-Garcia
Un mari trompé (Curd Jurgens) se suicide tout en fomentant une vengeance postmortem envers sa femme (Rosalba Neri) et son amant (Jose Luis Gallardo)
Malgré ce qui peut etre dit, le film n'est PAS un giallo. C'est plus un drame mâtiné de machination, sorte de distortion à la Lenzi période 1968/1971. La particularité étant qu'il ne respecte pas la linéarité temporelle, faisant un récit en flash back sur la nature de Rosalba Neri, tout en poursuivant le récit des deux amants pris au piège.
Ca n'est pas un spoiler en soi, Jurgens se tue dès le début du film. Mais l'articulation du récit, parfois maladroite, joue sur cet état de fait. C'est bien évidement très moral (l'adultère, c'est mal, être vénal, c'est pas bien), avec une vengeance au diapason. Le piège imaginé par Jurgens est bien vu, même si au final assez peu crédible vu l'effet provoqué sur les amants. (impossible de croire qu'ils deviennent fous en 24 heures, vue la pilosité faciale arborée par Gallardo). Un côté pré- Loft Story, en somme.
La seconde partie du film, consacrée à la vie antérieure de la belle Rosalba, est la plus intéressante. et en fait, révèle que l'actrice, avec un rôle ayant de la chair, pouvait vraiment donner le ton à ses talents d'actrice. Elle s'y révèle touchante, pleine de duplicité et même émouvante. Je me suis dit qu'il avait là un petit plus que beaucoup de Bis transalpins manquaient. Un peu plus d'ambition qu'une simple mécanique meurtrière. Les passages avec Emma Cohen, fille de Curd Jurgens, sont tout aussi inutiles au récit. On se demande ce que cela fait là.
Il y a deux versions (présentes sur le Blu ray allemand). l'une espagnole habillée et plus longue, l'autre italienne avec les scènes déshabillées de rigueur. la version sur Amazon prime (en VO stf d'ailleurs assez mal traduits) est italienne, avec les passages de nudité - bien sur uniquement féminine, Gallardo gardant son mini slip noir
- en noir et blanc. C'est bien sûr totalement inutile à l'histoire, on reste en territoire exploitait et titillatoire.Curiosité: le film a été tourné à paris mais également en Normandie. Etretat, mais j'ai aussi cru reconnaitre la plage d'Yport et les alentours de Vaucottes. Curieux comme choix.
Sobrement réalisé, mais utilisant au mieux les moyens mis à disposition. Rien de révolutionnaire, passable, mais agréable à suivre - et doté d'une belle fin.
En prime, la belle musique de Piero Piccioni, au diapason de ses compositions pour La Volpe dalla coda di velluto.
Sortie timide en le 21/6/1976 - cumul de 26 858 entrées sur 10 d'exploitation. A noter que le film eu un rebond de distribution en novembre 77, à la faveur de la sortie du Bond 77 (Jurgens était le méchant Stromberg, rebond de notoriété oblige).
A noter aussi que le film a été caviardé de séquences X en Allemagne.